
Je voudrais vous présenter aujourd’hui une nouveauté française sortie chez Flammarion en février. Un enterrement et quatre saisons est une mosaïque, celle de la vie d’une femme, un récit intime de l’auteure, Nathalie Prince, qui parle de sa vie après le décès de son époux, Christophe Prince.
Nathalie Prince est une femme, mère de 4 enfants, écrivaine, professeure à l’université et… veuve. Son mari, Christophe Prince, est décédé à la fin de l’année 2017, et dans ce livre, nous accompagnons Nathalie pendant une année, ses 4 saisons, après l’enterrement.
Parfois, les lecteurs se plaignent de rester à l’extérieur d’un récit, de sentir une distance. Avec ce livre, c’est tout le contraire. En refermant Un enterrement et quatre saisons, j’ai eu impression d’avoir lu le carnet d’une amie, comme si Nathalie s’était penchée vers moi et me faisait des confidences dans une ambiance feutrée. Les phrases sont justes, elles coulent naturellement dès le début jusqu’à la fin et ne sonnent jamais faux.
Nathalie nous raconte le grand amour, la complicité qui ont duré une trentaine d’années et se sont terminés brusquement. L’amour maternel aussi, car il y a les 4 enfants qui sont son moteur. Et la volonté de se reconstruire, de continuer le chemin tout simplement.
Je vois mon jardin et mes fleurs qui poussent sur toi. Je vois les roses qui embaument et le Cœur de Marie qui se secoue au vent. Je vois les buis qui te dessinent. Je ne viens pas me recueillir. Je viens pour te cueillir. Je te recueille au creux de ma main. C’est comme ça que je te parle, maintenant que je te garde en vie, pour moi, égoïstement, toute seule, triste à mourir dans ce désert d’âmes, dans ce désert de marbre où, sous le tombes, les morts attendent qu’on le rejoigne.
Les parties émouvantes alternent avec des situations grotesques, surtout là où l’administration française entre en jeu. Des lettres absurdes, la bureaucratie, le côté impersonnel font sourire ou même rire (surtout les réponses de Nathalie qui deviennent de plus en plus acerbes) mais ils montrent à quel point la machinerie administrative est déconnectée des gens en chair et en os. Mentions spéciales pour M. Ionescu ou alors pour Yves Delataille et les 6 cm qui dépassent au cimetière ! Les personnes en deuil doivent forcément se sentir comme des extraterrestres (ou prendre les autres comme des extraterrestres ?) en accomplissant des tâches administratives plus que compliquées ou en faisant face à des remarques maladroites.
C’est la vie. Je sais bien… Moi aussi, j’ai perdu ma tante l’année dernière. Je sais ce que c’est. Pas facile. Ca va ? Vous vous en sortez ?
Il est pour moi très difficile de vous résumer ce livre. Triste et lumineux à la fois, inspirant, il émeut et fait rire, il est très personnel mais touche à des questions universelles. Il est empreint de l’amour pour la vie, mais aussi pour la littérature. Un livre à lire absolument.
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Un enterrement et quatre saisons. Nathalie Prince. Flammarion, 2021, 265 pages.
Triste et lumineux, c’est ce que j’aime…
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Trop triste pour moi en ce moment.
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La citation présentant le jardin est magnifique…
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