
On ne présente plus John Steinbeck, Prix Nobel de littérature, auteur notamment des Raisins de la colère. Je profite du challenge organisé par Au milieu de livres & Mes pages versicolores, intitulé Les classiques c’est fantastique et consacré en janvier à l’auteur américain pour enfin découvrir La perle, publié en 1947 et qui trouve son inspiration dans un conte mexicain.
Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. »
Kino est un pêcheur de perles. Il vit simplement avec son épouse, Juana, et leur jeune garçon Coyotito dans une modeste hutte. Ils possèdent très peu de choses. La vie est rythmée par le travail et les traditions. Quand Coyotito se fait mordre par un scorpion, ils se rendent chez un docteur qui refuse de voir l’enfant car ils n’ont pas d’argent. Kino et Juana reprennent alors leur barque à la recherche de perles à vendre, jusqu’à ce qu’ils découvrent LA perle.
Kino souleva les replis et la perle était là, la grosse perle, parfaite comme une lune. Elle accrochait la lumière, la purifiait et la renvoyait dans une incandescence argentée. Elle était aussi grosse qu’un oeuf de mouette argentée. C’était la plus grosse perle du monde.
Dans cette région pauvre, la découverte ne passe pas inaperçue et ce qui devait assurer la prospérité de Kino et de sa famille les met à l’écart de la communauté. Ils sont enviés et Kino se renferme sur lui-même, sur la défense de son bien. Ils sont bientôt obligés de fuire.
La perle dépeint avec talent la nature humaine : la vanité, la jalousie, les comportements obséquieux. Ce qui pourrait s’apparenter à une fable avec une morale simple prend sous la plume de Steinbeck un aspect passionnant. Tout d’abord l’ambiance… Si les premières lignes décrivent un paysage de quiétude à l’image des descriptions que l’auteur faisait sur la célèbre vallée de la Salinas dans d’autres livres, une toute autre atmosphère s’installe ici : les paysages deviennent beaucoup plus hostiles, les phrases se raccourcissent et recèlent une tension qui ne quittera pas le lecteur jusqu’à la fin du livre. Il y a ensuite la richesse des thèmes abordés : la place de l’homme dans sa communauté, la remise en cause de l’ordre établi, la perversion par l’argent ; des thèmes universels. Enfin, ce livre dresse une critique de cette société où les pauvres sont condamnés à le rester, où les simples sont manipulés. A titre d’exemple, les acheteurs de perle s’entendaient entre eux pour garder les prix bas.
Tout au long, Juana avait essayé de sauver une parcelle au moins de la vie paisible, une parcelle de cette vie d’avant la perle. Maintenant, c’était fini et on ne pouvait plus revenir en arrière. Et dès qu’elle en eut conscience, elle raya totalement le passé. Ils n’avaient plus qu’une chose à faire : se sauver eux-mêmes.
Un excellent livre, à découvrir très vite si vous ne l’avez pas encore fait, en :
X l’achetant chez votre libraire
l’empruntant dans votre bibliothèque
lisant autre chose
La perle, de John Steinbeck, traduit de l’anglais par Renée Vavasseur et Marcel Duhamel. Folio, 1973, 125 p.
J’ai lu et relu ce livre car il est souvent au programme de lecture de mes petits enfants. Je suis un peu partagée car je trouve l’aspect moralisateur trop évident. Mais je n’avais pas du tout pensé cela la première fois que je l’ai lu
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Je n’ai pas trouvé que l’aspect moralisateur était trop évident, pour être honnête avec toi ; mais il est vrai que c’est la première fois que je le lis.
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Je n’ai jamais lu Steinbeck mais ton post me donne envie de le découvrir.
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Il faut que tu le lises ; c’est un auteur majeur et je n’ai personnellement jamais été déçu en lisant un de ses livres
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J’avais beaucoup aimé ce livre, lu il y a très longtemps, et que je devrais relire car je ne m’en souviens pas bien. Merci de cette chronique qui ravive un peu ma mémoire. Bon dimanche !
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Merci pour le commentaire, Marie-Anne ! Je m’étonnais d’avoir attendu aussi longtemps avant de lire ce livre, mais la récompense fut à la hauteur !
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Je l’ai lu à l’école… il y a donc une éternité !
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On est toujours à l’école, si l’on veut, du moins à l’école de la vie 🙂
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Je l’ai lu il y a longtemps, je crois me souvenir de la fin, ce qui est rare! ^_^
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:-). C’est bon signe, j’ai le même commentaire pour « Des souris et des hommes ».
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je n’ai pas relu ce texte depuis très longtemps
je suis en partie d’accord avec Luocine l’aspect moralisateur est un peu trop présent mais ….avec un talent énorme ce qui fait absoudre tous les petits péchés de l’auteur
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Exactement, je te rejoins sur le talent qui fait pencher ce livre du bon côté !
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Cela remonte à certes il y a fort fort longtemps… Mais c’est un traumatisme de collégienne que je n’ai pas envie de réaffronter ahah !
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C’est un petit livre :-). Je suis sûr qu’une lecture effacerait ces traces !
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Mes autres expériences avec Steinbeck depuis n’ont pas non plus été concluantes ahah je m’en méfie beaucoup !
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Je vais plonger sous peu dans un Steinbeck pour le défi Les classiques c’est fantastique. J’espère aimer autant ma lecture que toi. Merci pour cette chronique qui donne le goût de lire «La perle».
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Merci pour ton commentaire et heureux que la chronique donne envie de lire le livre, c’est toujours le plus beau compliment :-). Curieux de voir quel livre de Steinbeck tu as choisi !
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Il faut attendre lundi pour découvrir le titre que j’ai lu ;). Bonne découverte!
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Merci de ta participation. En revanche, le défi stipule que nous ne publions notre chronique que le dernier lundi du mois, à savoir la semaine prochaine.
J’ajouterai ton lien au moment venu.
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Désolé, je n’avais donc pas bien lu les conditions de participation, je ferai plus attention la prochaine fois. En tout cas, merci pour cette initiative et d’avoir enregistré ma participation !
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Aussi au programme de mes études secondaires, j’avais aimé ce roman mais je ne l’ai pas relu depuis.
Vu récemment sur Arte « Des souris et des hommes » qui m’a rappelé l’univers de Steinbeck, si attentif aux rapports humains et sociaux.
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Il y a tant à lire, c’est le problème ! Merci pour le lien vers ARTE, cela me donne envie de relire aussi « Des souris et des hommes ».
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Il fait partie des livres que je compte lire cette année. Et je suis toujours fort enthousiaste à l’idée de le lire après avoir découvert cette chronique! Merci 😊.
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Merci à toi ! Il me reste à te souhaiter une très bonne lecture de ce livre en espérant que tu l’apprécieras autant que moi !
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Pas relu depuis longtemps mais Steinbeck, comment résister à ce talent, à cette fougue, à cet engagement ? …
Bon week end.
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Je suis ravie de ta participation à ce RDV de janvier. N’hésite pas à nous rejoindre aussi souvent que le cœur t’en dira.
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Merci pour ta participation !
J’ai lu ce livre l’année passée mais je n’en garde pas beaucoup de souvenirs.. Les autres livres de l’auteur, plus epais, m’ont davantage marquée.
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Pas mon préféré mais j’avais beaucoup aimé cette lecture.
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Je ne l’ai jamais lu, mais apparemment ça vaudra le coup de coup de corriger ça ! Merci de m’avoir donné envie de le découvrir !
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