Je commence petit à petit à remplir la mission que je me suis fixée : présenter sur le blog davantage d’auteurs de langue allemande. Sarah Lark, de son vrai nom Christiane Gohl, est une écrivaine allemande qui a à son actif un certain nombre de livres jeunesse, romans et sagas. Néanmoins, l’histoire du livre dont je vais vous parler aujourd’hui, Les rives de la terre lointaine, ne se déroule pas en Allemagne, mais en Irlande et en Angleterre dans un premier temps, puis en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un joli pavé de 700 pages si prenant qu’on on ne voit même pas le temps passer !
Pour faire connaissance avec les protagonistes du livre, on nous donne rendez-vous en Irlande, en 1846. C’est l’une des périodes les plus sombres du pays, les années de la grande famine. Les nobles, propriétaires des terres dans le Wicklow County, sont bien au chaud dans leur demeure en Angleterre, leurs terres en Irlande étant supervisées par un intendant irlandais appelé Trevallion. Ce dernier, plus royaliste que le roi, supervise chaque recoin et veille à ce que pas un seul grain ne se perde. Les villageois s’agitent, ils s’aventurent dans les champs pendant la nuit. S’ils sont rattrapés, ils risquent d’être envoyés dans les colonies…
C’est ce qui va précisément arriver à l’amoureux de la jeune Mary Kathleen. Elle n’a que 16 ans et des sentiments profonds l’unissent avec le sympathique Michael Drury. Suite à un malfait, Michael est donc envoyé en prison en Australie. Même s’il promet à Kathleen de revenir, son avenir est très incertain (en raison du taux de mortalité pendant la traversée, des conditions de travail des prisonniers…). Mary Kathleen, enceinte, accepte sous le poids des circonstances (imaginez tomber enceinte en dehors du mariage dans l’Irlande du 19ème siècle…) la demande en mariage de Ian Coltrane, vendeur de bétail. Ils partent ensemble pour la Nouvelle-Zélande où Ian entrevoit d’innombrables possibilités pour son travail.
Aux destins de ces trois Irlandais s’ajoute également l’histoire de la jeune Lizzie qui vit perdue dans les quartiers les plus pauvres de Londres et est obligée de se vendre aux hommes pour survivre. Après avoir volé un bout de pain, elle se retrouve elle aussi sur un des bateaux… On attend d’elle qu’elle purge sa peine, avant de devenir une femme honorable, c’est-à-dire se marier.
Dans les 700 pages, Sarah Lark développe leur histoire au cours d’une vingtaine d’années, allant jusqu’à 1864. Devant nous s’ouvre un monde incroyable, des villages en ébullition, en constante transformation, où doubler le nombre d’habitants en 6 mois dans une ville est tout à fait possible. L’arrivée des prisonniers, des colons, des familles, des ingénieurs, des familles nobles qui embauchent des filles maori où alors des familles pauvres qui viennent rejoindre le père de famille parti auparavant… On ne se mélange pas ; même les villes sont classées comme ville écossaise, ville allemande, et puis il y a des tribus avec leurs traditions bien évidemment.
J’ai trouvé le récit passionnant quel que soit le sujet abordé : la traversée, l’élevage des moutons, la recherche d’or, la religion, sans oublier la condition féminine… L’image que donne l’auteur est très vivante, avec des personnages de toutes les couleurs. A partir du milieu du livre, j’étais de plus prise d’une grandissante curiosité concernant le sort de Mary Kathleen et Michael, ce qui a eu pour résultat une lecture effrénée dans la nuit « pour savoir » ! Un coup de coeur !
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Les rives de la terre lointaine, de Sarah Lark. Traduit de l’allemand par Jean-Marie Argelès. Archipoche, 2018, 700 pages.
Comment résister lorsque l’on lit « récit passionnant » et « lecture effrénée dans la nuit » 🙂
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Je n’aurais jamais pensé que c’était écrit en langue allemande! J’ai souvent du mal avec ce type de récit, mais vu que tu dis que c’est passionnant… why not!
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Cette chronique est très alléchante … mais 700 pages tout de même …
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Je note ce titre, à feuilleter en librairie avant de me décider. La longueur ne me fait pas peur, mais j’aimerais me faire une idée du style avant de me lancer.
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