Hanni Münzer – Au nom de ma mère

Hanni Münzer, auteure allemande, s’est fait connaître par une tétralogie auto-publiée en version numérique dont l’histoire se déroule majoritairement en Italie. Grace au succès qu’elle lui a apporté, un éditeur allemand (Piper Verlag) a décidé de rééditer en poche son premier roman intitulé Honigtot, sorti en France sous le titre Au nom de ma mère. Il met en scène une famille allemande dont les secrets des années de guerre vont ressurgir dans le présent.

On entre dans l’histoire au moment où Felicity, une jeune femme médecin, se rend compte que sa maman a disparu. Elle fait des recherches et découvre que celle-ci est partie en toute hâte en Italie. Son départ aurait un lien avec le passé de la grand-mère de Felicity et des documents trouvés dans l’appartement.

Assez rapidement, on remonte dans le temps pour rejoindre un couple munichois, Elisabeth et Gustav. Elisabeth, jeune et quelque peu naïve, vit pour la musique – le chant et le piano, et a un soutien absolu de son mari, médecin. En ces temps, Hitler devient de plus en plus populaire, ce qui préoccupe Gustav – il sent que l’ambiance change en Allemagne et devine, grâce à son intelligence et sa culture générale, que l’avenir n’apportera rien de bon pour eux et pour leurs deux enfants. Avec l’aide de ses amis avocats, il prépare un plan pour quitter le pays. Mais les choses vont se compliquer par la suite…

Le métier d’Elisabeth amène le lecteur dans les cercles de hauts dignitaires nazis. En tant que cantatrice célèbre, elle est admirée, comblée de fleurs et de flatteries par ces Allemands au pouvoir. Elle m’a fait penser à l’actrice tchèque Lida Baarova qui est d’ailleurs mentionnée dans le livre et qui était un certain temps la maîtresse de Joseph Goebbels. Elisabeth sera obligée par les circonstances à utiliser les faveurs de certains pour arriver à ses fins ; elle ne se pose pas vraiment la question sur l’étendu de ses faits et sur les conséquences – elle est en partie naïve mais aussi aveuglée par son but ultime de protéger ses enfants.

L’histoire est en effet très prenante et avance au galop. On est tenu en haleine par la tension du récit et par la curiosité. L’arrière-plan historique est très intéressant avec des détails riches et les réflexions pertinentes de Gustav. Mais évidemment, il existe un bon nombre de livres qui traitent de cette époque – si vous en avez lu quelques-uns déjà, vous n’apprendrez pas grand chose de neuf côté historique. D’autres pourraient néanmoins être attiré(e)s par le destin de femmes, le milieu artistique ou les vies des privilégiés.

En gros, un roman historique dynamique avec des personnages attachants et de nombreux rebondissements qui m’a donné envie de poursuivre avec l’autre roman Marlène.

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Au nom de ma mère de Hanni Münzer. Traduit de l’allemand par Anne-Judith Descombey. Archipoche, 2020, 480 pages.

9 réflexions sur “Hanni Münzer – Au nom de ma mère

  1. Olivier 29 février 2020 / 18:27

    J’ai tout de suite eu des doutes, vu le sujet, la mention de « nombreux rebondissements » (LOL) et la bio de l’auteure, alors je suis allé voir les recensions à 1 étoile sur amazon.de. Quel festin! C’est toujours très réjouissant une démolition en règle comme ça. Je ne lirai pas le livre mais j’ai quand même passé un bon moment grâce à lui.

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  2. Eve-Yeshé 1 mars 2020 / 15:44

    j’ai adoré « Marlène » alors celui-ci est dans ma PAL bien sûr 🙂
    cette période de l’Histoire me passionne, ce n’est un secret pour personne 🙂

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