Julia Kerninon est une voix prometteuse du paysage littéraire français. Si certain(e)s l’avaient découvert avec son premier titre, Buvard, ma première rencontre avec elle se fit par l’intermédiaire de son très beau roman Le dernier amour d’Attila Kiss, prix de la Closerie des Lilas en 2016. Je ne voulais donc pas passer à côté de ce court récit, Une activité respectable, paru aux Editions La brune au rouergue.
Sous le titre « Une activité respectable » se cache une ode à l’écriture et à la lecture. Julia Kerninon nous convie à faire connaissance avec sa famille, en premier lieu ses parents, qui lui ont inculqué dès sa plus tendre enfance cet attachement, en lui offrant dès 5 ans une machine à écrire. Une famille peu conventionnelle par certains aspects, à laquelle on se lie aisément :
Dans la famille, personne n’avait jamais gagné assez d’argent pour y croire, alors qu’ils ne croyaient pas à l’argent, ils croyaient à l’expatriation, à la poésie, à la sobriété matérielle, ils croyaient que la littérature était une activité respectable.
Comme dans son précédent roman, l’auteure fait preuve d’une grande subtilité, d’une réelle maîtrise de l’écriture. J’ai été pris dans le flot des longues phrases, entrecoupées par une ponctuation bien avisée, ce style imagé si caractéristique qui m’avait alors déjà beaucoup séduit. Que ce soit chez ses parents, avec des amies, seule à Budapest, les épisodes racontés illustrent son rapport avec l’écriture, en toute modestie (elle est à plusieurs reprises sévère envers elle-même).
Je vous livre deux jolis extraits qui vous inciteront, je l’espère, à découvrir ce livre :
Comme des repères, les livres nous mènent à d’autres livres, ils nous font ricocher – nous lisons comme Dante se laissant guider par Virgile dans la forêt sauvage du pêché. Dans les bibliothèques, dans les librairies, les voir tous côte-à-côte, si nets, comme des compartiments dans un columbarium, chacun renfermant une voix, une aria, je ne connais rien de mieux. Je reviens toujours là. C’est tout.
Ma vie, je la passe à lire des livres pour remettre les choses en place, pour me déplier, et c’est comme chanter tout bas à ma propre oreille pour me réveiller.
Je ne saurais donc trop vous conseiller de découvrir le dernier opus de Julia Kerninon, à qui l’on reprochera uniquement sa concision :
Achetez-le chez votre libraire
empruntez-le dans votre bibliothèque
lisez autre chose
Une activité respectable de Julia Kerninon. La brune au rouergue. 2017. 64 pages.
Vous pouvez retrouver ci-après la chronique rédigée par Nicole G. (du blog « motspourmots ») sur Buvard
J’ai déjà repéré ce titre. Ton billet me donne d’autant plus hâte de le lire. Les citations aussi. Ne me reste plus qu’à patienter qu’il arrive au Québec!
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J’espère vivement qu’elle voyagera bientôt vers le Québec. Merci pour ton commentaie !
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J’adore la citation. Je passe aussi ma vie à lire pour mettre les choses en place … je vaismettre cet auteur dans ma liste .
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Si tu ne l’as jamais lue, je te le conseille en effet. Et bonnes lectures !
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ton billet me donne le vertige ! Ce livre doit être magnifique. Je l’ai noté dans mon carnet.
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Au plaisir de lire ta chronique par avance, alors ! J’imagine que le carnet doit être bien rempli !
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Les extraits sont beaux effectivement, j’aimerais beaucoup lire ce livre. Merci
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Un très joli récit, où l’auteure livre également quelques clés de la genèse de ses romans, notamment son séjour à Budapest qui a fortement inspiré son Attila Kiss… C’est vraiment un plaisir de la lire !
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J’avais bien apprécié son premier roman buvard et ne pensais plus à cette auteure. Merci par ce billet de me donner envie de la lire à nouveau.
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