
Paru en 1992, Le vieux qui lisait des romans d’amour est le premier roman de l’auteur chilien Luis Sepulveda (1949 – 2020), et fut un énorme succès populaire, notamment en France. Ce court roman, qui est un vrai dépaysement dans les paysans exubérants d’Amérique, s’apparente à une fable en faveur de l’environnement et plus largement d’un appel à refonder le pacte entre l’homme et son environnement, un des thèmes chers à l’auteur.
Le vieux qui lisait des romans d’amour se déroule en Amazonie, dans un village nommé El Idilio. Le corps d’un homme vient d’y être retrouvé mutilé. Les Indiens Shuars sont accusés du meurtre par le maire surnommé « La limace ». Or, s’il y a bien un homme qui connaît les Shuars et qui sait qu’ils ne sont en rien impliqués, c’est bien Antonio José Bolivar, le personnage principal du roman. En effet, il a passé avec eux plusieurs années de sa vie, après le décès de son épouse, et avant de s’installer à El Idilio. Il connaît parfaitement la vie dans la forêt, les animaux… et pour lui, le responsable est un animal.
L’expédition pour retrouver cette bête sauvage responsable de la disparition de plusieurs hommes conduit les protagonistes à traverser la forêt amazonienne et tous ses dangers : les serpents, les bêtes sauvages, les fourmis, les scorpions, les silures-perroquets…
La nature est au centre de ce livre, mais elle n’est pas magnifiée. On la visualise dans toute sa force, sa cruauté, son hostilité ; en aucun cas de façon naïve. Néanmoins, le message est clair : on apprend que le gringo qui a été tué a en fait tué les petits du fauve, provoquant cette vengeance. Le livre incite à questionner la façon dont l’homme a rompu le lien qui l’unit à la nature, et dont il est de toute façon dépendant :
Antonio José Bolivar essayait de mettre des limites à l’action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette oeuvre maîtresse de l’homme civilisé : le désert.
L’intérêt du roman réside également dans les différentes tonalités qui marquent le livre : la tendresse quand on découvre l’histoire d’amour que vécut Antonio José Bolivar avec son épouse, l’humour incarné dès les premières pages par ce dentiste qui rend visite une fois par an aux habitants d’El Idilio et qui est davantage un arracheur de dents. En plus du rapport à la nature, le roman est une ôde à la lecture ; le personnage principal a découvert la lecture grâce à des romans d’amour qui lui rappellent ce qu’il a vécu avec son épouse.
Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l’antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
C’est un très bon livre, que je vous conseille de découvrir en :
X l’achetant chez votre libraire
X l’empruntant dans votre bibliothèque
lisant autre chose
Le vieux qui lisait des romans d’amour, de Luis Sepúlveda, traduit de l’espagnol (Chili) par François Maspero. Points, 1995, 130 pages.
Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Mois latino.

Et de 3 ! Je l’ai lu il y a longtemps, et j’avoue ne pas trop m’en souvenir, même si je sais que j’avais aimé. Il doit toujours être quelque part à la maison, et comme il est très court, c’est un titre que je pourrais relire.
Et est-ce que ça ne rentrerait pas aussi dans l’activité sur les Minorités ethniques (en fonction de la place qu’y occupent ces indiens Shuars) ?
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Et oui, et 3 contributions qui m’ont séduit :-). Je ne le mettrais pas forcément dans les minorités, car la place des indiens n’est pas centrale, mais je n’oublie pas ce thème de lectures communes pour 2023 !
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C’est noté !
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Tu me donnes envie de le relire (comme Ingannmic à ce que je vois). D’ailleurs je me dis que je pourrais me l’acheter en espagnol, histoire de faire d’une pierre deux coups.
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Voici quelque chose que je serais incapable de faire, félicitations et bonne lecture par avance 🙂
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une lecture d’avant Luocine c’est dire ! et pas un excellent souvenir !
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Et moi qui me disais que ce type de livre s’adressait à un grand nombre de lecteurs 🙂
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Je ne suis même pas sûre de l’avoir lu en entier, des extraits certes…
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Tu n’as pas été séduite par l’histoire et le style ?
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Ah oui je l’ai lu, j’avais bien aimé (au siècle dernier)? En tout cas une autre décennie)
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Oui, c’est loin d’être une nouveauté ! Je me décide seulement maintenant à le lire…
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Je l’ai lu et je l’ai aussi bien aimé.
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Bienvenue au club 🙂
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C’est un très beau livre qui m’a marquée
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Je partage tout à fait ton avis ; il est très dense malgré le faible nombre de pages, et très fort.
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Bonsoir, je l’ai lu 2 ou 3 fois ce livre, car je l’ai offert à mes neveux et nièces, il était important pour moi qu’ils le lisent. Un beau livre, bien écrit qui arrive même à intéresser des jeunes qui ne sont pas spécialement des lecteurs. Et qui même chez 2 d’entre eux, on continuer à lire l’auteur ;o) bonne soirée. Claude
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