Philippe Grimbert – Rudik, l’autre Noureev

Grimbert

Rien de tel qu’un cadeau pour découvrir un livre que l’on aurait pas choisi soi-même, n’est-ce pas ? Si j’avais beaucoup apprécié « Un secret » de Philippe Grimbert, mon manque d’intérêt pour la danse ne m’aurait en effet pas poussé à lire Rudik, l’autre Noureev du même auteur. Dans ce court récit, celui-ci imagine la star en proie à un malaise existentiel. Intime et émouvant.

Disons-le tout de suite : il existe une part d’autobiographie dans ce livre. Le personnage principal, hormis Noureev, est psychanalyste, comme Philippe Grimbert. Ce dernier eut également l’occasion de voir puis de rencontrer Noureev ; de plus, son épouse fut l’assistante du grand danseur.

Grimbert aborde un épisode de la vie de Noureev dans les années 80 : après plus de 20 ans d’exil, le danseur étoile revient d’un séjour en URSS entrepris afin de revoir sa mère très malade, avec laquelle il entretenait une relation fusionnelle :

Il est effondré lorsqu’il ressort de la pièce, sa mère n’a pas reconnu Rudik, le diminutif qu’elle employait toujours lorsqu’elle serrait son fils dans ses bras. (…). Elle a dit : « Je n’ai pas de fils. »

Profondément tourmenté, Noureev « s’ouvre » à un psychanalyste de renom, Tristan Feller. Très rapidement, les séances prennent une tournure particulière : le patient ne laisse que peu de place à la discussion, et fascine tellement le médecin que celui-ci en oublie la déontologie.

J’ai ainsi découvert des pans entiers de sa vie, comme les rapports difficiles avec son père, sa relation avec le célèbre danseur danois Erik Bruhn, son combat contre la maladie qui l’emportera.

C’est un récit très intime, très vivant et très poignant aussi, qui rend Noureev si proche au lecteur, en le présentant en peu de mots sous toutes ses facettes, même les moins agréables. Un perfectionniste totalement investi dans son art :

Avec Rudolf, il ne suffit pas d’avoir la compétence, il faut avoir aussi du tempérament, il méprise ceux qui s’aplatissent devant lui, même s’ils ont l’impression que c’est ce qu’il désire. Il aime la bagarre, et si vous l’emportez, vous gagnez son estime.

Ce livre est aussi l’occasion d’apprécier le style de Philippe Grimbert, avec un véritable sens de la formule :

Toujours entourés, c’était pourtant leur solitude qu’ils déposaient chez moi.

En conclusion, quelle que soit votre affinité avec Noureev et la danse, je vous conseille de découvrir ce titre en :

X l’achetant chez votre libraire

X ou en l’empruntant dans votre bibliothèque

lisant autre chose

Rudik, l’autre Noureev de Philippe Grimbert. Le livre de poche, 2016. 192 pages.

2 réflexions sur “Philippe Grimbert – Rudik, l’autre Noureev

  1. luocine 11 septembre 2017 / 22:23

    Je me suis déjà dit que je lirai cette biographie. Et ce billet me le rappelle de façon très agréable.

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  2. dominiqueivredelivres 12 septembre 2017 / 09:12

    j’ai lu il y a longtemps une biographie du danseur mais ce livre là me parait bien sympathique et je me laisserai certainement tentée s’il croise ma route

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