Les feuilles allemandes sont tombées tout au long du mois de novembre (et même un peu après) en nous apportant des lectures de toutes les couleurs pour notre plus grand plaisir. Avant de vous présenter le bilan, je voudrais vous remercier, toutes et tous, pour l’enthousiasme avec lequel vous avez accueilli l’idée et pour vos chroniques très intéressantes. Personnellement, j’ai noté beaucoup de titres et, comme nous sommes dans la période de fin d’année, je vais aussi piocher chez vous quelques idées de cadeaux. Si vous êtes d’accord, nous nous donnons rendez-vous l’année prochaine, pour une deuxième édition des Feuilles allemandes. Merci et bonnes lectures !
Les feuilles allemandes 2019
Heinrich von Kleist – Michael Kohlhaas
Vous vous en êtes peut-être rendu compte, mais quand on regarde de plus près le choix éditorial concernant la littérature allemande, une chose est sûre : les éditeurs (ou les lecteurs ?) ont un penchant pour les histoires qui ont un lien avec les guerres mondiales. Afin de présenter des lectures un peu plus variées, j’ai choisi aujourd’hui de vous emmener, grâce à la plume de Heinrich von Kleist, dans l’Allemagne du XVIème siècle pour y suivre le destin de Michael Kohlhaas.
Robert Seethaler – Une vie entière
Une vie entière de Robert Seethaler décrit la vie d’un homme dans les Alpes autrichiennes au XXème siècle. Un roman court qui eut à l’époque de sa sortie un succès réellement mérité.
Horst Krüger – Un bon Allemand
Je suis un fils typique de ces Allemands inoffensifs qui n’ont jamais été nazis mais sans qui jamais les nazis ne seraient parvenus à leurs fins. Voilà tout le problème.
Ainsi s’exprime Horst Krüger dans Un bon Allemand, un livre paru en 1964, et qui est le récit de l’adolescence de l’auteur dans le Troisième Reich. Une lecture qui restera pour moi une des plus fortes de notre série Les feuilles allemandes.
Christian von Ditfurth – Un homme irréprochable
Il suffit de rentrer dans une librairie allemande ou de regarder autour de soi dans le compartiment d’un ICE pour se rendre compte que les policiers et thrillers jouent un rôle de premier plan dans la littérature allemande. Une constatation confirmée par les statistiques puisque ce genre représente 50% des lectures de nos voisins d’outre Rhin. Cela méritait donc bien une chronique à part entière dans notre série Les feuilles allemandes ! Partons à la découverte d’ « Un homme irréprochable« , le premier tome d’une série inaugurée en 2004 par Christian von Ditfurth…
Juli Zeh – Nouvel An
Juli Zeh est une auteure allemande qui est également juriste de profession. En français, on peut découvrir huit de ses romans dont plusieurs ont été récompensés par différents prix. Je vais vous parler de son dernier livre traduit, Nouvel an, sorti chez Actes Sud lors de cette rentrée littéraire. J’achète rarement des nouveautés, mais j’ai eu l’occasion d’emprunter ce roman dans sa version originale.
Daniela Krien – Un jour nous nous raconterons tout
Le mur vient de tomber, l’Allemagne se réunifie. La jeune Maria rejoint son petit ami Johannes dans la ferme de sa famille. Dans Un jour nous nous raconterons tout, sur une période assez courte, le lecteur suit toutes les transformations de la jeune fille, ainsi que celles du pays grâce à la plume sensible de l’auteure allemande Daniela Krien.
Maxim Leo – Histoire d’un Allemand de l’Est
Trente ans après la Chute du Mur de Berlin, l’histoire de la RDA reste omniprésente dans la littérature contemporaine allemande. On peut évoquer récemment le succès de Quand la lumière décline d’Eugen Ruge. Une littérature qualifiée d’ostalgie a même vu le jour. Dans Histoire d’un Allemand de l’Est, qui a valu à son auteur, Maxim Leo, le Prix du livre européen, c’est une part importante de l’histoire allemande, notamment de la RDA, qui se déroule sous nos yeux, vécue par la famille de l’auteur.
Julia Franck – Feu de camp
Auteure allemande contemporaine, Julia Franck s’était fait remarquer en 2007 pour « La femme de midi », livre couronné par le Prix du Livre Allemand (« Deutscher Buchpreis ») qui a eu pour titulaires ces dernières années des auteurs comme Arno Geiger, Uwe Tellkamp ou plus récemment Robert Menasse, dont j’avais chroniqué le très réussi La capitale. Dans Feu de camp, elle fait le portrait d’une femme est-allemande passant à l’Ouest avec ses enfants.
Anna Seghers – L’excursion des jeunes filles qui ne sont plus
Il n’est probablement pas nécessaire de présenter Anna Seghers, l’auteure allemande connue pour ses romans Transit ou La septième croix (les deux également portés à l’écran). Née en 1900, issue d’une famille juive et membre du Parti communiste, ses livres sont interdits par le régime nazi et elle est contrainte de s’exiler. Elle passera plusieurs années au Mexique et c’est justement dans cette région qu’elle se souvient d’une journée lointaine du temps où elle était encore une jeune fille. La nouvelle dont je vais vous parler aujourd’hui, L’excursion des jeunes filles qui ne sont plus, est en effet un flot d’images, de souvenirs d’un monde qui avait encore les deux grandes guerres devant lui…