Août 1944, Marianne Marceau court pour échapper à ses poursuivants, qui veulent la tondre. Septembre 2015, Mehdi Azem est retrouvé mort, tué par balle, sur un terrain appartenant à la même famille Marceau. Entre les deux, soixante-dix ans se sont écoulés, mais rapidement, la capitaine de gendarmerie Garance Calderon soupçonne un lien entre ces deux événements. Dans Et ils oublieront la colère, Elsa Marpeau déterre le passé et fait d’étonnantes découvertes.
Garance Calderon est chargée de l’enquête sur la mort de Mehdi Azem, un jeune professeur d’histoire retrouvé mort d’un coup de fusil au bord d’un lac. Il avait acheté quelques mois plus tôt une maison appartenant à Paul Marceau, parti en maison de retraite, mais sa famille résidait encore dans deux des maisons jouxtant celle de Mehdi.
Elle découvre rapidement que le défunt faisait des recherches sur l’une des sœurs Marceau, ayant fui la région en 1944 après avoir été tondue à la Libération. C’est l’un des aspects intéressants de ce roman de nous rappeler cet épisode très particulier de l’Histoire de France : 20.000 femmes furent ainsi tondues pour collaboration avec l’ennemi. Voici comment Paul Marceau décrit ce qui arriva à sa sœur :
La « collaboration horizontale », ils appelaient ça. Alors, quand le hameau a été libéré en août 44, les gens du village ont voulu la tondre. Je les connaissais tous, c’étaient des voisins, des amis, des Résistants de la première heure, et d’autres de la vingt-quatrième. Parmi les gars qui l’insultaient, j’ai reconnu certains gendarmes qui avaient arrêté les Résistants pour les remettre aux Boches ! Et ne croyez pas, il y avait des femmes aussi. Certaines lui auraient arraché les cheveux par touffes, si elles avaient pu. Même les gosses participaient à la fête.
Le roman est décomposé en chapitres se déroulant soit à la fin de la guerre, soit au moment de l’enquête en 2015. S’y ajoutent également des souvenirs de l’enfance de Garance.
Je me suis vite immergé dans la lecture, mais celle-ci a ensuite été gâchée par des détails peu vraisemblables : la moisson dans l’Yonne se déroulant au mois de septembre, alors que c’est une année caniculaire (ça me choque puisque je suis de près cette thématique !), l’évocation du mariage de Mehdi et de sa fille alors qu’on avait lu au début qu’il n’avait pas d’enfant, ou encore le fait qu’un collègue de Garance habite dans la Sarthe, à une heure de voiture de Dijon ! (pour celles et ceux qui s’en souviennent, cela fait penser à Jacques Mellick dans les années 90). Bref, peu sérieux, mais pas non plus déterminant pour rejeter cette lecture.
Ce qui m’a le plus gêné, c’est l’incapacité à me mettre en empathie avec les personnages, en premier lieu l’enquêtrice. Et puis, bien sûr, les invraisemblances s’étendent à l’enquête : notre héroïne, suivant une nouvelle fois son intuition, se met à creuser le terrain et tombe sur des restes de cadavre. Aussi simplement.
En conclusion, une bonne idée de départ à travers le thème choisi, mais une déception réelle. Vite lu, vite oublié.
Je vous conseille donc de :
l’acheter chez votre libraire
l’emprunter dans votre bibliothèque
X lire autre chose
Et ils oublieront la colère, d’Elsa Marpeau. Folio policier, 2017. 297 pages.
Et bien je vais lire autre chose…
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Bonne décision !
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Je m’en vais donc lire autre chose ( lecture pour le Mois à L’Est :)), dommage, le début du billet m’avait accrochée mais trop de bémols.
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J’ai lu un roman de cette auteure il y a quelques années et je n’avais malheureusement pas aimé non plus.
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Je ne suis donc pas le seul
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Ah oui, à ce point? Dommage, ça me tentait bien, le thème de départ…
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Oui, l’idée était bonne mais c’est une vraie déception
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Ah zut alors, ça partait sur une bonne idée mais finalement je crois que je vais lire autre chose.
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Quand il y a trop d’invraisemblances, on finit par décrocher … Je suivrai donc votre conseil et ne lirai pas ce roman.
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Oui, je pense qu’il y en a suffisamment d’autres à privilégier
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