Ma première et, jusqu’à présent, seule rencontre avec Thomas Mann fut la lecture du classique Les Buddenbrook. La mort à Venise fait partie des nouvelles et textes courts écrits par l’auteur allemand. Parue en 1912, elle met en scène un écrivain célèbre, Gustav von Aschenbach, qui tombe sous le charme d’un jeune homme dans la Cité des Doges.
Aschenbach est un homme ordonné, qui s’est forgé une discipline stricte pour se vouer tout entier à son art : l’écriture. Aspirant à se reposer, il se décide de passer quelque temps à Venise. Tout à coup, dans un hall d’hôtel, il aperçoit un groupe de jeunes gens originaires de Pologne. Parmi eux, un garçon de 14 ans, nommé Tadzio, l’illumine par sa beauté :
Celui-ci était d’une si parfaite beauté qu’Aschenbach en fut confondu. La pâleur, la grâce sévère de son visage encadré de boucles blondes comme le miel, son nez droit, une bouche aimable, une gravité charmante et quasi divine, tout cela fait songer à la statuaire grecque de la grande époque, et malgré leur perfection formelle les traits avaient un charme si personnel, si unique, qu’Aschenbach ne se souvenait d’avoir vu ni dans la nature ni dans les beaux arts une si parfaite réussite.
Dès lors, Aschenbach n’a de cesse que de guetter le jeune homme et son quotidien s’organise en fonction de cela, n’ayant « plus, dans son égarement, d’autre pensée ni d’autre volonté que de poursuivre sans relâche l’objet qui l’enflammait, de rêver de lui quand il était absent… ».
Avec un style et un vocabulaire riches, faisant ressortir l’ambiance des lieux traversés, Thomas Mann décrit dans ce livre le tourment d’Aschenbach qui conduit à sa mort. Hormis certains passages liés à la mythologie grecque qui me paraissaient un peu longs, j’ai trouvé cette nouvelle très réussie et très belle.
La seconde nouvelle, Tristan, se passe quant à elle dans un sanatorium. Une jeune femme, épouse d’un négociant, s’y repose et y fait la rencontre d’un écrivain aux talents douteux. Dans un style précis, très enlevé, non dénuée d’ironie, cette nouvelle restitue très bien l’opposition entre un monde bourgeois, prospère dans tous les sens du terme, et le monde des arts caractérisé par sa fragilité.
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La mort à Venise, suivi de Tristan et Le Chemin du Cimetière, de Thomas Mann, traduit de l’allemand par Félix Bertaux, Charles Sigwald et Axel Nesme. Le Livre de Poche, 2022, 240 pages.
Lu dans le cadre de Sous les pavés, les pages (Inganmic et Athalie), sur la ville de Venise & des Feuilles allemandes – lecture commune autour de Thomas Mann à laquelle ont participé : Nathalie, Sibylline,
N’hésitez pas à découvrir la chronique qu’avait rédigée Madame lit sur ce livre lors d’une édition précédente des Feuilles Allemandes.
Et si on bouquinait un peu ? 
lu il y a si longtemps, vu et revu le film…je ne sais pas ce que cela donnerait à présent.
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Je n’en suis qu’à la découverte du livre, le film devra encore attendre 🙂
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si c’est court, je peux tenter, car les buddenbrook, ce fut un RV raté pour moi, il y a des années…
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En effet, c’est beaucoup plus court, et c’est la raison pour laquelle j’ai jeté mon dévolu sur ce livre, le temps me manquait pour lire autre chose.
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Ah je ne suis pas la seule à avoir choisi ce texte. Très beau en effet, très le malaise aussi.
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Je te rejoins tout à fait sur la beauté et le malaise engendré. Je vais aller lire ton billet dans quelques minutes, merci pour ta contribution !
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j’ai lu les Buddenbroock dans ma jeunesse et cette nouvelle au moment de la parution du film, je ne suis pas tentée par ces relectures.
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Tu as déjà beaucoup lu et il faut bien faire des choix ; des lectures s’imposent au détriment de relectures
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J’ai lu pour un concours La montagne magique et ce fut une expérience assez désagréable. Je suis arrivée au bout mais que ce fut long…
Je tique un peu sur l’âge du garçon à Venise…
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La montagne magique était mon idée de départ, mais j’ai finalement choisi ce titre, faute de temps. A voir car les commentaires sont assez partagés entre les enthousiastes et ceux qui ont souffert, catégorie à laquelle tu appartiens !
