Après la Quinzaine balzacienne qui m’a permis de renouer avec l’oeuvre d’Honoré de Balzac, je m’associe aujourd’hui à une lecture commune organisée par Maggie et relayée par Claudialucia autour d’un livre paru en 1841, Une ténébreuse affaire, qui mélange de nombreux genres !
A la fois roman historique, roman d’espionnage et roman policier, Une ténébreuse affaire se déroule dans la France napoléonienne, dans la région d’Arcis-sur-Aube. Un dénommé Michu, ancien membre des Jacobins, est le régisseur de Gondreville, un domaine autrefois propriété de la famille de Simeuse, partiellement décimée lors de la Révolution. Il nettoie un fusil et l’on se doute qu’il se prépare à commettre un crime. « Le cou, court et gros, tentait le couperet de la Loi », écrit Balzac, laissant dès lors peu d’interrogations sur le destin de ce personnage. Malgré son ancienne appartenance aux Jacobins, Michu est en fait lié aux de Simeuse.
L’histoire prend son élan lorsque deux policiers débarquent sur place pour enquêter sur un complot royaliste visant à commettre un attentat contre Napoléon. Laurence de Cinq-Cygne est la jeune femme à la tête de l’opération. La première partie du roman est consacrée à ce complot que Fouché, ministre de Napoléon, veut mettre à jour. Une véritable tension est palpable qui perdurera pendant tout le roman. Est-ce que Laurence de Cinq-Cygne, aidée par Michu, arrivera à échapper aux deux enquêteurs ? Une seconde affaire, liée à l’enlèvement d’un Conseiller d’Etat en 1806, engage les mêmes protagonistes.
Une ténébreuse affaire constitue tout d’abord un réel dépaysement dans une France où le pouvoir de Napoléon n’est pas encore consolidé alors que débute l’histoire (1803). Pour un lecteur de 2023, certains aspects peuvent paraître un peu obscurs, de même que les descriptions un peu longues des aristocrates. Néanmoins, il illustre bien les tensions à l’oeuvre, comme le résume ici Laurence de Cinq-Cygne en parlant de Napoléon :
Cet homme nous fait plus de mal avec sa cour que la Révolution avec sa hache !
Des exilés royalistes pensant rentrer au pays, des parvenus qui ont su épouser les vicissitudes de l’Histoire, mais aussi une héroïne, Laurence de Cinq-Cygne, qui telle une amazone, chevauche le récit comme son cheval : Balzac nous offre une large galerie de personnages. La troisième partie n’est pas exempte de rebondissements non plus, avec une machination qui met en jeu des hommes forts du nouveau régime.
En conclusion, une lecture agréable qui m’a permis de découvrir une nouvelle facette de Balzac. Je vous recommande :
d’acheter ce livre chez votre libraire
d’emprunter ce livre dans votre bibliothèque
de lire autre chose.
Une ténébreuse affaire, d’Honoré de Balzac. Folio, 1973, 305 pages. Lu en version gratuite sur Kindle.
Et si on bouquinait un peu ? 
Ah j’ai laissé tomber celui-ci. Pour citer mon micro-billet : « Balzac aime dresser une intrigue complexe dès le début afin de lancer son roman, mais le lecteur se retrouve noyé dans un truc incompréhensible où il y a des enjeux financiers, des règlements de compte post révolutionnaires et un complot pro/contre bonapartiste. » Mais on peut conseiller de le lire sur liseuse – c’est gratuit.
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C’est vrai qu’il y a de la complexité ; en même temps, je trouve que l’intrigue est astucieuse et que les rebondissements sont bien là. Je ne regrette pas de l’avoir lu 🙂
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Oh une bonne surprise passionnante que ce Balzac dans un genre assez inattendu
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Exactement, et ce livre est intéressant à conseiller ne serait-ce que pour cette raison.
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Lu il y a quelques temps je ne l’ai pas relu mais en touchant un peu je m’associe a la lecture commune avec ce lien https://netsdevoyages.car.blog/2019/05/24/une-tenebreuse-affaire-honore-de-balzac/
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Je n’avais pas vu ton billet à l’époque mais je viens de lire ton billet qui donne vraiment envie de le lire 🙂
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Oups trichant pas touchant!
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ce n’est pas et de loin mon roman préféré de Balzac, même si l’aspect policier du récit peut paraitre attractif je n’ai pas adhéré
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J’ai adoré cette lecture qui m’a vraiment dépaysée. Dans la foulée, j’ai lu la biographie de Fouché par Zweig pour mieux comprendre certains aspects.
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