Willa Cather – Pionniers

cather

Après La saga des émigrants de Moberg, que je considère comme ma plus belle lecture de l’année, mais aussi A l’orée du verger de Tracy Chevalier, je souhaitais retrouver l’esprit des pionniers dans la littérature. C’est mon épouse (encore elle !) qui me conseilla Willa Cather et son livre Pionniers, paru chez Folio. Partons dès à présent pour le Nebraska et faisons connaissance avec la famille Bergson !

Willa Cather est une écrivaine américaine de premier plan, même si la difficulté que j’ai eue à me procurer ce livre m’a permis d’en douter ! Née en 1873, elle fut lauréate du Prix Pulitzer en 1923 pour son livre « L’un des nôtres ». Elle a elle-même vécu son enfance dans les grandes plaines des Etats-Unis, c’est ce qui l’a influencée dans son œuvre. Ce livre Pionniers s’insère d’ailleurs dans une trilogie dite « de la prairie » à laquelle sont rattachés deux autres titres : « Le chant de l’alouette » et « Mon Antonia ».

C’est la condition difficile des pionniers à la fin du XIXème siècle qui sert de trame à ce livre. Dès la 1ère partie, le pionnier Bergson meurt à 46 ans, laissant son épouse et ses 4 enfants, Alexandra, Oscar, Lou et Emil dans une situation précaire :

Onze longues années durant, John Bergson n’avait guère imprimé sa marque sur la terre indomptée qu’il était venu domestiquer. (…) Bergson avait passé ses cinq premières années sur la Ligne à s’endetter et les six dernières à rembourser.

Alexandra, la fille aînée, prendra en charge la ferme avec ses deux frères Oscar et Lou. Elle est le personnage central du roman, une personnalité forte qui va imprégner de son énergie toute l’histoire de sa famille, et réussira à faire prospérer l’exploitation malgré un climat rude. On s’attache à elle, comme à son ami d’enfance Carl (qu’Alexandra attendra durant de longues années), à son jeune frère Emil et ses amours malheureux avec sa voisine Marie.

Willa Cather a le don de rendre extrêmement vivants les personnages de son roman, en témoigne un extrait de la description de Lou :

Mais il avait l’esprit aussi indolent qu’il était peu économe de la force de son corps. Son amour de la routine valait chez lui pour vice. Il travaillait à la manière d’un insecte, faisant toujours les mêmes gestes de la même façon, sans le moindre souci d’efficacité relative. Il était convaincu des vertus souveraines et intrinsèques du labeur physique, préférait, à tout prendre, faire les choses de la manière la plus pénible. Qu’un champ ait été planté de maïs et il ne supportait pas l’idée d’y semer du blé. Il aimait commencer planter le maïs à la même époque chaque année, que la saison fut en avance ou en retard.

C’est un des aspects du livre qui m’a plu le plus, tout comme bien sûr le témoignage sur la société parfois dure, ou encore la rencontre entre les différentes nationalités qui composent cet Etat naissant au moment de la conquête de l’Ouest.

Sans parler pour autant d’un coup de cœur littéraire, je vous conseille la lecture de ce livre et me promets de continuer cette trilogie.

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Réf : Pionniers, de Willa Cather, traduit de l’anglais par Marc Chénetier. Folio. 1989, 313 p.

13 réflexions sur “Willa Cather – Pionniers

  1. Olivier 21 décembre 2016 / 14:12

    Rien que le titre me laisse dubidatif quant à la qualité de la traduction: le titre anglais est « O Pioneers! » et non « Pioneers ».

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    • Patrice 21 décembre 2016 / 20:42

      C’est une décision du traducteur. En tout cas, je te rassure pour le reste de l’ouvrage ; la traduction est très bonne !

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  2. luocine 21 décembre 2016 / 14:17

    je note je note, et je note aussi cette photo, j’aime également mettre mes livres en scène, pourquoi ce pied en bronze(?) mon esprit vagabonde …..

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    • Patrice 21 décembre 2016 / 20:41

      Bonne question :-). Je voulais en fait montrer que ces pionniers avaient posé le pied sur ces terres et les avaient « mises en valeur » (même s’ils n’étaient pas les premiers habitants). Il ont ainsi marqué de leur empreinte l’histoire du pays. Ca se tient ?

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  3. celina 21 décembre 2016 / 15:15

    J’aimerais bien découvrir cette dame, j’aime beaucoup l’extrait que tu as choisi.
    Mais quel dommage si ce premier tome d’une trilogie n’est plus disponible ! Et je ne l’ai pas vu sur le site de ma médiathèque, les deux autres oui

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    • Patrice 21 décembre 2016 / 20:39

      Je comprends complètement ta surprise. Je l’ai finalement acheté d’occasion sur Internet. Surprenant de voir certains titres réédités et pas d’autres.

      Aimé par 1 personne

    • Patrice 24 décembre 2016 / 06:44

      Merci beaucoup pour ce conseil, je vais m’empresser d’aller lire ta chronique !

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  4. lewerentz 24 décembre 2016 / 18:38

    J’ai enfin lu cette auteur tout récemment avec « Lucy Grayheart » que j’ai beaucoup aimé. Ce titre-ci me tente toutefois moins.

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    • Patrice 25 décembre 2016 / 16:38

      Je note le conseil de lecture avec intérêt, alors ! Merci pour le commentaire !

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  5. Marie-Claude 27 décembre 2016 / 19:30

    Je note. Un roman inspirant pour découvrir enfin Willa Cather. Je pars en quête du roman.

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    • Patrice 31 décembre 2016 / 07:09

      Je ne sais pas si c’est le meilleur roman pour la découvrir mais c’est le premier de cette trilogie, qui se lit au demeurant de façon indépendante. Bon courage pour le trouver !

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