Marcel Pagnol – La gloire de mon père

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Je vais vous parler aujourd’hui d’un livre et d’un auteur qu’on ne présente plus, tant il fait partie de notre patrimoine et a accompagné nombre d’entre nous à l’école : La gloire de mon père, de Marcel Pagnol. Premier tome des Souvenirs d’enfance de l’écrivain, dramaturge et cinéaste, se concentrant sur la période où celui- ci a 8 ans, il nous fait revivre avec délectation l’emménagement de la famille dans ce qui deviendra sa résidence de vacances, ainsi qu’une partie de chasse mémorable !

Né en 1895, Marcel Pagnol s’est d’abord fait connaître pour ses pièces ayant été portées à l’écran. Son premier succès majeur fut Topaze, qui fut suivi par la célèbre Trilogie Marseillaise : Marius, Fanny et César, qu’il porta lui-même à l’écran. Qui d’entre nous ne se souvient de la célèbre partie de carte impliquant Marius, Panisse, Monsieur Brun et Escartefigue et de la fameuse réplique de Raimu « Tu me fends le cœur » ?. En relisant des éléments de biographie de Pagnol, je me suis ainsi rendu compte de la très forte amitié qui le liait à Raimu. Voici comment il s’exprime lors de la disparition du célèbre acteur : « On ne peut pas faire un discours sur la tombe d’un père, d’un frère ou d’un fils ; tu étais pour moi les trois à la fois ; je ne parlerai pas sur ta tombe ». Et comment ne pas se souvenir de la délicatesse d’Orane Demazis, qui incarna Fanny, et qui fut l’épouse de Pagnol de 1925 à 1938.

La gloire de mon père est le premier roman de Pagnol, écrit en 1957. Le succès fut au rendez-vous dès la sortie du livre. Il nous emmène dans sa Provence natale, dans cette France du début du XXème siècle, « très Troisième République ». Son père, Joseph, instituteur, est un pur produit de cette époque ; anticlérical, croyant aux vertus de l’éducation, il épouse une jeune couturière, Augustine, qui lui donnera trois enfants. Marcel est l’aîné.

Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours. L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que mois, et ça n’a jamais changé. L’âge d’Augustine, c’était le mien, parce que ma mère, c’était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions né le même jour.

On retrouve un grand attachement au personnage de la mère, sensible et de santé fragile, qui est très attendrissant. L’auteur et narrateur porte le regard innocent, naïf de l’enfant. Il nous fait rencontrer aussi des personnages truculents comme l’oncle Jules qui épousera la sœur de sa mère. Son caractère si différent de celui de Joseph (il aime l’alcool et va régulièrement à la messe), sa façon de rouler les « r » et de raconter ses exploits de chasse donnent le sourire au lecteur !

Quand Jules et Joseph décident de louer et aménager une maison pour passer leurs vacances, c’est tout un monde nouveau qui s’ouvre pour Marcel et son petit-frère Paul. Les visites chez l’antiquaire, le parcours à pied pour rejoindre la maison, l’emménagement… « Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s’appelait La Bastide Neuve… », nous dit Marcel. Des jours passés à jouer aux indiens, à martyriser les fourmis ou mantes religieuses, avant que n’intervienne le grand événement que constituera l’ouverture de la chasse. Des préparatifs épiques et une chasse dans laquelle Joseph, un simple débutant, deviendra la vedette du village, après avoir abattu les célèbres bartavelles.

J’ai relu avec un grand plaisir ce livre si joliment écrit, témoin d’un monde qui semble désormais si loin. Cela m’a également donné envie de revoir le très beau film réalisé par Yves Robert en 1990.

Je vous conseille donc au final de :

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lire autre chose

La gloire de mon père, de Marcel Pagnol. Editions de Fallois, collection Fortunio, 1988. 220 pages.

14 réflexions sur “Marcel Pagnol – La gloire de mon père

  1. dominiqueivredelivres 6 juin 2019 / 11:59

    j’aime tout le livre, le film et le livre audio que j’ai réécouté récemment et qui m’a fait rire et émue pour la nième fois avec son coup du roi et ce père si fière de ses perdrix royales

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    • Patrice 11 juin 2019 / 12:12

      Je ne peux qu’être d’accord avec toi. Un excellent moment de lecture que l’on déguste.

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    • Patrice 11 juin 2019 / 12:10

      J’irais un peu plus loin que toi :-). Je trouve que c’est le genre de livre qui suscite l’envie de la lecture chez les jeunes lecteurs. Merci pour ce commentaire!

      Aimé par 2 personnes

      • laboucheaoreille 12 juin 2019 / 15:52

        Oui, c’est vrai que ce livre est devenu un classique du 20è siècle … Bonne journée 🙂

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  2. luocine 7 juin 2019 / 07:49

    Avec cet auteur j’ai découvert l’art de raconter l’enfance. Ce n’est pas si facile. Ce livre est merveilleux.

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    • Patrice 11 juin 2019 / 12:09

      J’aime beaucoup ton expression « l’art de raconter l’enfance ». Tout à fait d’accord !

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  3. Passage à l'Est! 7 juin 2019 / 10:21

    Comme Luocine je garde le souvenir d’un livre merveilleux – trop merveilleux d’ailleurs pour vouloir y toucher trop souvent. Le film contribue certainement à ce souvenir. J’avais aussi beaucoup aimé Jean de Florette.

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    • Patrice 11 juin 2019 / 12:09

      J’avais un peu hésité à le relire pour les raisons que tu mentionnes. Mais, une fois ce cap passé, j’y ai pris beaucoup de plaisir et surtout, cela m’incite à relire Pagnol, Jean de Florette figurant aussi en tête de liste 🙂

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  4. ta d loi du cine 28 avril 2020 / 07:09

    Lu et relu, bien entendu. Même si, très récemment, c’est dans l’épisode « Les pestiférés » dans le 4ème tome des Souvenirs d’enfance (Le temps des amours) que je me suis replongé, confinement oblige!
    Quant à l’adaptation BD de 2015, j’ai dû juste entrebailler l’ouvrage en librairie à l’époque, sans « accrocher » suffisamment au dessin pour avoir envie d’aller plus loin!
    (s) ta d loi du cine « squetter » chez dasola

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  5. kawtar kerroumi 5 novembre 2022 / 14:11

    trop nul ce livre, je dois faire un compte rendu de lecture cursive et je comprend pas le livre

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    • Patrice 6 novembre 2022 / 07:54

      Bon courage quand même !

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