Je vous présente aujourd’hui une histoire couvrant la période de la Seconde Guerre Mondiale qui pourrait éventuellement intéresser les téléspectateurs fidèles à la série Un village français : Le chant du Rossignol de l’écrivaine américaine Kristin Hannah. Un roman assez captivant mettant en valeur le rôle des femmes dans la résistance.
Dans la France de la fin des années 30, nous retrouvons deux sœurs, Vianne et Isabelle. Elles sont d’un tempérament plutôt opposées, mais toutes deux ont été influencées par la perte de leur mère et la personnalité altérée de leur père après son retour de la Première Guerre Mondiale.
Chacune vivra la guerre à sa façon. L’une sera forcée à faire des choix difficiles pour protéger sa fille, tandis que sa maison fera partie de celles réquisitionnées pour héberger les officiers allemands. L’autre, pleine d’idéaux, écoutera l’appel du Général de Gaulle et s’engagera dans la résistance sans pour autant se rendre compte de tous les sacrifices à venir. Grâce à l’exemple des deux sœurs, l’auteure a su montrer toute la complexité de chacune de leurs décisions : jusqu’où peut-on aller pour ne pas trahir sa conscience ? Qu’est-ce qu’on est capable de faire pour protéger les siens ? Comment s’engager pour la patrie en sachant que l’on met en danger toute sa famille ? La guerre étant considérée comme une affaire d’hommes, Kristin Hannah a décidé de rendre hommage à des femmes, que ce soit des femmes actives dans la résistance ou des mères livrant leur bataille quotidienne sous l’Occupation.
Au delà des actions menées par les résistants, le livre offre également une image de la vie de tous les jours : les efforts pour trouver de la nourriture ou alors l’inventivité des femmes pour correctement s’habiller avec deux fois rien…
Ses vêtements étaient aussi usés et abîmés que ceux de la plupart des Parisiens, et le bruit des semelles en bois résonnait. Plus personne n’avait de cuir. Elle contourna de longues queues de ménagères et d’enfants aux joues creuses devant des boulangeries et des boucheries. Les rations avaient été réduites à d’innombrables reprises au cours des deux dernières années ; les Parisiens survivaient avec huit cents calories par jour. On ne voyait plus un chien ni un chat ou un rat dans les rues. Cette semaine-là, on pouvait acheter du tapioca et des haricots verts. Rien d’autre.
Sur la quatrième de couverture, le roman est désigné comme un « page-turner ». J’étais un peu dubitative au départ, surtout pour deux raisons : dans les descriptions des paysages, des villages et des gens (avant la guerre), j’avais le sentiment de retrouver une France pittoresque, telle qu’elle serait présentée pour des touristes. Deuxièmement, les passages où l’une des sœurs se retrouve seule avec son locataire forcé, le capitaine Beck, m’ont paru comme sortis d’un livre à l’eau de rose ou d’une série américaine (Elle se surprit à se tourner légèrement vers lui pour le regarder. Il faisait sa taille, presque exactement, ce qui la troubla ; elle se sentait vulnérable lorsqu’elle le regardait droit dans les yeux.). De fait, j’appréhendais la lecture, prête à abandonner. Il est néanmoins vrai qu’avec le début de la guerre, l’histoire gagne en gravité et gagne en action à tel point qu’à la fin d’un chapitre, on est obligé d’en entamer un autre. Le premier tiers du livre passé, il n’était pas question d’arrêter la lecture, il fallait aller jusqu’au bout.
C’est pourquoi je vous conseille finalement
de l’acheter chez votre libraire
X de l’emprunter dans votre bibliothèque
de lire plutôt autre chose
Le chant du Rossignol de Kristin Hannah, traduit par Matthieu Farcot. Michel Lafon, 2016, 525 pages.
l’extrait « Harlequin passion » m’a bien fait rire. Oh que c’est beau !
J’aimeJ’aime