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J’aime bien Thomas Mann, surtout La Montagne magique. La mort à Venise, je l’avais lu avec les images du film dans la tête, sans pouvoir vraiment m’en détacher. J’espère lire un jour Les Buddenbroock…
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Je n’en suis qu’au début de l’exploration de son oeuvre et La montagne magique est définitivement un livre que je voudrais découvrir. N’hésite pas avec les Buddenbrook.
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Merci pour ce conseil ! Bon dimanche à vous deux 🌞📚🤩
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Bonsoir, j’avais lancé une lecture commune de la Montagne Magique pour fin octobre que j’avais déplacée pour me joindre à votre lecture du 3 novembre, mais je ne trouve pas à quel endroit il faut mettre son lien, alors voilà :
https://la-petite-liste.blogspot.com/search/label/La%20Montagne%20magique
Bonne soirée à tous
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Tout d’abord un grand merci à toi d’avoir décalé cette lecture commune à début novembre pour qu’elle puisse rentrer dans les Feuilles Allemandes. J’ai été très heureux d’y participer et de continuer à découvrir l’oeuvre de Thomas Mann. Je vais m’empresser d’aller lire ton billet !
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J’ai eu les yeux plus gros que le ventre, en m’essayant à La montagne magique… je ferai sans doute une autre tentative, plus tard, et en attendant, je retiens le petit nombre de pages de cette Mort à Venise 🙂
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Ca peut arriver :-). Je me suis tout de suite rabattu vers ce livre plus accessible pour les raisons de temps et je ne regrette pas ce choix.
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Il fallait oser proposer une lecture commune de Thomas Mann mais il me semble que le pari est réussi. Je relis rarement les romans que j’ai déjà lus mais c’est bien de lire vos billets pour se rafraîchir un peu la mémoire.
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Oui, c’est un petit coup de pouce pour celles et ceux qui voudraient bien le lire, mais qui décalent toujours dans le temps le passage à l’action.
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J’avais tenté de lire ce chef d’oeuvre quand j’étais ado, mais j’étais trop jeune. Et l’adaptation ciné ne m’avait pas plu non plus.
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Il y a des livres qu’on peut interpréter ou apprécier différemment en s’avançant dans l’âge. Je veux croire que ce titre en fait partie.
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je signale ma première participation aux feuilles allemandes, même si l’auteure d’origine allemande écrit en anglais.
Au delà du mur
Katja Hoyer
https://luocine.fr/?p=20370
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Merci ! Une première participation très appréciée sur un livre et un thème majeurs
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Thomas Mann, une vraie lacune chez moi… Je ne sais pas si j’arriverai à me lancer un jour. Il y a comme ça des blocages qui parfois finissent par sauter même tardivement, alors à suivre…
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Oui, tu peux commencer par ce titre ou par Tonio Kröger, qui sont des titres assez courts, avant de monter en puissance avec La montagne magique ou encore Les Buddenbrook. Il y a tellement de bonnes choses à lire !
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Ah, quelle belle plume ! Il n’y a certes pas de passage à l’acte mais l’âge de Tazio est assez choquant… La deuxième nouvelle m’intéresserait finalement plus, je crois.
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En effet, le garçon est vraiment jeune. Choup a la même réserve que toi là-dessus
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Mince, j’ai raté ce rendez-vous autour de Thomas Mann! Après les Buddenbrook, et ces deux nouvelles, il me semble que tu es prêt à présent, si tu es toujours dans la saison des pavés, à aborder La Montagne magique – une lecture que je redoutais un peu, après plusieurs tentatives, que j’ai enfin achevé il y a deux ans, mais dont je ne suis toujours pas redescendu.
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Beaucoup de bons rendez-vous dans la blogosphère en ce moment (je n’oublie pas celui du 15 novembre au passage :-)). La montagne magique viendra en son temps, je pense que ce sera un peu juste pour cette année. Très heureux de lire que tu as été charmée par ce livre, cela renforce ma curiosité !
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Bonsoir Patrice, j’ai lu la nouvelle bien après avoir vu le film de Visconti. C’est assez différent. Mais c’est vrai que j’ai le film dans la tête plus que la nouvelle. Bonne soirée.
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