Aussi curieux que cela puisse paraître, voici le premier livre japonais que nous chroniquons sur ce blog. Un petit recueil de nouvelles intitulé Première neige sur le Mont Fuji, écrit dans les années 50 par le premier prix Nobel japonais, Yasunari Kawabata.
Yasunari Kawabata (1899 – 1972) est une des figures majeures de la littérature japonaise. Ayant produit plus de 400 oeuvres différentes, qu’elles soient sous la forme de nouvelles, romans, et textes pour la jeunesse, il fait partie des auteurs classiques japonais. Parmi ses plus grands chefs d’oeuvre, on pourra noter La danseuse d’Izu, Pays de Neige, Nuée d’oiseaux blancs, Grondement de la montagne (les trois derniers formant une trilogie). Marqué dans sa jeunesse par le décès successif de ses parents, de sa soeur unique et de ses grands-parents, son oeuvre est empreinte de solitude et de mélancolie.
C’est le cas aussi des nouvelles regroupées ici dans le recueil « Première neige sur le Mont Fuji ». Un couple séparé par la guerre et qui se retrouve, un écrivain qui se réfugie dans le silence, ou encore le retour d’un homme dans le village qu’il a quitté 20 ans plus tôt, voici quelques-uns des thèmes présentés ici par Kawabata.
Je dois avouer que certaines d’entre elles m’ont désarçonné. Elles laissent en général beaucoup de place à la suggestion, aux sens, et ne présentent pas forcément une « chute » comme on pourrait s’y attendre. Pour les savourer, il faut en avoir une lecture concentrée, pour pouvoir s’imprégner des lieux et de l’ambiance, à l’image de cette rangée d’arbres dont les feuilles tombent de façon énigmatique ou encore sur ce couple qui se retrouve :
Jirô désirait retrouver l’image de l’ancienne Utako. Il souffrait de l’observer, tombée dans l’abattement où il la voyait maintenant. Lui-même avait le regard fatigué de chercher la jeune fille d’avant dans la femme d’aujourd’hui, tout en évitant de voir ce qu’elle était réellement devenue. Et comme il ne voulait pas qu’elle sente sa lassitude observée, il semblait embarrassée, ne sachant où porter son regard.
Première incursion dans l’univers de Kawata, et certainement pas la dernière. Je note avec intérêt ses autres titres, qui sont peut-être encore une meilleure façon de le découvrir. Quant à ce recueil de nouvelles compilées et traduites par Cécile Sakai, spécialiste de l’oeuvre de Kawabata », je vous conseille de :
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Première neige sur le Mont Fuji, de Yasunari Kawabata, traduit du japonais par Cécile Sakai. Le livre de poche, 2016, 158 pages.
J’ai adoré lire Kawabata…
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Je te comprends ! Est-ce que tu aurais un titre en particulier à me conseiller ?
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J’avais bien aimé le grondement de la montagne…
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Bonjour
Pour moi Kawabata est le plus grand auteur japonais, je l ai lu et relu toujours avec un grand plaisir. A bientôt,
Claude
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Bonjour et merci pour ce commentaire. Même question que pour Goran : quel(s) titre(s) de Kawabata me conseilleriez-vous pour découvrir son oeuvre ?
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j’ai beaucoup aimé « Pays de neiges » et « Les belles endormies » il y a longtemps. fin des années 70 ou début des années 80!
Beaucoup de poésie de l’écriture je trouve!
j’ai un doute il me semble que j’ai lu aussi « Nuée d’oiseaux blancs » à l’époque mais plus de souvenir donc à relire 🙂
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Merci pour ces conseils de lecture ; c’est aussi ce que j’ai ressenti en lisant ce recueil. A très bientôt !
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J’ai récemment noté Tristesse et beauté, chroniqué ici (ce qu’écrit la lectrice à propos du ton me tente énormément) : http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2020/05/20/tristesse-et-beaute-de-yasunari-kawabata-6240087.html
Et félicitations pour cette première ! C’est d’ailleurs très étonnant, qu’en tant que lecteur fidèle du blog de Goran, tu n’aies pas eu l’occasion jusqu’à présent de chroniquer un titre japonais..
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Oh, merci pour le lien, je vais aller lire tout de suite la chronique. Oui, c’est étonnant, et ton commentaire est très juste. Mais maintenant, je vais continuer un peu plus dans l’exploration de la littérature japonaise, c’est sûr 🙂
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Jamais lu cet auteur…
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Je ne suis donc pas le seul :-). Merci pour ton commentaire et heureux de te lire à nouveau ; je suis allé plusieurs fois sur ton blog et je ne voyais pas de nouveaux messages, je commençais à me faire des soucis. Et puis, hier, j’ai vu aussi ton commentaire sur le blog de Goran. Bon rétablissement surtout !
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Merci! Je dois surveiller ma santé… mon mois de mai a été très souffrant… Au plaisir!
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Je n’ai plus rien lu de Kawabata depuis « La danseuse d’Izu » et « Pays de Neige » que j’avais beaucoup aimé pourtant et dont je découvre qu’il est le premier titre d’une trilogie – je note.
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C’est déjà très bien, je vais sûrement mettre un de ces deux titres sur ma liste !
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Kawabata! … Il fait partie de mes très mauvais souvenirs d’études littéraires, mais c’est il y a longtemps et j’étais obligée de le lire, mais je me souviens de mes colères contre ses récits où il ne se passait rien, j’ai cru pendant longtemps ne jamais relire de romans japonais. Mais il ne faut jamais dire »jamais » . Cependant, je le souligne, il a beaucoup contribué à une méfiance instinctive à l’encontre des la littérature japonaise.
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Ah, que je comprends ce commentaire ! On garde parfois en tête des « traumatismes » liés à ces obligations de lecture… J’y suis allé sans a priori, sans le connaître. Je comprends ta remarque « il ne se passait rien » mais cela m’a tellement changé de mes lectures habituelles que je me suis promis d’y retourner.
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J’avoue que je suis peu férue de nouvelles mais avec Kawabata, je suis toujours partante, même s’il me désarçonne parfois !
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Oui, c’est une expérience à part entière !
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De Kawabata, j’avais aimé Tristesse et beauté et aussi Les Belles endormies. Mais je ne crois pas que ce soit l’auteur japonais le plus accessible car ses histoires sont souvent insaisissables et elliptiques …
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Merci pour ces recommandations !
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Je me rends compte que j’ai lu pas mal de romans japonais contemporains mais que je n’ai jamais abordé les classiques – et pourtant je pense que j’en ai récupéré quelques-uns dans la bibliothèque de mes parents.
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De bonnes lectures en perspective !
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