Guillaume est professeur de français à Florence. Lorsque sa mère a un accident et ne peut plus entretenir leur maison, il rechigne à vouloir l’aider, ayant peur de raviver des blessures de l’enfance. Voici le cadre du dernier roman de François-Guillaume Lorrain, journaliste, écrivain et traducteur, Vends maison de famille, paru chez Flammarion. Une histoire de famille se dévoile…
C’est à Maulna, village fictif de Normandie, que se situe la maison de campagne de la famille du narrateur. Son père est décédé il y a plus de dix ans et sa mère, âgée de 76 ans, se brise le col du fémur en voulant tailler un arbre. Pour Guillaume, la décision à prendre est limpide :
Oui, je voulais bazarder cette maison. J’avais mes raisons. Autrement dit : des souvenirs.
Des souvenirs surtout liés à un homme, son père. Un homme qui dédia sa vie, son énergie et son amour (au détriment de ses enfants) à cette maison et son potager :
Maulna était donc l’Etat dont il était le Roi-Soleil. Mais il cumulait les charges et se prenait aussi pour Le Nôtre.
Progressivement, Guillaume évoque la tyrannie qu’imposait ce père à toute sa famille ; le farniente est interdit, tous les week-ends et les rares vacances sont consacrés à la mise en valeur du jardin. L’auteur compare d’ailleurs cette vie à un kholkhoze où les enfants ont du mal à exister en tant que tels. Quand sa mère lui envoie un album photo après son accident, il reproche à cette dernière de tenter de lui « implanter de faux souvenirs ». Les siens sont douloureux, et font qu’il a choisi la fuite, passant d’une ville européenne à une autre pour enseigner le français langue étrangère tandis que sa soeur a rompu les liens avec la famille.
L’amertume de ce fils est palpable ; voilà d’ailleurs ce qu’il écrit à propos d’une des photos de son père dans le jardin :
Il respire un lys avec délicatesse. Lui, si intransigeant, si rude avec autrui, retrouvait à Maulna une douceur et même une bonté qu’il enfouissait dans la terre. Malheureusement pour moi, je n’étais ni une fleur, ni un légume.
Guillaume acceptera-t-il son histoire et renouera-t-il avec sa famille ? Vendra-t-il finalement cette maison ? Je vous laisse le découvrir vous-même !
J’ai trouvé ce roman très joli, très juste ; il illustre avec sensibilité les relations entre le père et les enfants, les blessures qui influencent la vie entière (par exemple, alors qu’il a déjà plus de 20 ans, il dira en évoquant son professeur d’histoire, « c’est la première fois qu’on croyait en moi »)… Même si la fin me semble un peu trop rapide et moins réussie, je ne saurais trop vous conseiller de :
X l’acheter chez votre libraire
X ou d’aller l’emprunter dans votre bibliothèque
lisez plutôt autre chose
Réf : Vends maison de famille, de François-Guillaume Lorrain. Flammarion, 2016, 192 p.
Une passion paternelle peut à ce point nier une enfance? je le crois, et j’ai appris à me méfier des trop belles photos de famille , tous les membres unis dans le même sourire.
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Je ne suis pas très adepte des romans de famille, mais parfois je fais des exceptions… 🙂
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Une histoire familiale intrigante et intéressante, c’est noté.
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C’est un bon livre, j’espère qu’il te plaira !
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