Aujourd’hui, je vais vous présenter encore une fois un roman venant d’Italie (après avoir vanté les qualités de Magnifica). Je vous l’assure tout de suite, la mafia italienne n’a pas étendu ses tentacules jusqu’à notre blog ! Pourtant, dans l’histoire de Luca D’Andrea intitulée Au cœur de la folie, nous allons voir la mafia et son univers marqué par les jeux de puissance, la violence et la vengeance…
Luca d’Andrea est un jeune auteur italien qui a trois romans à son actif, dont deux traduits en français. Pour son deuxième livre, Au cœur de la folie, il a reçu un prix en Italie, décerné au meilleur polar. Dès les premières lignes, on rentre directement dans l’histoire. L’action se situe dans les années 70, dans le Sud-Tyrol. Marlene, une beauté de 22 ans, est en train de voler son mari et s’enfuit dans la Mercedes. Le risque est d’autant plus grand que son mari n’est rien d’autre que Herr Wegener :
L’homme devant qui tout le monde ôtait son chapeau : quarante-deux ans d’intimidation, de contrebande, d’embuscades et d’homicides. Personne ne plaisantait avec un homme comme Wegener. Personne n’osait l’appeler par son prénom. Pour tout le monde, Robert Wegener était Herr Wegener.
Y compris pour elle.
Marlene. Sa femme.
Mais la fuite de Marlene ne se déroule évidemment pas comme prévu. A un moment donnée, elle panique, change d’itinéraire et finit par avoir un accident dans les montagnes. Marlene se réveille isolée dans un chalet enneigé. Elle est soignée par Simon Keller, un vrai montagnard qui s’y connaît dans les herbes médicinales et se déplace dans la nature sauvage environnante avec une aisance stupéfiante.
Elle était entrée dans une vallée secondaire qui ne conduisait nulle part, sinon à l’énorme barrière alpine de glace qui séparait l’Italie de l’Autrice. Une erreur qui avait failli lui être fatale. Heureusement, il y avait eu cet homme au visage dur et mélancolique, qui appelait ses cochons « les jeunes », parce qu’ils étaient sa seule compagnie. Cet homme qui lui avait préparé des boulettes au foie et qui lui avait construit des toilettes rien qu’à elle.
En même temps, Wegener met tout en place pour retrouver sa femme – en le quittant, elle a entaché son aura de puissant chef, elle l’a ridiculisé devant certains qu’il convient de tenir dans un humble respect. Il est finalement contraint à engager un mystérieux tueur, appelé l’Homme de confiance. Un seul petit bémol : les commandes prises chez lui sont irrévocables…
Dans sa chambre de la villa sur le Passirio, sentant le gel lui entrer dans les os, Wegener comprit que ce jour lointain le petit Robert avait entrevu la signification d’un mot terrible. Le pire de tous. Pas la guerre, ni la mort.
Ni même la douleur.
Il avait comprit la signification du mot « irrévocable ».
Le lecteur a le plaisir de pouvoir suivre une histoire efficace où s’additionnent un huis clos dans les montagnes et une traque frénétique pour trouver Marlene. Les personnages principaux (Wegener, Marlene, Simon Keller et l’Homme de confiance) prennent de l’épaisseur au fur et à mesure que l’on découvre leur passé et leur vie conditionnée souvent par la pauvreté, la vengeance, mais aussi la guerre. Même les animaux y jouent un rôle important… (certaines images me hantent un peu depuis, mais ça va passer !).
L’auteur tient les lecteurs en haleine, il ne perd pas de temps avec un excès de descriptions, distille habilement de nouveaux indices et balance entre le côté mystérieux du monde d’antan et l’impitoyable réalité des jeux de pouvoir. Le suspense et (pour moi) surtout les personnages de Simon et de l’Homme de confiance font que je ne lirais pas forcément ce livre en passant un séjour dans les hautes montagnes. Cela pourrait en effet nuire à mes promenades tranquilles ! A part ça, c’est un livre à conseiller à tous les amateurs de bons thrillers.
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Au cœur de la folie, de Luca d’Andrea. Traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza. Denoël, 2018, 448 pages.
je ne suis pas fan de ce genre de lecture mais j’ai lu avec passion ton billet! comme quoi je ne suis pas à une contradiction près!
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C’est un thriller mais on y apprend beaucoup sur la vie des montagnards (- très intéressant) ou alors sur le Sud-Tyrol et son histoire compliquée.
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Ce n’est pas non plus mon genre, mais qui sait…
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Oui, il faut aimer le suspense ! Je me suis bien amusée en le lisant et la vie des montagnards dans le passé est vraiment intéressante.
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