
Un grand bruit de catastrophe est un roman écrit par l’écrivain canadien Nicolas Delisle-L’Heureux, que j’ai pu découvrir grâce au Prix Orange du livre 2023, car ce roman fait partie des livres sélectionnés. Il nous emmène dans une ville fantôme, Val Grégoire, créée dans les années 50 dans le but d’exploiter le bois de la région ; un trou où trois jeunes gens nouent une amitié qui constituent le fil du récit.
Val-Grégoire est un rond-point d’environ cinq kilomètres. La rue Principale a la forme d’un lasso, ou d’une corde pour se pendre, ce qui influence le moral général.
Un grand bruit de catastrophe est l’histoire d’une amitié, celle qui unit Louise, Marco et Laurence. Louise est la meneuse du groupe, Marco le dernier rejeton d’une famille haut-en-couleurs dont l’aïeul fut le premier maire de Val Grégoire ; Laurence quant à lui est le plus réservé et le plus sensible. Dans cette ville où peu de choses se passent, cette amitié constitue pour eux leur raison de vivre :
Les trois amis vécurent une courte période où le temps s’étira pourtant lentement et où tout ce qui se profilait à l’horizon demeurait informe. Cette époque n’appartenait à aucune ère, déconnectée totalement de tout ce qui aurait pu, autour, produire des secousses et creuser des plaies. L’été tout le temps. Ils riaient en déployant leurs gorges comme des crocus d’automne et les Valgrégois cessaient de râler ou de se battre dès que leurs éclats fendaient l’air. Toutes les enfances du monde rêvent secrètement d’avoir existé à la manière de ce trio.
Or, en 1991, alors que Louise n’est âgée que 13 ans, elle tombe enceinte, la famille s’exile et le trio éclate. Par morceaux, le lecteur en apprend plus sur les drames qui se sont alors noués autour des trois jeunes gens. Et c’est là une grande force du livre. En effet, Nicolas Delisle-L’Heureux prend l’option d’un récit non linéaire : on découvre tout d’abord Louise devenue adulte revenir à Val Grégoire et se rendre chez Wendy et Willy. Qui sont-ils ? Quelle est leur place dans le livre ? Les différents éléments du puzzle se mettront en place progressivement, et ce, de façon très subtile. On apprend ce qui fit que les trois inséparables ne se virent plus, ce que fut le parcours de chacun.
Je le disais en introduction : ce roman nous emmène dans une région du Canada qui est un cul-de-sac. Dans ce monde qui semble sans perspective, impression renforcée par les paysages sans fin, où l’on considère un jeune rebelle surnommé « Le baron » comme le modèle à suivre car il a su quitter Val Grégoire, la tonalité du livre peut paraître sombre ; il n’en est finalement rien et ce grâce au style et à la langue de l’auteur, à l’attachement qu’on éprouve envers les personnages, et finalement aussi à l’espoir que chacun caresse de trouver sa propre voie.
Au final, Un grand bruit de catastrophe est un livre que j’ai été très heureux de découvrir. Merci à Orange pour cet envoi. Il y a fort à parier qu’il fera partie de la dernière sélection du Prix !
Je vous conseille donc :
X d’acheter ce livre chez votre libraire
X de l’emprunter dans votre bibliothèque
de lire autre chose
Un grand bruit de catastrophe, de Nicolas Delisle-L’Heureux. Les Avrils, 2023, 304 pages.
Merci de me faire découvrir cet auteur canadien que je ne connaissais pas! Comme quoi!!! 🙂 Au plaisir Patrice.
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Merci ! J’ai pensé à toi en le lisant :-). Je me suis dit que j’allais faire un effort pour découvrir d’autres auteurs canadiens cette année !
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Hop ! Je l’enregistre dans mes envies de lecture
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Le billet devait être assez convaincant 🙂
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Déjà, si ça se passe au Canada, ça m’attire… Je ne connaissais pas !
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Oui, n’hésite pas, c’est un bon dépaysement !
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C’est plus que tentant et en te lisant j’ai pensé au dernier roman d’Ellory qui a aussi le Canada pour cadre et que j’ai beaucoup aimé
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Merci pour ton commentaire, il faudrait que je mette Ellory sur ma liste ; cette année, j’ai beaucoup de résolutions en terme de lecture, il pourrait en faire partie !
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