Le roman Promenade du crime (avec une très belle couverture, si typique pour Babel noir) de Peter Guttridge nous a été recommandé par un monsieur enthousiaste au Salon du livre à Paris, il y a déjà quelques années. Il s’agit en fait du premier tome d’une trilogie nommée La trilogie de Brighton. L’occasion de faire la connaissance avec Robert Watts, chef de la police, et de faire une promenade dans le sud de l’Angleterre.
Le roman commence très fort, en l’occurrence par une opération de police qui s’avère complètement ratée. La police doit intervenir dans une maison où un criminel se serait caché, et commet une faute lourde (que je vous laisse découvrir). Suite à cet épisode, le chef de police, Robert Watts, est poussé à la démission par ses supérieurs. Il refuse au début mais s’y résigne finalement, même s’il se doute déjà qu’il y a quelque chose de pourri derrière tout ça. Ajoutons-y les machinations politiques, les articles peu flatteurs des tabloïds anglais sur sa vie privée et puis ses soucis avec les femmes (son épouse dépressive ou ses collègues) et avec son père (auteur de policiers) et l’on voit bien que Monsieur Watts est dans une situation bien complexe…
Qu’ai-je hérité de mes parents ? De mon père, mon ambition et ma dureté. De ma mère, quelque chose de plus théâtral. Ma volonté de réussir, elle, vient de mon désir de les laisser derrière moi. Même si, aussi loin que l’on aille, cela ne soit pas vraiment possible.
Parallèlement à cette histoire, on découvre une enquête liée à un meurtre de femme en 1934, connu sous le nom de « meurtre à la malle ». L’affaire a ressurgi sous forme d’un journal écrit par un policier qui était autrefois chargé de l’affaire. Les extraits du journal nous sont livrés petit à petit, et il est vrai que c’était les parties du livre où je me suis un peu amusée – les commentaires du policier sur les femmes (il se considère bien supérieur) ou alors les interrogatoires des gens simples, comme par exemple ce jeune couple qui a trouvé une partie importante du corps dans la mer mais l’a laissée dans l’eau, ce qui a sur le coup empêché la police d’identifier la victime.
La fille, Barbara, a répondu: « Fred a pensé que quelqu’un s’était suicidé en se jetant du haut de la falaise et que la police… « , elle a jeté un bref coup d’œil circulaire aux agents qui l’entouraient, « avait dû emporter les restes dont elle avait besoin et jeté les autres à la mer. »
Tous les regards se sont posés sur le jeune homme. Je suis sûre que nous avons tous pensé la même chose. Imbécile. Il essayait de se faire tout petit sur son siège.
Encouragée par les passages du journal que j’ai trouvés donc réussis, j’ai acheté le deuxième tome de la trilogie (à deux euros chez un bouquiniste !). Et puis vint la page 232 avec une évolution peu vraisemblable de l’intrigue qui m’a vite fait regretter l’achat. Je me suis un peu sentie comme devant une série télé où finalement chacun se révèle parent de l’autre, bref, pas très crédible. Ceci dit, on ne connaît même pas la fin de l’histoire – il faut lire les trois tomes et le début ne m’a pas vraiment donné envie. Je vais voir si je vais lui donner une deuxième chance. Pour l’instant, je reste impassible et je vous conseille donc de :
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Promenade du crime de Peter Guttridge, traduit par Jean-René Dastugue. Actes Sud, 2013, 448 p.