Eduardo Mendoza – Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus

Mendoza

Epulon, un riche notable de Nazareth, est retrouvé mort assassiné dans sa bibliothèque. Et le coupable est clair : il s’agit de Joseph, le célèbre charpentier, père de Jésus ! Ce dernier convainc Pomponius Flatus, « un Romain qui est tombé malade en cherchant des eaux miraculeuses et déambule maintenant dans les rues en lâchant des pets retentissants », de trouver le véritable coupable. Le temps est compté, puisque la crucifixion doit intervenir à la fin de la journée.  Vous l’aurez compris : l’humour est au rendez-vous dans Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus, d’Eduardo Mendoza, qui nous offre un voyage dans le temps des plus réjouissants !C’est à l’occasion du défi littéraire de Madame lit que j’ai entrepris la lecture de ce livre d’Eduardo Mendoza, et grand bien m’en a pris ! Né en 1943, Mendoza est un auteur espagnol majeur qui reçut entre autres le prix du meilleur livre étranger en France en 1988 pour « Une comédie légère ».

Il s’inspire dans cet opus de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien. Le lecteur déambule avec Pomponius Flatus, notre citoyen philosophe, dans les premières années de notre ère dans une Palestine sous influence romaine. Le narrateur n’est autre que Flatus lui-même, dans une lettre rédigée à un certain Fabius, où il lui fait part de ses aventures mais aussi de ses problèmes gastriques :

Que les dieux te préservent, Fabius, d’une telle calamité, car de toutes les manières de purifier le corps que nous envoie le destin, la diarrhée est la plus tenace et la plus assidue.

A l’époque des faits, Jésus est encore un enfant, mais il fait déjà preuve de perspicacité, et nous apparaît fort attachant d’ailleurs. Voici ce que dit de lui le Grand Prêtre de Nazareth :

Je connais cet enfant insupportable depuis qu’il est arrivé à Nazareth ! Je l’ai accueilli un temps à la synagogue pour qu’il y soit instruit, mais j’ai fini par l’expulser pour ses opinions hérétiques et sa persistante insubordination. Déjà, alors, je lui ai annoncé une carrière de délinquant et lui ai prédit qu’il finirait en prison ou même sur la croix, comme son père, qui n’est autre que Joseph, l’assassin condamné !

Vous le voyez, les références bibliques sont nombreuses dans ce livre, souvent sous forme de clins d’oeil et en ayant une connaissance minimale du Nouveau Testament, vous saisirez beaucoup de détails :

Quand cela arrivait, Jésus m’attrapait par la manche ou la toge en me pressant de me relever et de poursuivre.

– Quand tu seras grand, lui dis-je, tu verras ce que c’est que de gravir un chemin escarpé sans qu’on te laisse le temps de respirer.

Lazare, Jean, fils de Zaccharie, Barrabas… : une galerie de personnages connus mais vus dans un contexte si différent et qui permettent souvent de décrire la nature humaine avec beaucoup de perspicacité. L’humour est omniprésent, on sourit beaucoup, sans tomber dans un registre irrévérencieux. De plus, l’écriture combine complexité et fluidité.

Et l’enquête dans tout cela ? Qui a vraiment tué Epulon ? Quel secret semble cacher Joseph ? Vous aurez toutes les réponses, mais surtout le sentiment d’avoir passé un agréable moment de lecture, en :

X achetant ce livre chez votre libraire

X ou en l’empruntant dans votre bibliothèque

ne le lisant pas

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus, de Edouardo Mendoza, traduit de l’espagnol par François Maspero. Points Seuil, 2010, 224 pages.

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du défi littéraire de mai de Madame lit, consacré à la littérature espagnole, ainsi que du challenge Voisins Voisines 2018.

voisinsvoisines2_2018

5 réflexions sur “Eduardo Mendoza – Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus

  1. Madame lit 30 mai 2018 / 21:03

    Ce livre m’apparait très drôle. Je ne le connaissais pas! Merci beaucoup d’avoir participé! Défi relevé en mai! Je note le titre pour le bilan. Au plaisir!

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  2. Cleanthe 30 mai 2018 / 21:36

    J’ai lu il y a peu de temps « L’île enchantée » du même auteur. Ça se passe à Venise. Et j’ai passé un très bon moment moi aussi

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  3. luocine 30 mai 2018 / 22:05

    Je ne suis pas trop attirée par de la fantaisie historique.

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  4. sorfinae 31 mai 2018 / 06:48

    L’idée de lire quelque chose de réjouissant et drôle est vital entre deux livres graves. Merci Patrice de me fournir un joyeux intermède !

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