Et si on bouquinait un peu ?

Montespieux-sur-la-Dourde, un village du Nord de la France « qui semble avoir été construit pour fournir de la main d’oeuvre aux trois usines qui rajoutent continuellemnet de la fumée aux nuages ». Voilà comment s’exprime le narrateur, un garçon de 17 ans, qui devient le suspect numéro 1 dans une affaire qui le dépasse, celle du meurtre d’un petit garçon, au coeur de l’intrigue du livre de Frédéric Viguier, Aveu de faiblesses.

Roux, avec des boutons sur le visage, Yvan Gourlet se considère lui-même comme laid. Couvé par sa mère, qui voit en lui un véritable artiste, c’est un garçon solitaire, mal dans sa peau.

Je ne me sens bien que dans ma chambre, ou avec ma mère. Mon seul but, quand je pars au lycée, c’est de revenir chez moi. Et mon seul but, quand je suis chez moi, c’est qu’une bombe vienne anéantir le lycée.

Un jour, le corps du petit Romain Barral est retrouvé en bordure d’une usine ; c’est la stupéfaction dans le village et l’enquête se met en place. Après un mensonge de sa propre mère, les doutes commencent à se porter sur Yvan, lequel est rapidement dépassé par les événements, et finit par plaider coupable dans l’espoir de revoir ses parents et d’en finir avec les interrogatoires musclés.

On ne s’ennuie guère dans ce court roman où l’atmosphère des lieux est bien restituée et la tension réelle. Les pratiques de la police, le glissement d’Yvan nous font tourner les pages, mais force est de reconnaître que la crédibilité de l’histoire (en ce qui concerne les pratiques de la police notamment) est limitée – la fin, également, abrupte et inattendue, ne m’a pas semblé plausible car elle remet en cause notre compréhension du roman. Vite lu certes, mais finalement, vite oublié.

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Aveu de faiblesses, de Frédéric Viguier. Le livre de poche, 2018, 191 pages.