Il y a quelques semaines, pressée par le temps, j’ai pris à la médiathèque le premier livre qui m’est tombé sous la main. J’ai bien aimé la couverture et le résumé de la quatrième me « parlait », donc pourquoi pas ? Oui, c’est de cette façon, complètement par hasard, que j’ai découvert l’univers de Pearl Buck et son roman Vent d’est, vent d’ouest (Le livre de poche). Un vrai dépaysement.
Pearl Buck n’est pas une méconnue, loin de là. Elle a obtenu le Prix Pulitzer et le Prix Nobel de littérature. Elle est née en Amérique mais a été élevée en Chine, et c’est certainement grâce à son parcours peu commun qu’elle a pu si bien décrire l’âme chinoise.
Avec ce roman, elle nous emmène en Chine en 1920, au sein d’une famille riche qui suit scrupuleusement toutes les anciennes traditions. Monsieur s’occupe de ses affaires et s’amuse avec ses concubines. Madame, qui lui est soumise, a les esclaves sous sa houlette.
Ils ont un fils et une fille ensemble. Le garçon, à l’âge de 9 ans, est d’un jour à l’autre séparé de sa petite sœur Kwei-Lan, car les hommes et les femmes vivent séparément.
Kwei-Lan est élevée dans un seul but : un mariage arrangé avec le fils du meilleur ami de son père. On lui apprend à se soumettre, à se taire, à obéir (pas seulement vis-à-vis de son futur mari mais aussi de ses futurs beaux-parents). Elle maîtrise l’art de se soigner pour lui plaire, la cuisine ; elle joue de la harpe.
Mais entre-temps, la Chine change petit à petit. Quand Kwei-Lan rejoint la maison de son époux, elle est confrontée à une Chine nouvelle – son mari, après ses études de médecine aux Etats-Unis, ne veut pas une femme « à l’ancienne », avec ses pieds bandés… Comment Kwei-Lan, complètement déstabilisée, va gérer une situation à laquelle elle n’était pas préparée du tout ? De plus, le frère de Kwei-Lan annonce qu’il va épouser une Américaine. Une tragédie pour sa mère dont le monde s’écroule.
L’histoire est décrite avec un langage simple mais fort. Lire ce livre d’un trait ne pose aucun souci. Même si Kwei-Lan, avec son éducation, ne peut être plus éloignée de nous qu’elle ne l’est, j’ai eu l’impression de la comprendre, de me mettre à sa place. La relation entre mère et fille, la souffrance de la mère, le choc entre le monde occidental et oriental sont très bien décrits – tout se lit très facilement.
Une auteure à recommander, donc, surtout pour ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur les traditions chinoises.
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Vent d’est, vent d’ouest de Pearl Buck, traduit par Germaine Delamain. Le livre de poche, 1972, 250 p.