
Que diriez-vous aujourd’hui d’une ballade historique à travers cette période charnière de l’Histoire de France constituée par la fin du Moyen-Âge et le début de la Renaissance ? Dans Le grand Coeur, l’académicien Jean-Christophe Rufin revient sur la vie de celui qui devint l’homme le plus riche du royaume de France et aida le roi de France Charles VII à terminer la guerre de Cent Ans, Jacques Coeur !
Le livre de Jean-Christophe Rufin peut se ranger aisément dans la catégorie des romans historiques et est écrit sous la forme de pseudo-mémoires, dont Jacques Coeur est le narrateur. Quand débute le récit, nous sommes au moment du règne de Charles VI, auquel succède ensuite Charles VII, un personnage troublé et troublant. La France est alors en proie aux pillages. Notre jeune narrateur se rend déjà compte du rôle destructeur de la seigneurie. Il commence à faire le commerce d’argent puis monte une entreprise de négoce qu’il fait fructifier. Il fait la rencontre du roi Charles VII et lui fait des propositions pour l’aider dans sa reconquête du royaume de France. L’un des points forts du livre consiste justement en cette description du contexte et bien sûr de la personnalité du roi :
Nous parlâmes ensuite de Paris et il me confirma que le roi comptait quitter la ville. Il n’avait jamais aimé cette cité. La mémoire de la nuit funeste où il avait dû fuir pour échapper au massacre que perpétraient les Bourguignons continuait de le hanter. Depuis son arrivée, il ne dormait quasiment plus et il était saisi d’angoisses affreuses. Manuelito, avec une grande liberté, me fit enfin un portrait de la cour. Il m’expliqua que les princes exigeaient maintenant du roi la rétribution de leur soutien. S’ils l’avaient fait vainqueur contre l’Anglais, c’était d’abord pour leur profit. (…)
Convaincu de ne pouvoir régner par la force et l’autorité, il avait pris le rigoureux parti d’y parvenir par la faiblesse et l’indécision. En soi, ce trait de caractère était sans importance. Pourtant, j’y vis tout de suite un danger. Cette prétention à la fragilité, cette apparence de crainte savamment entretenue sur son visage procédait d’un effort de tous les instants. Charles mettait autant d’énergie à paraître faible que d’autres en employaient pour entretenir leur réputation de force invisible.
Le roi ayant besoin d’argent pour ne plus être dépendant des princes, il place Jacques Coeur à des positions permettant de lui en procurer. On suit donc le parcours de Jacques Coeur, devenu Grand Argentier du Royaume, mais aussi d’autres personnages clés de l’époque, comme Agnès Sorel, la favorite du roi. Quand s’ouvre le roman, on rencontre notre personnage principal en exil sur une île grecque, car il a entre-temps été lâché par le roi (comme en son temps Jeanne d’Arc…), se hâtant de finir ses Mémoires, car il craignait d’être assassiné.
Dans sa postface, Jean-Christophe Rufin écrit :
Chacun jugera et se fera sa propre idée. L’essentiel, mon seul désir, est que ce mausolée de mots, loin d’enfermer un héros mort, libère un homme bien vivant.
On peut aisément dire que le contrat est rempli ! Le récit très vivant ; on en apprend beaucoup sur le contexte historique, tout en laissant une part importante aux sentiments du narrateur, créant une grande proximité avec le lecteur. Pour ma part, je suis content d’avoir découvert ce livre, mais j’aurais préféré lire directement un ouvrage historique ou une réelle biographie plutôt que des pseudo-mémoires. N’hésitez pas à aller lire l’avis de Luocine, Le blog de Yuko, Mon biblioblog.
Je vous conseille donc de :
l’acheter chez votre libraire
X l’emprunter dans votre bibliothèque
lire autre chose
Le grand Coeur, de Jean-Christophe Rufin. Folio, 2013, 585 pages.
Pareil, je préfère les ouvrages historiques.
Et on peut aussi visiter le palais Jacques Coeur à Bourges.
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C’est une excellente idée !
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il dort sur une étagère de ma bibliothèque avec d’autres romans de J. C. Rufin et j’ai failli l’oublier…
Je préfère les ouvrages historiques aussi mais s’il peut me donner envie d’approfondir c’est toujours positif 🙂
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Tu as raison, c’est une bonne porte d’entrée pour revisiter un coin d’histoire de France
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Je suis peu adepte des romans historiques, mais j’avais aimé celui-ci.
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Je te comprends !
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Il me semble n’avoir jamais lu ce type de roman, mais pourquoi pas…
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Encore beaucoup de bonnes choses à découvrir 🙂
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Il ne me tente guère, j’ai aimé Rufin, puis un peu moins et ça fait un moment que je le lis plus…
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C’était mon deuxième, j’avais beaucoup aimé « Le collier rouge » pour ma part.
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Je ne lis pas beaucoup de romans historiques et Ruffin n’est pas non plus un auteur que j’adore. Je préfère donc passer mon tour.
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Je comprends !
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C’est précisément parce que ce n’est pas un récit historique classique que j’ai aimé ce roman. J’avais visité le palais de Jacques Coeur et j’étais curieuse de découvrir le personnage. J’ai aimé la façon dont Rufin lui donne vie, de l’intérieur.
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Oui, c’est vrai que Jacques Coeur devient très vivant dans ce livre et que cela donne envie de visiter le palais de Bourges. Un des mérites de ce roman !
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Le livre est une très bonne introduction à la visite de la maison Jacques Coeur à Bourges que je te conseille, quand ça sera possible.
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Merci pour le conseil ! J’habite un peu trop loin maintenant, nous n’en avons pas profité lorsque nous étions à Chartres. On ne sait jamais !
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