J’ai découvert ce titre grâce à la recommandation d’un magazine littéraire. L’idée de départ est assez originale : un jeune homme se voit recevoir une facture très importante de la part d’un organisme de recouvrement. Il paraît que les autorités ont introduit une nouvelle taxe sur le bonheur ! Et c’est mal parti pour notre jeune ami car sa facture est bien salée. Pourquoi doit-il payer autant ? Est-ce une erreur, une plaisanterie ou une arnaque ? Allons ensemble regarder ses comptes ! La facture de Jonas Karlsson.
Le personnage principal est un jeune homme qui travaille dans un vidéoclub. Ses revenus sont donc assez modestes, mais comme il vit dans un petit appartement et n’est guère exigeant, ça ne semble pas le gêner. Il prend le bon côté des choses, non seulement dans les petits plaisirs de la vie quotidienne comme manger une glace ou voir un bon film, mais aussi quand il passe 20 minutes à décoller avec ses ongles, patiemment, une vieille étiquette sur un DVD.
J’ai essayé de me rappeler les dernières fois où je m’étais vraiment mis en colère. La semaine dernière, j’ai juré tout seul à voix haute quand la poignée de mon sac en papier s’est déchirée et que toutes mes courses se sont répandues sur le trottoir. J’ai dû tout porter dans les bras et j’étais passablement irrité en arrivant chez moi. Mais c’est passé et, assez vite, je me suis retrouvé de très bonne humeur en découvrant qu’il me restait à la maison trois numéros de Metro dont je n’avais pas encore résolu les mots croisés.
Un jour, il reçoit néanmoins une facture importante : 5 700 000 couronnes à payer (plus d’un demi-million d’euros) . Evidemment, il croit d’abord à une lettre frauduleuse pour lui soutirer une somme importante, mais il se rend progressivement compte de l’existence de la nouvelle organisation établie par une convention internationale. Pour rendre les gens plus égaux, on instaure un indice BV (bonheur vécu) et on remplit les bureaux d’experts en costume cravate (ou costume tailleur !), qui évaluent la vie de chacun dès sa naissance selon des questionnaires, des graphiques et des tableaux détaillés. Notre sympathique jeune homme n’en croit pas ses yeux et essaie d’argumenter avec les officiers et les persuader qu’il ne peut pas être si heureux que ça. Le lecteur passe donc en revue avec lui son enfance, sa relation amoureuse ou alors son amitié avec Roger. J’ai apprécié ce dernier, pour son côté râleur et rabat-joie qui contrastait agréablement avec le caractère du personnage principal.
Ce livre d’à peine 200 pages peut se lire d’une traite sans prise de tête. Idéal pour la plage ou pour un déplacement dans le train, il est rempli de nombreuses situations drôles qui font sourire. D’un autre côté, l’image angoissante d’un colosse internationale chargé d’évaluer la vie de chacun pour lui payer ou le faire payer, fait que le sourire devient plutôt crispé et nous amène à réfléchir sur la société d’aujourd’hui.
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La Facture, de Jonas Karlsson. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne. Actes Sud, 2015, 192 pages.
Quelle bonne idée mais on ne te sent pas enthousiaste.
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Oh! Moi ça me tente bien! Je le note,j’aime beaucoup l’idée de départ! 🙂
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Je le lirai, parce que j’avais beaucoup aimé La porte de cet auteur, dans la même veine absurde…
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Je me suis trompée, ce n’est pas La porte, mais La pièce… !
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Merci pour cette présentation. Je ne connaissais pas. Au plaisir!
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