Je vous l’annonce d’office : voici une lecture fort agréable pour cette période de l’année. Elle m’a été conseillée par Benoît (du blog A l’ombre du noyer) dans le cadre du Prix Orange 2016. Le sujet ? Un homme d’une quarantaine d’années, heureux époux et père de deux enfants, voit sa vie lui échapper.
Dans la famille Draper, il y a d’abord Charles. Sûr de lui, il a réussi professionnellement et travaille 4 jours sur 5 à Paris comme directeur d’une entreprise de déménagement. Il y a ensuite Mathilde, son épouse, qui a voulu déménager à la campagne pour s’occuper de ses deux enfants. La famille est unie et heureuse.
Dès le début du roman, on soupçonne que quelque chose d’anormal s’est déroulé : nous sommes en mai 2015, Charles Draper est avec ses filles tandis que sa femme se repose à l’étage. Rapidement, un mystère pointe : l’une des filles demande à son père pourquoi il a du sang sur l’oreille. Fin du chapitre.
Nous revenons ensuite un an plus tôt pour faire connaissance avec la famille et suivre la lente déliquescence du couple que forment Charles et Mathilde. Charles en est sûr : sa femme est plus distante avec lui à cause de son embonpoint. Il se met donc à faire du sport et progressivement, il devient convaincu que sa femme a un amant. Un vrai suspens s’installe. Qu’est-ce qui est réel ou pas ?
En employant un style aux phrases assez courtes et rythmées qui reflètent le désarroi de l’homme, Xavier de Moulins décrit fort bien la chute de Charles ; ce dernier en vient à douter, devenant par certains côtés pitoyable. Notre héros devient le symbole de ces hommes de plus de 40 ans et de leur états d’âme. Voici par exemple les propos que l’auteur attribue au patron de la salle de sport que fréquente Charles :
Il connaît bien les Charles Draper. Des types entre deux vies débarquent à l’improviste à la nouvelle année, signent le contrat, et partent en chiens fous s’épuiser sur les machines d’une salle de sport. Les Charles Draper ont tous le même but, muter. A quarante-cinq ans, on n’a plus le temps pour le hasard, on joue la montre.
Ou encore cet extrait du même tonneau :
A l’heure de la douche, les hommes défilent à la manière des coqs dans la basse-cour devant les petits, les moches, les complexés et les Charles Draper.
Vous l’aurez compris, il y a de l’humour dans ce livre, mais aussi de la tension. Assez tôt dans le récit, on apprend en effet qu’il y a eu un drame . Jusqu’à la dernière ligne, Xavier de Moulins se joue de nous. Que s’est-il vraiment passé entre Charles et sa femme ?
Pour le savoir, je vous conseille donc de :
X l’acheter chez votre libraire
X l’ emprunter dans votre bibliothèque
lire plutôt autre chose
Charles Draper, de Xavier de Moulins. JC Lattès, 2016. 230 p.
Hum! Je n’arrive pas à te suivre , un plaisir de lecture sur fond de drame familial? Pas sûr que je suive.
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Je me suis peut-être mal exprimé dans ce cas ; on ne peut réellement parler de drame, mais de lecture agréable, oui !
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Humour et tension, un cocktail qui donne envie. Merci !
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De rien ! Je surveille ton blog pour voir si l’envie se transforme en billet 🙂
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C’est bien du journaliste dont il s’agit ?? Je ne savais pas qu’il écrivait tiens…
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Oui, en effet, il s’agit bien du journaliste (que je ne connaissais d’ailleurs pas avant !)
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Je viens de voir qu’il est à la bibliothèque, je vais l’emprunter
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Je suis curieux de lire ton avis dans ce cas !
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