Leo Perutz – La Nuit sous le pont de pierre

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Un voyage dans le temps et dans l’imaginaire : c’est l’invitation que je vous fais aujourd’hui par l’intermédiaire du livre de Leo Perutz, La nuit sous le pont de pierre, paru au Livre de Poche. La magie de Prague au début du XVIIème siècle dans un petit livre constitué de 14 nouvelles : un vrai dépaysement en perspective !

Né en 1882, Leo Perutz a vécu à Prague durant les seize premières années de sa vie. Ecrivain tchèque, juif, de langue allemande (à l’image de Kafka, de Brod, ou encore de Reinerova qui fit l’objet d’une chronique sur ce blog il y a quelques semaines), il passa ensuite l’essentiel de sa vie à Vienne, avant d’émigrer vers Tel-Aviv en 1938. Auteur de nombreux romans traduits en français, Leo Perutz ne reprit la plume après son exil israélien qu’en 1953 pour y signer ce qui sera son dernier ouvrage, La nuit sous le pont de pierre, inspirée par l’ambiance de la ville aux cents tours, Prague.

Dans la semaine qui sépare la fête du Nouvel An de celle de la Réconciliation, que l’on appelle la semaine de la Pénitence, au cours d’une nuit où le ciel s’éclaire de la pâle lueur de la lune, les morts de l’année écoulée sortent de leurs tombes du cimetière juif de Prague pour glorifier Dieu.

Ainsi débute une des 14 nouvelles du livre, Le pichet d’eau-de-vie. Vous l’aurez donc deviné, le quartier juif de Prague joue un rôle prépondérant dans ce livre, tout comme le contexte historique, une constante dans l’oeuvre de Perutz : à mi-chemin entre rêve et réalité, Perutz dépeint ainsi une ville de contrastes en nous faisant croiser des personnages  ayant réellement existé : le juif Mordechaï Meisl, dirigeant de la communauté juive, à l’origine de la construction de la synagogue qui porte son nom et de l’hôtel de ville juif de Prague, son épouse Esther et l’empereur Rodolphe II décrit ainsi :

En ce temps-là, l’empereur Rodolphe ne se préoccupait guère des affaires de l’Etat ; il déployait un zèle considérable pour enrichir sa collection d’objets d’art et de pièces rares, et raclait ses fonds de tiroirs pour rassembler l’argent dont il avait besoin à cet effet, si bien que l’intendance impériale avait toutes les peines du monde à payer ses dettes.

Un Rodolphe II, protecteur des arts, féru d’astrologie et d’ésotérisme, rendu célèbre notamment par les toiles peintes par le peintre italien Arcimboldo, sous forme d’un portrait phytomorphe (ici à droite).

Ceux qui connaissent Prague et son histoire croiseront également le célèbre général Wallenstein, un des protagonistes de la guerre de Trente Ans à venir, l’astronome Kepler, et bien sûr les célèbres alchimistes qui s’évertuaient à fabriquer de l’or.

J’ai beaucoup aimé ce livre où l’on retrouve un côté fantastique et poétique dans les histoires. Chaque histoire se termine toujours de façon inattendu ; de plus, si l’on pense avoir affaire initialement à des nouvelles distinctes les unes des autres, on se rend compte assez rapidement qu’elles forment in fine un roman dont les différentes parties se retrouvent éclatées dans le livre. Un vrai plaisir en résumé :

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Réf : La nuit sous le pont de pierre, de Leo Perutz. Livre de Poche, 2012, 248 p.

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