
Aujourd’hui, nous vous emmenons en Suisse, plus exactement à Bâle où se déroule la première enquête du commissaire Hunkeler, de la police judiciaire, intitulée Les cailloux d’argent. Hansjörg Schneider, dramaturge et écrivain suisse, a commencé l’écriture de cette série policière en 1983, et celle-ci compte désormais dix titres, qui ont eu notamment un grand succès en Suisse et en Allemagne.
Guy Kayat est un ressortissant libanais qui se dirige vers Bâle en provenant de l’Allemagne. Il cache avec lui des bijoux. Néanmoins, la police bâloise, mise au courant par les collègues allemands, attend notre homme à la gare « allemande » de Bâle (Badischer Bahnhof) pour l’interpeller. Il réussit à se réfugier dans les toilettes et à faire ainsi disparaître les diamants. Parallèlement, Erdogan Civil, un immigré turc, travaille dans les égoûts et c’est lui qui trouve les fameux « cailloux d’argent »…
Les interrogatoires de Kayat, sa libération, sa tentative de retrouver les diamants… Tout cela constitue la trame du livre, qui nous offre également bien plus. En effet, Hunkeler est un observateur qui préfère réfléchir que de se lancer corps et âme dans des courses poursuites ; c’est un homme attachant, sensible aux problèmes sociaux, qui se méfie de l’autorité qui ne sert qu’à protéger les puissants. De plus, Les cailloux d’argent nous offre une immersion dans cette région des trois frontières que nous connaissons bien, certains passages faisant vraiment sourire.
La file des voitures aux plaques d’immatriculation alsaciennes avançait au pas, phares allumés, retour quotidien des frontaliers payés ici en francs suisses surévalués grâce auxquels ils finançaient sans trop de mal leur pavillon préfabriqué de l’autre côté de la frontière. Comme d’habitude le poste de douane française était inoccupé. Seul le douanier suisse restait aux aguets, bonhomme de neige anxieux figé dans la tourmente, prêt à saisir le demi-kilo de rôti de boeuf planqué sous la banquette arrière que quelqu’un tenterait d’importer en Suisse sans le déclarer.
C’est une première rencontre réussie avec la série de Hansjörg Schneider qui en appelle d’autres. A ma connaissance, seuls trois des dix tomes ont été traduits en français, il me faudra donc tenter la version allemande pour enchaîner avec le tome 2.
Je vous conseille :
d’acheter ce livre chez votre libraire
X d’emprunter ce livre dans votre bibliothèque
de lire autre chose
Les cailloux d’argent, de Hansjörg Schneider, traduit de l’allemand (Suisse) par Alain Dubois et Irène Kuhn. Le Verger Editeur, Collection Mauvaise graine, 2018, 221 pages

Ce livre a été lu dans le cadre des Feuilles allemandes.
pas trop pour moi et surtout pas en allemand (mauvais souvenir des mes études au lycée!)
J’aimeAimé par 1 personne
A lire tes billets sur la littérature allemande durant ce mois de novembre, je me dis que tu n’as pas forcément besoin de ce livre pour te donner des idées supplémentaires de lecture. A titre perso, j’ai passé un bon moment à le lire en tout cas 🙂
J’aimeJ’aime
Je suis passée à côté de Bâle le week-end dernier mais je lis rarement de la littérature suisse… donc pourquoi pas ?
J’aimeAimé par 1 personne
Une petite virée alsacienne peut-être ? :-). Cela nous tient à coeur de chroniquer de la littérature suisse germanophone. Je pense, dans un registre tout autre à Martina Clavadetscher – Trois âmes soeurs -, Peter Stamm – Paysages aléatoires -, Urs Widmer – Le livre de mon père… Il y a beaucoup de bons titres à découvrir, et celui-ci ne fait pas exception.
J’aimeJ’aime
Cet extrait est assez croustillant 😊. Ce roman policier semble avoir un petit côté désuet (les années 80, c’est bien rétro désormais) qui me tente bien.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, j’aime beaucoup cet extrait, notamment l’évocation du 1/2 kilo de viande. De nos jours, on a le droit de passer la frontière avec 1kg de viande par adulte – pour le vin, c’est 6 litres :-). J’ai été très surpris que le livre ait été écrit il y a si longtemps car sa description du quotidien semble encore très juste – bien sûr, il n’y pas de portable, mais pour le reste, ça n’a pas vieilli.
J’aimeJ’aime
L’extrait me donne l’impression que l’auteur est assez cynique
J’aimeAimé par 1 personne
Je dirais qu’il sait manier l’humour et a parfois recours à l’ironie. On sent que c’est un bon observateur.
J’aimeAimé par 1 personne