Après avoir chroniqué un auteur autrichien confirmé, je vous présente aujourd’hui un premier roman sorti de la plume de Franziska Gänsler, une jeune autrice allemande. Je l’ai intercepté à sa sortie en version originale, puisqu’il a eu un très bon accueil de la part des lecteurs outre-Rhin. Je vous préviens, Eternellement l’été, dont l’histoire se déroule pourtant en automne, fera monter la température dans votre chambre !
Le roman nous emmène en Allemagne, à Bad Heim, dans une ancienne station thermale autrefois paisible où l’esprit et le corps sont censés se reposer. Cependant, en raison d’un été caniculaire interminable, la région est devenue une zone d’incendie et fait l’objet des unes des journaux nationaux. Soumise à une réglementation stricte depuis 6 mois, la vie des habitants est transformée : fini le petit potager, la chaleur est insupportable et le port du masque inévitable. On ne lève même plus la tête au survol d’un hélicoptère et des colonnes de voitures se forment tant les gens tentent de quitter la ville.
Le dernier ilot capable d’accueillir des hôtes est un petit hôtel familial actuellement tenu par Iris qui continue ainsi dans la lignée de ses grand-parents. Un jour d’octobre, elle accepte d’héberger une femme accompagnée de sa petite fille. Dorota est une belle femme très discrète au comportement étrange, aussi Iris essaie-t’elle de comprendre ce qui a poussé une mère à venir à Bad Heim – quel danger a-t-elle dû fuir si cette zone périlleuse lui semble être un refuge ?
Là où nous étions assises, c’était le silence. Dessins animés et cornflakes. Et dehors, l’incendie.
L’autrice a réussi à lier une histoire de femmes et de mères avec, en toile de fond, le climat et ses extrêmes aux conséquences catastrophiques ; elle nous offre ainsi un roman empreint d’actualité et captivant sur les relations familiales dont les protagonistes perdent le contrôle de leur vie – un roman certes pas joyeux, mais sensible qui démontre (pour apporter une touche positive) la solidarité féminine. Il est de plus porté par une traduction très fluide, et nous offre une tension palpable, accentuée par la fumée et les troubles respiratoires ou le journal télévisé en continu. Par petites touches, on en apprend plus sur cette catastrophe naturelle et sur l’histoire de Dorota et on se demande qui se manifestera plus tôt : le feu ou le passé ?
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Eternellement l’été, de Franziska Gänsler. Traduit de l’allemand par Yann et Astrid Franchet. Editions Astrid Franchet, 2023, 208 pages.
Lu dans le cadre des Feuilles allemandes
Et si on bouquinait un peu ? 
Faut pas rêver, il n’est pas ici, mais si je le vois en bibli, je saurai que ça vaut le coup.
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Nous sommes à deux pas de l’Alsace et comme il s’agit d’une maison d’édition alsacienne, on croise le livre sûrement un peu plus souvent que dans d’autres régions.
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Note à moi-même: le lire lorsque la température aura bien chuté cet hiver…
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Servi avec une bonne raclette, Fabienne !
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J’ai vu que le roman est édité par une petite maison strasbourgeoise. Du coup, c’est quasiment impossible de trouver le livre par chez moi. Evidement ma bibli ne l’a pas
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On est à deux pas de l’Alsace et il a été bien mis en avant dans une librairie mulhousienne. Ça sera sûrement pareil à Colmar ou Strasbourg. En général, il y a beaucoup plus de choix en littérature germanophone par ici.
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pour l’ambiance canicule et incendie, voici le lien vers un film allemand sur les bords de la Baltique : Le ciel Rouge
https://carnetsdemiriampanigel.blogspot.com/2023/09/le-ciel-rouge-allemagne-2023-christian.html
En ce moment j’aime bien coupler cinéma et littérature, je ne sais pas si j’envoie le lien vers les feuilles allemandes.
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Merci beaucoup pour le lien, Miriam. Tu as raison : une maison, les cendres, les hélicoptères… Je serais bien tentée par ce film, d’autant plus si l’histoire se déroule sur les bords de la Baltique ! N’hésite pas à participer avec des films ou des expositions – nous avons pour ça une catégorie à part « les balades culturelles » 🙂 En novembre, il y a également le festival Augenblick https://festival-augenblick.fr/fr/ mais je ne sais pas s’il est accessible pour toi.
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Me voilà très intriguée et il me faudra le fin mot de cette histoire. Je tenterai de suggérer cet achat à ma médiathèque, il a ses chances compte tenu de son sujet très actuel!
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Oui, c’est un sujet très actuel et on le croisera certainement plus souvent dans la littérature, surtout chez les jeunes écrivains. Tiens-moi au courant si ta bibliothèque a accepté 🙂
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J’ai lu récemment « Et la forêt brûlera sous nos pas » (roman suédois) sur ce sujet que l’on n’a en effet certainement pas fini de retrouver… Eternellement l’été intrigue en plus par le mystère autour de cette femme.
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Ah pour une fois, ma médiathèque me fait défaut aussi ! Mais je vois qu’il n’est sortie qu’en septembre, je suppose qu’il faut être un peu patiente. Son contexte me rappelle un peu le roman noté ici, que j’avais beaucoup appréciée, de l’australienne Madeleine Watts, « Triple zéro ».
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Comme toi, j’ai pensé tout de suite à Watts. Même si le roman de Gänsler est plus intimiste, ils partagent tous les deux cette tension et perte de contrôle causées par les changements climatiques. Un motif qu’on croisera sûrement de plus en plus souvent dans la littérature.
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Ce titre me parle tellement :)) !! J’aime beaucoup cette intrigue, je vais essayer de mettre la main sur le livre…
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Comme il s’agit d’une maison d’édition alsacienne, tu le trouveras très facilement si tu es de passage dans les librairies en Alsace 🙂
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