188 mètres sous Berlin est le premier roman écrit par l’écrivaine polonaise Magdalena Parys et avait reçu un accueil très positif des lecteurs. Comme l’ensemble de ses romans, il se passe en Allemagne avec une trame de fond historique, en l’occurrence le Berlin de la Guerre froide et la construction d’un tunnel de 188 mètres pour permettre l’exil de citoyens est-allemands vers Berlin Ouest. Du moins en principe…
Le roman s’ouvre sur l’année 2000. Klaus, dont on découvrira plus tard qu’il fut un « passeur » au temps où les blocs Est et Ouest se faisaient face, vient d’être assassiné. 10 ans plus tard, Petr Michalski, qui le connaissait bien, car ils avaient participé tous les deux à la construction d’un tunnel reliant Berlin Ouest et Est à la fin des année 70, mène une enquête pour déterminer qui fut à l’origine de la mort de Klaus. Pour ce faire, il reprend ses notes, mène des entretiens.
Le lecteur découvre ainsi les différents protagonistes qui ont été impliqués, directement ou pas, dans la construction de ce tunnel.
Le 11 août 1981, à 22h45, nous avons enfin terminé le travail. Avec ses 188 mètres, c’était sans doute le tunnel le plus long de l’histoire de l’Allemagne divisée par le mur. Il débutait dans une petite usine, depuis longtemps désaffectée et qui, une fois déjà, avait servi d’entrée à un souterrain.
L’idée première était de faire sortir le frère de Roman, Franz, de Berlin-Est. Chapitre après chapitre, on découvre Jürgen, Magda, Roman, Victoria, Klaus à travers ses notes. Le tunnel n’est pas évoqué tout de suite, et il faut saluer ici l’art de la construction du roman par l’autrice. Les éléments s’ajoutent les uns aux autres au fur et à mesure des différentes parties : la première dédiée à Jürgen est plus courte, il y évoque ses anciens élèves, l’école où il travaillait, y évoque ainsi des personnages que l’on retrouvera plus loin dans le livre ; celle, plus longue, dédiée à Roman, est beaucoup plus longue, passionnante et permet de lier certains événéments et protagonistes les uns aux autres. Que ce soit par des histoires d’amour, d’amitié, par des liens familiaux, tout le monde semble imbriqué dans cette histoire.
Magdalena Parys a choisi ce mode de construction complexe, qui permet de dévoiler peu à peu l’intrigue (bien plus compliquée qu’on pourrait le penser), en faisant également des détours temporels et spaciaux ; cela exige d’une lecteur une certaine concentration mais l’ensemble est vraiment très bien tenu. J’ai lu ce livre en l’espace de deux jours et j’en garderai vraiment un bon souvenir. Ma seule petite réserve concernerait peut-être la conclusion qui ne fait pas suffisamment écho au début du roman, et j’ai eu l’impression de ne pas « boucler la boucle ».
Si vous n’avez encore jamais lu cette autrice polonaise, 188 mètres sous Berlin constitue une très bonne entrée en matière (meilleure que Le Prince, que j’avais moins apprécié).
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188 mètres sous Berlin, de Magdalena Parys, traduit du polonais par Margot Carlier et Caroline Raszka-Dewez. Agullo, 2017, 382 pages.
Lecture commune réalisée avec Sacha du blog Des romans mais pas seulement.
je viens de lire un billet sur un autre blog beaucoup moins élogieux que ton billet alors je vais laisser ce roman là où il est !
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Je ne m’étais pas rendu que mon commentaire était si élogieux :-). En fait, la construction m’a beaucoup plus et ce fut une lecture des plus agréables en effet !
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Je vois que ce qui m’a gênée n’a pas été un problème pour toi 😄, et c’est tant mieux ! Je crois que la plupart des personnages m’ont été trop antipathiques pour adhérer davantage. Mais je pense que c’était voulu de la part de l’autrice de ne pas avoir de « héros ». Merci pour cette lecture commune en tous cas, c’était une excellente motivation !
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Oui, merci à toi également. C’est un livre qu’on avait depuis plusieurs années dans nos étagères et c’est un plaisir de le découvrir via une lecture commune. J’ai bien aimé les personnages, j’aurais voulu que Klaus soit un peu plus creusé.
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Ton avis et celui de Sacha se rejoignent un peu sur la conclusion pour le reste vos ressentis sans très différents. Je crois que je vais faire comme Luocine
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Merci pour ton commentaire. Je vois que Sacha a plus d’influence que moi 🙂
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L’avis de Sacha est assez différent du tien (d’où l’intérêt des lectures communes). Je crois que je ne vais pas me précipiter, mais à l’occasion pourquoi pas.
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Oui, tu as raison et c’est exactement ce qui plait dans ces lectures, hormis le fait de parfois « se forcer » à lire quelque chose d’imprévu. N’hésite pas, vraiment, je persiste et signe : c’est un bon livre 🙂
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Bonsoir Patrice, le sujet est intéressant, je le note pour un emprunt en bibliothèque. Bonne soirée.
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Merci beaucoup pour ton commentaire ! J’espère en lire un billet prochainement 🙂
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Comment ça, tu n’as pas aimé Le prince ni 188 mètres sous Berlin ? 😉
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Si, si, j’ai beaucoup aimé ce titre, mais beaucoup moins « Le prince » pour être franc.
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Tu as l’air d’avoir été davantage séduit par ta lecture que Sacha
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En effet, même si je comprends tout sa fait son avis qui est bien argumenté.
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AprèAprès avoir lu La Petite fille de Schlinck le livre que tu présentes me tente beaucoup d’autant que je n’ai que très peu lu sur le sujet
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Ah, je vois qu’il y a des lecteurs sensibles à mon avis positif :-). Bonne lecture par avance !
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