En ce mois dédié à la littérature de langue allemande, il nous semblait important de faire la part belle aux écrivains contemporains, et parmi eux, Ferdinand von Schirach occupe une place prépondérante. Après avoir publié un premier recueil de nouvelles à 45 ans, cet avocat de profession s’est rapidement imposé parmi les plumes qui comptent outre-Rhin. Dans L’affaire Collini, un homme d’affaires respecté se fait assassiner sans motif apparent, et le meurtrier, un certain Collini, se mure dans le silence…
Le juge tendit le mandat à Leinen par-dessus la table, deux pages de papier rouge. Il n’était pas encore signé. Les données venaient du rapport de la brigade criminelle. Le juge le lut à haute voix : « Fabrizio Collini a rencontré Jean-Baptiste Meyer dans la suite 400 de l’hôtel Adlon puis l’a tué de quatre balles dans la tête. Il ne s’est pas encore exprimé, mais a été confondu par ses empreintes sur l’arme, les traces de sang sur ses habits et ses chaussures, les résidus de poudre sur ses mains et les témoignages recueillis. »
Quel est donc le mobile de Collini, un italien sans histoire ayant travaillé 34 ans comme mécanicien puis contremaître chez Daimler ? Ce sera la tâche difficile du jeune avocat Caspar Leinen, commis d’office à la défense de l’accusé. Si Leinen voit au début d’un bon oeil cette affaire pour lancer sa jeune carrière, les doutes l’assaillent quand il se rend compte que la victime n’est autre qu’Hans Meyer, un homme qu’il a longtemps fréquenté, car il était le grand-père de Philipp, son meilleur ami d’enfance.
Obstiné, Caspar Leinen va remonter le temps et trouver la raison de l’assassinat de Hans Meyer. Sans vouloir vous dévoiler tout, mentionnons simplement que l’histoire allemande n’est jamais loin. Ce roman a d’ailleurs des points communs avec l’histoire de l’auteur, petit-fils de Baldur von Schirach, responsable des jeunesses hitlériennes de 1931 à 1940 puis Gouverneur d’Autriche, condamné à 20 ans de réclusion durant le procès de Nuremberg.
J’ai bien aimé ce livre, non seulement à cause de sa dimension historique, mais aussi en raison de la personnalité de l’avocat, ainsi que du style épuré qu’emploie son auteur et qui nous tient en haleine sur les moins de 150 pages que contient le récit.
Je vous conseille donc de :
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lire autre chose
L’affaire Collini, de Ferdinand von Schirach, traduit de l’allemand par Pierre Malherbet. Gallimard, 2014. 155 pages.
Désormais disponible en poche chez Folio, 2015. 192 pages.
Ce livre a été lu dans le cadre des Feuilles allemandes, consacrées à la littérature de langue allemande. Pour y participer, rien de plus simple.
- lisez un livre d’un(e) auteur(e) de la langue allemande (Allemagne, Autriche, Suisse…) tous genres confondus
- partagez votre lecture sur votre blogue au cours du mois de novembre et jusqu’au 8 décembre et communiquez-moi s’il vous plaît le lien vers votre billet pour que je puisse l’intégrer dans notre bilan à la fin
- revenez ensuite au point 1.
Merci pour cette présentation, d’autant plus que je connais très mal la littérature contemporaine allemande…
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Elle est très riche, le seul problème, c’est qu’un grand nombre de titres n’est pas traduit en français.
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J’ai lu son premier recueil de nouvelles que j’ai beaucoup aimé.
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Même impression pour moi. Une invitation à continuer la découverte de ses oeuvres
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J’avais noté cet auteur, pour son titre » Tabou « . J’en suis curieuse ( mais peut-être pas pour ce mois-ci ).
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Je viens de lire la 4ème de couverture de Tabou, c’est une belle suggestion aussi 🙂
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Bonjour Patrice, j’ai aimé ce roman qui illustre les failles du système judiciaire allemand. Un écrivain que j’ai découvert avec Crimes et Tabou. Bonne après-midi.
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