« Je vous annonce qu’un crime sera commis à l’église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts. » Lorsque la police municipale de Moulins reçoit ce message, elle croit d’abord à un canular mais l’envoie par précaution à la Police Judiciaire de Paris où officie le commissaire Maigret. Celui-ci se rend sur place pour le cas où… Dans L’affaire Saint-Fiacre, de Georges Simenon, l’enquête revêt un caractère particulier pour notre célèbre commissaire qui revient sur les lieux de son enfance.
Il était né à Saint-Fiacre, où son père avait été pendant trente ans régisseur du château! La dernière fois qu’il s’y était rendu, c’était justement à la mort de son père, qu’on avait enterré dans le petit cimetière, derrière l’église.
Après la lecture de Le chien jaune l’an dernier, dans le cadre du mois belge d’Anne et Mina, j’avais vraiment eu plaisir à découvrir Simenon que je n’avais encore jamais lu.
Dans L’affaire Saint-Fiacre, nous voici plongé dans le froid matinal du début novembre, lors de la Messe de la Toussaint. Maigret y assiste et se demande à quoi rime le message annonçant le crime. Il surveille les protagonistes, très clairsemés ; tout se passe normalement jusqu’à la fin de l’office. Aucun coup de feu n’est tiré. Mais alors que tout le monde se retire, la comtesse de Saint-Fiacre reste à sa place… Elle est décédée, mais de manière naturelle, comme le constate peu après le médecin.
Rapidement, le commissaire se rend compte que cette mort naturelle a été provoquée. Les suspects ne manquent pas ; en premier lieu, le comte Maurice de Saint-Fiacre, le fils même de la comtesse, qui avait un besoin cruel d’argent. Ou encore le jeune amant de la comtesse, Jean Métayer. Sans oublier le prêtre ou encore l’entourage proche de la famille Saint-Fiacre.
Le jeune Maigret qui était le fils du régisseur du domaine des Saint-Fiacre peut aisément constater que la richesse et la noblesse de la famille ne sont qu’un lointain souvenir :
Le château était vaste. Du dehors, il ne manquait pas d’allure. Mais l’intérieur avait un aspect aussi miteux que le pyjama du jeune homme. Partout de la poussière, des vieilles choses sans beauté, un amas d’objets inutiles. Les tentures étaient fanées.
Et sur les murs, on voyait des traces plus claires qui prouvaient que des meubles avaient été enlevés. Les plus beaux, évidemment ! Ceux qui avaient quelque valeur !
Cela lui laisse un sentiment d’amertume…
Certes, il n’avait aucune illusion sur les hommes. Mais il était furieux qu’on vînt salir ses souvenirs d’enfance ! La comtesse surtout, qu’il avait toujours vue noble et belle comme un personnage de livre d’images… Et voilà que c’était une vieille toquée qui entretenait des gigolos !
Dans ce cadre, Maigret ne mène que peu l’enquête. On le suit en discussion avec les principaux personnages, et si le fils semble être le coupable désigné, on hésite encore à le condamner. Dans la dernière partie du roman, c’est Maurice de Saint-Fiacre lui-même qui organise un repas (bien arrosé) et déclare que l’assassin est autour de la table, énonçant les motifs que chacun aurait eu pour tuer sa mère. La tension monte jusqu’à ce que la vérité éclate !
J’ai préféré Le chien jaune, pour être complètement honnête. La raison est à trouver dans le fait que Maigret est en retrait dans cette affaire. Néanmoins, le suspense est toujours là, l’aspect sociologique intéressant (plusieurs classes sociales se côtoient), le thème de la déchéance bien abordé. Un bon moment de lecture en conclusion.
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L’affaire Saint-Fiacre, de Georges Simenon. Presses Pocket, 1991, 190 pages.
Cette lecture s’inscrit dans le cadre du défi Le mois belge d’Anne et Mina.
Je n’arrive pas à lire Simenon , je m’ennuie terriblement à la lecture de ces romans.
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Depuis quelques jours j’ai l’impression qu’il y a une conspiration parmi les blogs pour me faire lire Simenon. Je dois encore patienter quelques jours pour accéder à la bibliothèque. Mais du coup j’en choisirai un autre. Ou deux.
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N’hésite pas à choisir Le chien jaune, si je peux te conseiller !
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Je n’ai pas lu Simenon depuis un bon bout de temps. Je devrais le relire! J’opterais pour un autre alors.
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Excusez-moi mais si vous ne venez pas signaler votre billet belge sur mon blog ou dans le groupe Facebook, comment sait-on que vous participez ? 😉 Je le fais pour ce titre-ci, s’il y en a d’autres, je vous laisse le faire.
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J’avais prévu de faire un récapitulatif à la fin du mois d’avril.
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Mais si tout le monde fait ça, je fais comment, moi, à la fin du mois ??? Et puis le principe des rendez-vous c’est de signaler aux autres ce qu’on a lu le jour même du rendez-vous, sinon il n’y a pas de partage possible ?? J’aimerais vraiment que vous veniez noter vos liens au fur et à mesure, c’est nettement plus pratique pour moi, merci.
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je n’ai jamais lu Simenon! j’ai vu (et revu) « les Maigret » à la TV de Jean Richard à Bruno Kremer que je trouvais lents…
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C’était mon cas aussi jusqu’à l’an dernier. Quant à la série télé, j’ai un faible pour Bruno Cremer !
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moi-aussi je le trouve convaincant 🙂
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Je n’ai jamais lu Simenon mais j’ai eu plusieurs échos très favorables sur son style … je me laisserai sans doute tenter un jour.
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Franchement, n’hésite pas, ce sont de courts récits et on est pris par l’ambiance très particulière. Dans les deux que j’ai lus, j’ai beaucoup apprécié la peinture de ce monde qui n’est plus.
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Je vais le noter ! Merci !
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