Robert Goolrick – Une femme simple et honnête

Robert Goolrick

Voici un livre que j’ai repéré grâce à notre libraire dont j’ai pris plaisir à lire les petits messages épinglés sur la couverture et qui, parfois, me donnent envie d’acheter immédiatement le livre. C’est le cas de ce roman bref mais fort où s’entremêlent le froid, la folie, la solitude, mais aussi l’amour et le désir dans une histoire très sombre – Une femme simple et honnête (Pocket) de Robert Goolrick.

 

Wisconsin, 1907. L’histoire s’ouvre sur une scène dans laquelle Ralph Truitt patiente sur le quai. Il fait froid, il neige. Il attend une femme suite à une annonce qu’il a fait publiée dans un journal (page 36):

Homme d’affaires rural recherche épouse fiable. Motivations pratiques, pas romantiques. Répondre par lettre. Ralph Truitt. Truitt, Wisconsin. Discrétion requise.

Enfin, le train arrive. Parmi les passagers, une femme s’avance vers lui. Catherine Land. Mais elle ne correspond pas à la photo qu’elle a envoyée…

Non, je ne vous dirai pas un seul mot de plus sur l’histoire car il y a beaucoup de suspense ! On est très vite pris et il est difficile de poser le livre.

La lecture n’est pas des plus gaies, le livre fourmillant de descriptions de la vie d’époque qui était en effet tout sauf facile. Pas compliqué de bousculer dans la folie après les hivers extrêmement rudes où tout est figé dans la neige et la glace, à des périodes où régnaient la faim et les maladies, où les enfants mouraient en bas âge et la religion effrayait… (imaginez par exemple les pentecôtistes manipulant à mains nues des serpents venimeux !). Robert Goolrick explique que l’idée du livre lui est venue grâce au roman de Michael Lesy Wisconsin death trip qui traite de la vie dans une petite ville à la fin du XIXème siècle (les histoires sont de plus accompagnées de photos). Il est vrai que son roman est très bien documenté.

Mise à part la campagne, l’auteur nous emmène également dans de grandes villes (Saint Louis, Chicago), dans les milieux de la prostitution, les quartiers pauvres et le monde de la drogue.

Robert Goolrick prend beaucoup de temps pour dépeindre en détail les âmes des deux personnages principaux. C’est un vrai roman psychologique et sombre. Calcul froid pour arriver à ses fins, quête de survie, amour, désir… La solitude de Ralph est vraiment omniprésente et son désir physique de partager sa vie (et surtout son lit) avec une femme est palpable.

Le style est très visuel : Goolrick s’attarde longuement sur les descriptions des paysages, des robes (jusqu’à nous faire entendre le bruissement des longues robes en soie), des plantes…  J’avoue avoir particulièrement savouré les passages sur les activités de Catherine, décrites ici minutieusement.

Avant de nous quitter, voici encore un petit extrait que j’ai trouvé beau:

Toute chose dans l’air et la lumière se devrait être heureuse, disait le poète. Quiconque n’est pas dans son cercueil et l’obscurité du tombeau, qu’il sache qu’il possède assez.

 

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Une femme simple et honnête de Robert Goolrick, traduit par Marie de Prémonville, Pocket, 2011, 372 p.

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