Chimamanda Ngozi Adichie – Americanah

Americanah-Adichie

Si l’univers de Taiye Selasi vous a séduit, nous allons aujourd’hui monter encore d’un cran. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je vous présente la charmante Chimamanda Ngozi Adichie et son superbe roman Americanah (publié chez Gallimard). Un véritable coup de cœur pour moi. Je me suis même aperçu que je ralentissais la lecture pour en prolonger le plaisir, comme si je mangeais mon gâteau préféré par petites bouchées…

Chimamanda Ngozi Adichie a pu profiter d’une bonne couverture médiatique suite à son immense succès aux Etats-Unis et en Angleterre. Outres les rubriques littéraires dans les journaux, elle a été invitée par François Busnel sur le plateau de La Grande Librairie et interviewée dans l’émission L’humeur vagabonde par Kathleen Evin. Americanah est son troisième roman.

L’histoire de ce beau roman se passe sur trois continents: l’Afrique (Nigeria), l’Amérique (Philadelphia) et l’Europe (Londres). Les personnages principaux – Ifemelu et Obinze – sont originaires de Lagos, au Nigeria. Ifemelu est une fille issue d’un milieu modeste. Sa maman est une personne émotive, haute en couleur, dont la vie quotidienne est très influencée par son Dieu et pasteur du moment. Son papa, un homme déçu qui, faute d’argent, ne pouvait pas devenir ce qu’il souhaitait : un homme instruit, diplômé, appartenant à la classe moyenne supérieure. Ifemelu est heureuse de pouvoir quitter le nid familial et trouver ainsi la liberté. Elle part donc faire ses études aux Etats-Unis. En y arrivant, elle réalise véritablement pour la première fois dans sa vie qu’elle est noire (elle devient noire). Elle se heurte à la discrimination et aux préjugés. Après des débuts très difficiles sans carte de Sécurité sociale, elle obtient du succès avec son blog Raceteenth où elle poste régulièrement des billets sur la race. Certains de ses articles font désormais partie du livre.

Avant de partir à l’étranger, Ifemelu passe son temps avec son amour – Obinze. Un garçon bien, orphelin de père qui vit avec sa mère – professeure d’université -, entouré de livres. Un milieu donc en contraste avec celui d’Ifemelu. Il adore les Etats-Unis et compte quitter l’Afrique le plus tôt possible pour vivre son rêve américain. Mais sa vie ne va pas se dérouler exactement comme il aurait imaginé…

Dans ce livre très riche et coloré (qui est aussi une belle histoire d’amour), on découvre la vie des immigrants africains aux Etats-Unis (et en Angleterre). Les passages sur les Américains moyens qui, dans leur comportement, se forcent à être absolument politiquement corrects (en évitant le mot noir, en prétendant qu’ils ne voient pas la couleur de peau), sont extraordinaires. Les différentes perceptions d’un seul mot sont aussi intéressantes : ainsi le mot maigre par exemple est un compliment en Amérique mais une critique en Afrique. Il faut aussi se décrire comme biraciale, pas comme métisse qui aurait une connotation péjorative.

Enfin, on apprend également beaucoup sur les cheveux et coiffures des femmes africaines ! J’ai juste un seul regret : ne pas avoir les cheveux crépus pour pouvoir prendre un rendez-vous dans ce salon de coiffure en Amérique dont il est souvent question dans ce livre. Et écouter les bavardages entre les coiffeuses et leurs clientes tandis qu’on me tresse les cheveux… Il ne me reste qu’à aller dans une librairie, ce que je vous conseille vivement à vous aussi !

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Réf.: Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, traduit par Anne Damour, Gallimard, 2014, 522 p.

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