Prenons des ailes aujourd’hui et envolons nous vers de nouveaux horizons, en compagnie des rouge-gorges, des pinsons, des sternes ou encore des corbeaux ! Avec la Petite philosophie des oiseaux, je compte apporter une bonne dose de douceur et de bienveillance sur le blogue. Ce menu livre cache en lui des réflexions très pertinentes, nous plonge dans l’univers de nos amis ailés et nous laisse méditer sur des différents aspects de la vie. Je vous assure, une fois lu, votre regard sur les canes ne sera plus jamais le même…
Deux personnes se sont alliées pour composer le livre. Philippe J. Dubois est (comme nous l’explique la quatrième) ornithologue et écrivain (mais son registre est bien plus large et assez impressionnant à ce que j’ai pu voir sur Wikipedia ! ). Il a été secondé par Elise Rousseau, auteure, journaliste. Elle a étudié la philosophie et la littérature et elle est également passionnée de dessin et de photographie. En faisant quelques recherches sur ces deux auteurs, j’ai découvert leur site (à voir ICI) où ils partagent leur passion pour la biodiversité, la protection de nature.
Laissons maintenant de côté les humains et tournons nous vers les oiseaux, car ce sont principalement eux les vedettes du livre. En 22 courts chapitres, ils se permettent de nous donner quelques bonnes leçons sur des questions qui sont toujours d’actualité comme le bonheur de vivre, l’art de profiter du quotidien ou du moment présent, la parité, la vie en couple, l’amour, la beauté, le sens de l’orientation…
Il est difficile de picorer pour vous quelques exemples afin que vous vous en fassiez une idée. En ce jour où l’on se rappelle ceux qui ne sont plus, je trouve assez approprié de mentionner le premier chapitre qui parle de l’art d’accepter la fragilité en soi dans le monde où nous sommes souvent poussés à être très performants et passer vite à autre chose (lors d’un deuil ou après une rupture…). Les auteurs font un lien avec les oiseaux qui se refont leur plumage et attendent patiemment de retrouver leur forces et leur beauté en respectant ce moment de fragilité.
Lors d’un deuil, combien de fois entendons-nous « La vie continue »? Après un chagrin d’amour, « Un de perdu, dix de retrouvés », après la perte d’un animal de compagnie, « Bon, ce n’était quand même qu’un animal » ! Comme si nous n’avions pas pleinement droit au repli, au chagrin. Pourtant, non, après un deuil, la vie ne continue pas pareil. Et non, cet amour perdu ne reviendra plus. La vie apportera d’autres bonheurs, d’autres rencontres, certes, mais pourquoi ne pas accepter la profondeur de la perte ? On ne nous accorde plus le droit au temps, au temps long de la guérison du chagrin – de la mue nécessaire. (…) Accordons-nous la mue, accordons-nous les plumages d’éclipse, dans les petits et les grands moments de la vie. Alors nous reviendrons plus forts, plus beaux – légers comme des oiseaux.
Question de répartition de tâches : ici, on retrouve le cas de notre courageuse cane que j’ai mentionnée au début de mon billet. Monsieur le canard ne participe ni à la fabrication d’un nid, ni à l’élevage des petits, madame est donc chargée de tout. En se retrouvant tellement affaiblie à la fin qu’elle devient elle-même une proie facile… Je me suis surprise des fois lors de ma promenade à lui lancer des regards encourageants. Pourtant, les auteurs nous présentent d’autres ménages avec des fonctionnements bien différents (voire à l’opposé du canard et de la canne) pour illustrer la variabilité de la nature.
Et puis les coqs… Ils en prennent une claque aussi ! On nous explique pourquoi les coqs et les aigles ne sont pas vraiment les meilleurs choix pour devenir les symboles d’un pays ou pour être représentés sur un drapeau. Les auteurs n’hésitent pas à proposer la candidature des rouge-gorges et des oies car les apparences sont souvent trompeuses !
Si le but recherché était de revendiquer un symbole de vrai courage, de choisir un oiseau belliqueux, ils auraient aussi bien fait de prendre le rougegorge. Car en voilà un qui, sous ses airs de tendre amoureux du jardin, est un sacré querelleur. Une petite boule de plumes qui tient la place et n’aime rien moins qu’un voisin vienne lui marcher sur les pattes – bien qu’il se plaise lui-même à fouler les plates-bandes d’autres que lui. Un passionné de guerre, qui le proclame au travers de son chant, pourtant mélodique et mélancolique. Si prompt à défendre son territoire qu’il est prêt à se bagarrer avec sa propre image reflétant sur une fenêtre ou un rétroviseur ! Evidemment, un rougegorge de quatorze centimètres sur un drapeau ou un glaive, ça a sans doute moins d’allure qu’un aigle royal, avec son envergure de plus de deux mètres.
Dans les philosophies, dans le bouddhisme ou les livres de psychologie, on nous incite souvent à vivre le moment présent, à être véritablement là. Tandis qu’on doit se le remémorer, les poules ont tout compris bien avant nous et pratiquent des bains de terre :
D’abord la poule choisit une terre meuble, poussiéreuse. Puis elle s’y vautre, littéralement. On a du mal à reconnaître une poule dans ce tas de plumes informe – une patte par-ci, une patte par-là, une aile ici, une tête là – qui fait voler la terre pour s’en recouvrir. Par moments, le nuage de poussière se calme. L’oiseau se tient l’œil mi-clos, l’ouvre, le referme. Pousse cette sorte de grognement de plaisir. Cela dure longtemps. La poule a tout son temps. Le rayon de soleil qui la réchauffe semble lui être délectable. Elle recommence. Se roule, plonge la tête dans la terre, fait voler la poussière de son aile dans des contorsions sans cesse renouvelées.
Vous connaissez ce petit plaisir quand vous prenez une gorgée d’un bon café (ou thé ou du vin !) et qu’un morceau de gâteau fond dans la bouche ? Ce livre se déguste exactement comme ça. Se poser quelques minutes au cours d’une journée chaotique pour lire une de ces courts chapitres apporte l’apaisement, la douceur, la bonne humeur. Un petit cadeau idéal à un(e) proche ou un(e) collègue.
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Petite philosophie des oiseaux, de Philippe J. Dubois et Elise Rousseau. Editions de La Martinière, 2018, 160 pages.
un livre qui m’enchante peut être que j’en parlerai dans quelques temps
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J’ai passé un très bon moment avec ce livre, je te souhaite la même chose.
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« le bonheur de vivre, l’art de profiter du quotidien ou du moment présent, la parité, la vie en couple, l’amour, la beauté, le sens de l’orientation… » Pour le sens de l’orientation je suis intéressé, car j’en ai aucun 🙂
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Dans ce cas là je te conseille de consulter la barge rousse ou le coucou ! 🙂
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ça me plairait je crois! Nature et oiseaux ont la cote, tant mieux!
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Oui ! C’est un livre très sympathique qui donne un regard nouveau pendant les promenades 🙂
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Un livre qui a tout pour me plaire. Merci pour le conseil
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