Greg McKeown – L’essentialisme

Greg McKeown est un auteur anglais né en 1977, et dont le livre L’essentialisme a remporté un grand succès dans le monde entier. Le sens de son propos est de déterminer ce qui est essentiel et d’éliminer le superflu, pour être plus efficace et mener une vie ayant plus de sens. Un conseil applicable dans la vie professionnelle bien évidemment mais également dans la vie personnelle.

L’une des phrases essentielles de Greg McKeown est la suivante : « Si vous n’établissez pas vos priorités, quelqu’un le fera pour vous ». En effet, on veut en faire de trop, faire plaisir aux autres, être « réactif », mais in fine, on se noie dans des choses qui sont souvent accessoires. La clé pour lui est de savoir faire des sacrifices. Comment et sur quelle base ? La première recommendation de l’auteur est d’EXAMINER, c’est-à-dire de se ménager du temps pour explorer et réfléchir, afin de garder le contrôle de sa journée et des actions.

Vous pouvez par exemple vous accorder vingt minutes tous les matins pour lire quelques pages d’un classique de la littérature (mais, attention, pas un blog, ni le journal, ni le dernier roman de l’été !). Personnellement, cela m’empêche de me ruer sur ma boite mail au saut du lit. Cela me permet surtout d’être plus centré pendant la journée. Cela élargit mes perspectives et me rappelle certaines idées assez essentielles pour avoir survécu à l’épreuve du temps 

Dans ce cadre, un passage assez long est dédié à l’importance du sommeil, en raison des effets provoqués par le stress sur les fonctions cognitives : le plus important est donc de protéger son capital, c’est-à-dire soi-même.

La seconde étape est de SELECTIONNER ce qui est important. J’ai beaucoup apprécié des règles simples comme celle-ci : si l’on n’est pas convaincu complétement, il faut dire non. Cela vaut pour le recrutement, le tri des habits, mais bien sur des projets que l’on veut nous confier.

Si ce n’est pas clairement « OUI », alors c’est « non »

L’élaboration d’objectifs clairs est aussi un moyen de supprimer tout ce qui ne concourt pas à l’atteinte de l’objectif, cela permet également de savoir si l’on a réussi :

Prenons l’exemple de Martha Lane Fox. Quand le Premier ministre britannique lui a demandé de se faire la « championne du digital », elle a eu la chance de pouvoir définir elle-même sa fonction nouvellement créée. Imaginez le jargon ridicule qu’elle aurait pu employer pour tenter de faire valoir son rôle… Mais Martha Lane Fox et son équipe se sont contentées de définir leur intention essentielle : « Que tous les habitants du Royaume-Uni soient connectés d’ici à 2012 ».

Une idée intéressante également est la notion de valeur inversée :

Tom Stafford donne un bon antidote à l’effet de de dotation. Au lieu de vous demander quelle valeur vous accordez à l’objet, demandez-vous combien vous seriez prêt à dépenser pour l’acquérir si vous ne l’aviez pas déjà. On peut appliquer le même raisonnement aux occasions qui se présentent ou aux engagements que l’on a pris. La question n’est pas de savoir ce que vous ressentiriez si vous deviez passer à côté de cette occasion, mais ce que vous seriez prêt à sacrifier pour l’avoir. De façon similaire, demandez-vous ce que vous seriez prêt à faire pour travailler sur tel ou tel projet si vous n’étiez pas déjà impliqué dedans.

REALISER constitue le troisième axe de la méthode. Certaines recommendations sont déjà bien connues (se ménager une zone tampon quand on travaille sur un projet), mais des choses de bon sens qui ne m’étaient pas venues à l’esprit de prime abord sont évoquées :

Parmi tous ce qui améliore les émotions, les ressentis et la motivation au cours d’une journée de travail, le plus important est de sentir que l’on progresse dans une tâche utile.

Il faut donc savoir faire de petites avancées, créer de petites victoires ou encore s’y prendre tôt dès qu’on a une tâche à faire : passer 5 à 10 minutes à coucher quelques idées sur le papier, ce qui initie déjà le projet. Greg Mc Keown mentionne également le pouvoir des habitudes, quand elles sont bien prises, me faisant penser à une autre autrice qui s’est penchée longtemps sur ce thème, Gretchen Rubin :

Les chercheurs de l’université Duke estiment que près de 40% des choix personnels sont profondément inconscients. Cet état de fait a ses avantages et ses inconvénients. L’avantage, c’est que cela permet de développer de nouvelles aptitudes qui finissent par devenir instinctives. Le risque, c’est de prendre des habitudes contre-productives – comme consulter sa boîte mail au saut du lit, manger un croissant tous les jours sur le trajet du travail ou passer sa pause déjeuner à surfer sur le Net au lieu d’en profiter pour réfléchir, recharger ses batteries ou tisser des liens avec ses collègues.

Au final, l’essentialiste pense que presque tout est accessoire, et sait distinguer les « quelques occasions en or des nombreuses occasions de moindre intérêt ».

Mais l’essentialiste ne vise pas seulement la réussite. Il cherche aussi une raison d’être qui donne sens à sa vie. Quand on fait le bilan de sa carrière et de sa vie personnelle, qu’est-ce qui est préférable : une longue liste de « réussites » sans réelle importance ou une poignée de réussites vraiment significatives ?

Ce livre constitue une excellente idée de lecture (un grand merci à mon épouse de me l’avoir offert !). Il donne envie de changer les choses grâce à des conseils très pratiques à mettre en place. Je vous conseille donc :

x d’acheter ce livre dans votre librairie

x de l’emprunter dans votre bibliothèque

de lire autre chose

L’essentialisme, de Greg McKeown. Faire moins mais mieux – l’art d’être réellement efficace. Traduit de l’anglais par Elisa Guenon. Editions Contre-Dires, 2018, 271 pages.

8 réflexions sur “Greg McKeown – L’essentialisme

  1. luocine 20 octobre 2022 / 07:44

    Je fuis tous les livres qui donnent des conseils pour vivre mieux. La première économie c’est de ne pas faire vivre tous ces gourous du mieux vivre.

    Aimé par 1 personne

    • Patrice 30 octobre 2022 / 12:58

      Je comprends ce que tu veux dire, mais je dois avouer que je ne range clairement pas ce livre dans la catégorie que tu mentionnes 🙂

      J’aime

  2. Bibliofeel 20 octobre 2022 / 12:00

    Faire moins mais mieux me semble bien plus intéressant que faire plus avec moins de moyens entendu souvent dans ma vie professionnelle 😊

    Aimé par 1 personne

  3. keisha41 20 octobre 2022 / 12:17

    Certains conseils de bon sens, c’est bien. Ce livre n’est pas dans mes biblis…

    Aimé par 1 personne

    • Patrice 30 octobre 2022 / 13:04

      En effet, de bon sens et surtout très inspirants. Dommage car c’est un livre qui pourrait facilement trouver sa place dans les bibliothèques…

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  4. cleanthe 20 octobre 2022 / 19:09

    Savoir hiérarchiser dans sa vie est important, en effet, pour éviter de se perdre, et se ressaisir de son existence. C’était déjà le propos de Sénèque dans l’Antiquité. En même temps, tous les petits plaisirs de l’existence ne viennent ils pas justement de tout ce qui est inutile?😉

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    • Patrice 30 octobre 2022 / 13:06

      Je me dis qu’il n’y a pas d’antagonisme entre les deux. Savoir limiter le temps nécessaire pour régler les « figures imposées » laisse plus de temps pour ces petits plaisirs de l’existence 🙂

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