Trois jours en juin – Anne Tyler

Le nom de l’écrivaine américaine Anne Tyler vous est sûrement familier, pourtant je ne l’ai découvert que ce mois-ci avec son dernier roman traduit en français, Trois jours en juin. Parfaitement de saison, comme le titre l’indique, le roman nous invite à passer quelques jours en compagnie de Gail, réunie avec son ex-mari pour le mariage de leur fille.

Divorcés depuis longtemps, mais pour toujours liés en tant que parents de Debbie, les chemins de Max et Gail se croisent la veille du mariage de leur fille unique. Ce n’est pas la semaine la plus gaie pour Gail, puisque sa supérieure vient de l’écarter poliment d’une promotion logiquement attendue, la remplaçant par une éducatrice primée. Elle n’a même pas le temps de digérer la nouvelle que Max se pointe à sa porte avec un chat dans les bras. Heureusement, tous les préparatifs pour le mariage sont orchestrés par la mère du marié, très à l’aise, même si Gail ne sait en réalité pas trop si elle doit se sentir plutôt soulagée ou mise à l’écart. Et ce n’est pas tout, puisque Debbie a une nouvelle à leur annoncer, une nouvelle qui fera douter Gail : intervenir ou pas ?

Je me suis demandé pourquoi j’avais tant de personnes agaçantes autour de moi.

Fans des drames à l’italienne, abstenez-vous, ici, on ne claque pas les portes, ni ne casse des assiettes. Max et Gail tournent l’un autour de l’autre avec précaution et on devine sous la surface leur complicité d’antan qui n’a jamais vraiment disparu. Je m’attendais à une Gail plus mordante, sarcastique, après qu’elle fut décrite dans les premières pages comme une personne dépourvue de sens relationnel (description très prometteuse pour un personnage de roman !), mais elle s’est retenue tout au long du récit, tout en gardant son côté « ours », gagnant finalement mes sympathies de savoir jongler entre sa fille, sa mère, son ex et la famille de son futur beau-fils.

La colère est un sentiment tellement plus agréable que la tristesse. Plus propre, en un sens, et plus radical. Mais, quand elle se dissipe, la tristesse revient, inchangée.

Avec Trois jours en juin, Anne Tyler nous livre une histoire, délicate et parsemée d’humour, sur deux sexagénaires qui arrivent à un moment où la futilité de certains désaccords devient évidente et où le temps a su arrondir les angles. Issue de la vie de tous les jours d’une petite famille, c’est une lecture qui se déguste avec légèreté et je vous la conseille volontiers pour cet été.

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Trois jours en juin, de Anne Tyler, traduit de l’anglais par Cyrielle Ayakatsikas. Phébus, 2025, 240 pages.

Patrice a lu Leçons de conduite

5 réflexions sur “Trois jours en juin – Anne Tyler

  1. Avatar de luocine luocine 11 juin 2025 / 10:56

    Je suis certaine d’avoir lu un roman de cette autrice mais visiblement je ne sais plus lequel et il n’est pas sur Luocine.

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  2. Avatar de keisha41 keisha41 11 juin 2025 / 12:09

    Son dernier, alors. J’en ai lu pas mal de cette auteure que j’aime beaucoup… A toi de choisir pour la suite.

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  3. Avatar de Sacha Sacha 11 juin 2025 / 16:03

    Eh bien, je n’avais jamais entendu parler d’elle mais à lire ton billet et celui de Patrice, ses romans sont tentants!

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