Oui, encore un billet sur le livre dont on a tellement entendu parler un peu partout, dans les magazines et émissions littéraires, sur la blogosphère et les réseaux sociaux… J’ai hésité à écrire cette chronique me considérant comme « la dernière à ne pas avoir lu Au-revoir là-haut« , de Pierre Lemaitre. Et puis j’ai vu un autre oiseau rare – Valentyne du blog La jument verte – publier plus tôt cette année son avis sur ce fameux roman. De ce fait, j’ose enfin ajouter encore une chronique positive sur le roman que j’ai lu avec autant de plaisir…
Vous êtes certainement nombreux à connaître les précédents livres de Monsieur Lemaitre, mais pour moi ce fut notre premier rendez-vous. J’ai attendu longtemps pour le lire, le halo médiatique me dérange en général. Pourtant, j’ai été ravie que l’auteur se soit penché sur la première guerre mondiale – une période à mon avis curieusement négligée dans la littérature récente, comme si la Seconde guerre avait mis dans l’ombre ses conséquences néfastes. D’ailleurs, n’hésitez pas à me conseiller d’autres romans de la guerre 14-18 en commentaires.
Dès les premières pages, on rentre directement dans les tranchées, où on suit un des personnages principaux, Albert. Dans ces passages, Pierre Lemaitre excelle. Les descriptions sont à tel point vivantes qu’elle nous aspirent et nous propulsent dans cette saleté qui pue, où la résignation devant cette guerre monstrueuse alterne avec des moments d’espoir quand on se remémore ceux (ou plutôt celles) qui nous attendent peut-être là, loin, dans cet endroit qu’on a appelé autrefois « notre chez soi ». L’auteur ne prend pas trop de gants et décrit tout sans chichi. La scène qui parle du soldat enseveli après une explosion est tellement visuelle, que le lecteur étouffe avec lui.
Quand les survivants, des « gueules cassées », rentrent de la guerre, toute une machine administrative se met en marche. Le lecteur apprend beaucoup de choses, l’histoire est vraiment riche en détails intéressants et on se rend compte de l’ampleur de la tâche. Dans cette ambiance patriotique, l’Etat doit faire face à un défi majeur : s’occuper des blessés de guerre d’un côté et en même temps gérer le grand nombre de soldats tombés pour la patrie. Un vrai casse-tête logistique dont se sert Pierre Lemaitre pour mettre en place une intrigue qui nous tient en haleine jusqu’à la fin.
J’ai beaucoup apprécié cette écriture dynamique, vivante, ainsi que les personnages de caractère différents, avec des comportements vraisemblables. Pas étonnant que l’histoire soit adapté au cinéma. Je ne peux pas vous conseiller le film, car je ne l’ai pas vu, mais je peux sincèrement vous conseiller ce roman, qui me permet de participer au défi du mois de juillet organisé par Madame lit, consacré aux livres lauréat du prix Goncourt :
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Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre. Le livre de poche, 2015, 624 pages.
Moi aussi cela a été mon premier rendez-vous avec Pierre Lemaitre et j’ai été surpris et enchanté de cette rencontre marquante. Voici deux livres que je conseille concernant la première guerre mondiale : « A l’ouest rien de nouveau » de Erich Maria Remarque, un chef d’œuvre et « La bataille d’occident » de Eric Vuillard parce que j’adore cet auteur vraiment intéressant actuellement. belles lectures d’été !
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Merci de ce conseil, ce livre a l’air de faire l’unanimité pour lui, je n’en ai lu aucun avis négatif …
Comme livre évoquant la guerre de 14 il y a la première partie de « Voyage au bout de la nuit », qui est géniale …
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idem pour moi, c’était le premier roman de Pierre Lemaître que j’ouvrais et il m’a beaucoup plu, et le T2 aussi; pour le T3 je préfère attendre les avis sont plus partagés…
souvent j’attends pour lire un roman, surtout quand il y a un emballement général… à tête reposée, quand plus personne n’en parle on se fait une meilleure idée je trouve 🙂
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Il a écrit plusieurs polars aussi. « Alex » est une pépite!
