Jack London – Construire un feu

L’Appel de la forêt fut ma première participation au challenge Jack London organisé par Ma Librairie, et il est peu dire que cette lecture m’aura séduite. Pour continuer la découverte de cet auteur, je vais donc suivre un commentaire de Maryline qui me conseillait la nouvelle Construire un feu. Celle-ci a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation en BD par Christophe Chabouté qui a été largement chroniquée par les participants au défi. J’ai choisi ici le recueil de nouvelles paru aux Editions Phébus, l’occasion de contribuer également au Mois des Nouvelles d’USVA.

Sept nouvelles composent le recueil de 165 pages et dès les premiers mots, le plaisir est bel et bien présent de retrouver l’écriture de Jack London. Si le titre « Construire un feu » peut faire de facto penser à quelque chose de chaud, de rassurant, il n’en est finalement rien dans ce livre : le cadre est le Grand Nord, la nature est parfois hostile et oblige les hommes à aller au bout de leurs capacités pour remplir une mission ou encore tout simplement pour survivre. En un mot, elle les ramène à leur condition d’êtres vivants parmi d’autres.

Ainsi, dans Perdu-la-Face, un homme s’étant trouvé mêlé aux luttes d’indépendance polonaise, se retrouve capturé par des indiens et sait que la torture puis la mort l’attendent. Il invente ainsi un subterfuge pour pouvoir y échapper. Mission de confiance voit l’un des protagonistes risquer sa vie pour ramener un sac, dont il ignore le contenu, à un ami. Dans la troisième nouvelle, qui donne son nom au livre, un homme seul, dont on ne saura jamais le nom, se retrouve sous un froid intense : une course contre-la-montre s’instaure contre l’engourdissement. Quelle nouvelle, quelle atmosphère !

Une espèce d’appréhension mortelle, sourde et oppressante, s’empara de lui. Elle le submergea bientôt à mesure qu’il se rendait compte qu’il ne s’agissait plus seulement de doigts et d’orteils gelés, ni de la perte de ses mains et des ses pieds, mais d’une question de vie ou de mort où il avait la chance contre lui.

L’humour est également de mise dans plusieurs nouvelles, comme Ce sacré Spot, un chien acheté par deux amis et qui refuse de faire quoi que ce soit. Les deux hommes font tout pour s’en séparer et tel le sparadrap du capitaine Haddock, il ne cesse de revenir vers eux. Ou encore dans La disparition de Marcus O’Brien, où après une bonne cuite, le personnage principal voit son jugement s’altérer quelque peu.

Dans cet univers masculin, Jack London nous offre deux jolis portraits de femmes : Braise d’Or, à qui arrivera une aventure effroyable avec celui qui devait devenir son mari, et El-Soo, une indienne passionnée et ingénieuse qui se vend pour effacer les dettes de son père.

Jack London excelle réellement dans l’art de la nouvelle : les personnages sont souvent hauts en couleur et il leur arrive de véritables péripéties, la langue est très belle et nous immerge rapidement dans l’histoire, et les chutes sont toujours surprenantes.

Vous pouvez retrouver des chroniques sur ce titre dans de nombreux blogs (il s’agit essentiellement de la BD de Chabouté) : Aifelle, Tant qu’il y aura des livres, Ma librairie, Lettres Exprès, Carnets de voyages.

N’hésitez pas à découvrir vous aussi l’univers de Jack London. Mon prochain livre, même si cela viendra après le challenge, sera Les mutinés de l’Elseneur, que Bibliofeel me recommandait récemment !

Quant à moi, je vous conseille :

X d’acheter ce livre chez votre libraire

X de l’emprunter dans votre bibliothèque

de lire autre chose

Construire un feu, de Jack London, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Paul Gruyer et Louis Postif – traduction revue et complétée par Frédéric Klein – préface de Kenneth White. Libretto, 2007. 175 pages.

16 réflexions sur “Jack London – Construire un feu

    • Patrice 29 janvier 2021 / 19:07

      Oui, sacré hasard, la prochaine fois, il faut absolument qu’on fasse une LC. Je pense que tu apprécieras ce livre, quelle que soit la date de la lecture !

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    • Patrice 29 janvier 2021 / 19:08

      Merci, Goran, tu lis « trop », tu ne peux pas te souvenir de tout 🙂

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    • Patrice 29 janvier 2021 / 19:09

      Je l’ai intégré, heureux de voir qu’il t’a plu beaucoup aussi. J’imagine le dépaysement de cette lecture en plein confinement.

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  1. nathalie 29 janvier 2021 / 18:10

    Et oui comme dit Ingannmic je viens juste de publier mon propre billet.
    C’est un recueil très réussi, tragédie et humour se mêle et la puissance du Grand Nord est là !

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    • Patrice 29 janvier 2021 / 20:01

      Quel hasard ! Je vais m’empresser d’aller lire ton billet et de mettre le lien sur mon blog. Je vois dès à présent que nos avis convergent 🙂

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  2. Bibliofeel 29 janvier 2021 / 18:35

    Ces nouvelles semblent passionnantes. Tout à fait pour moi ! Merci de citer mon blog… J’espère que ces mutinés te plairont. Belle soirée ! Alain

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    • Patrice 29 janvier 2021 / 20:02

      Merci et encore merci pour le conseil – il me manque de temps pour le lire maintenant mais je me réjouis de le faire.

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  3. Marilyne 29 janvier 2021 / 19:16

    Belle lecture 🙂 Ravie que tu aies été embarqué. J’ai lu également l’adaptation BD qui est superbe. Après le Vagabond des étoiles pour le challenge ( roman et adaptation BD ), j’espérais lire Le talon de fer, approcher un peu plus le Jack London  » social « . Pas sûre que j’en aurais le temps, il y a des rendez-vous lecture prenants en février et en mars 😀

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    • Patrice 29 janvier 2021 / 20:03

      Très bon conseil ! Et oui, il ne faut surtout pas rater février et surtout Mars 🙂

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  4. Libriosaure 29 janvier 2021 / 21:11

    J’adore la photo que tu as faite pour cet article ! Je ne suis pas amatrice de nouvelles mais savoir qu’elles sont de Jack London, forcément, ça peut faire une différence…

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    • Patrice 30 janvier 2021 / 12:37

      Merci pour la photo ! J’ai profité de la neige de ces dernières semaines pour aider à restituer l’ambiance du livre :-). Oui, je suis comme toi, je ne suis plus un si grand amateur de nouvelles, mais j’ai eu grand plaisir à retrouver la plume de Jack London.

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  5. luocine 30 janvier 2021 / 08:43

    Bravo pour la photo … Jack London à été un de mes auteurs d’adolescente je dois avouer que la magie opère beaucoup moins à la relecture.

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    • Patrice 30 janvier 2021 / 12:38

      Merci ! Je n’ai pas ce « biais » de l’adolescence, c’est pour moi une découverte et j’en suis très heureux !

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