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j’ai bien aimé « Robe de marié » et plus récemment « Trois jours, une vie »
par contre j’ai la trilogie Verhoven » qui m’attend, acheté en version Quarto poche qui pèse une tonne …
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A ne pas prendre en vacances alors 😄
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Je dois être une «bibitte» rare car je n’ai lu aucun livre de cet écrivain. Très belle chronique qui donne envie de plonger là-haut. Je note ton titre pour le bilan de juillet! Merci!
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J’ai lu tous ses livres (sauf un) et je dois dire que je le préfère quand il écrit des romans historiques, même si ses polars sont bien aussi (tu dois absolument lire « Alex » 😉). Le dernier tome de la trilogie m’attend dans ma pal depuis plusieurs mois, tu sais la fameuse manie d’économiser et de faire prendre la poussière au dernier tome…
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Pas lu, mais j’ai vu le film…
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J’ai beaucoup aimé aussi ce titre (très original comme commentaire..) de même que son adaptation ciné, dont je garde un bon souvenir, bien que sur le moment, elle ait pâti de la lecture préalable (et sans doute trop rapprochée) du roman.
Tu as raison sur la fait que la première guerre subisse l’ombre de la seconde.. J’ai lu récemment Frère d’âme de David Diop, qui évoque plus précisément le sort des tirailleurs sénégalais (mais avec une vision très intimiste et donc assez limitée). Et sinon, pour toi et Patrice qui êtes des adeptes de la littérature de l’Est, il y a l’excellent et très original A la guerre comme à la guerre du serbe Aleksandar Gatalica, où là pour le coup, le sujet est évoqué de manière panoramique, à travers l’Europe, l’auteur nous baladant d’un personnage et d’un lieu à l’autre en une étonnante sarabande (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2018/09/a-la-guerre-comme-la-guerre-aleksandar.html). Il y a aussi « Le fouet » du slovaque Milo Urban, qui dépeint la vie d’un village pendant cette première guerre (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2014/03/le-fouet-vivant-milo-urban.html).
Très différents, il y a aussi La chambre des officiers de Marc Dugain (sur les gueules cassées) ou le roman de Joseph Boyden (Le chemin des âmes) sur la participation des indiens du Canada au conflit…
J’espère que vous trouverez votre bonheur dans tout ça !!
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Je dois vivre sur 1 île déserte, il me semble, puisque je n’en ai pas entendu parler 😅 Bref, je ne sais pas si tu l’as lu, et peut-être qu’il ne te plaira pas puisqu’il est assez connu, mais j’ai lu en début d’année « Les âmes grises » de Philippe Claudel, qui se passe justement à cette époque. Ça a été un coup de coeur pour moi.
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J’allais réclamer pour moi le titre de « la dernière à ne pas avoir lu Au-revoir là-haut », mais je vois d’après le commentaire de Temps de lecture que je vais devoir me contenter de l’avant-dernière place. Le livre est sur l’une de mes nombreuses listes, je finirai bien par le lire à mon tour. Pour la guerre de 14-18: Régénération de Pat Barker, et Les Aventures du brave soldat Švejk, que tu as sûrement déjà lues? Et La forêt des pendus, de Liviu Rebreanu. Et Ceux de 14, de Maurice Genevoix.
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Je l’ai commencé il y a des années, mais je venais de lire Erich Maria Remarque donc j’ai abandonné Lemaître au bout de quelques pages. En revanche, j’ai adoré le film.
Cette année, j’ai lu le dernier de la trilogie qui a été une déception.
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je ne suis pas fan des polars de Lemaitre mais ce roman là je l’ai apprécié et je l’ai trouvé passionnant par contre la suite elle est moins réussie à mon goût
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Un premier opus que j’avais également trouvé passionnant.
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Un roman passionnant 🙂
Pour le sujet de la première guerre mondiale « un long dimanche de fiançailles » de Sebastien Japrisot m’a beaucoup plu…
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