Un refuge, un retour aux sources… Voilà ce qui motive le narrateur du récit de Jérôme Magnier-Moreno, à quitter Paris après une dispute conjugale pour rejoindre Londres puis le nord de l’Ecosse, dans les Highlands, à la recherche de souvenirs, du temps passé, sur les « hauts lieux de » sa « mythologie personnelle », comme l’exprime à juste titre l’auteur.
Jérôme Magnier-Moreno est architecte-paysagiste, romancier mais aussi peintre sous le pseudonyme de Rorcha. Dans Highlands, le récit sur le voyage est agrémenté des peintures qu’il a consacrées à cette région d’Ecosse. Les couleurs sont omniprésentes dans ces peintures, profondes, contrastées, mettant en valeur les éléments (ciel, terre et eau) ; elles sont aussi une des composantes clés du texte dont chaque chapitre débute par une association de couleur, comme « Noir de tourbe » ou « Jaune écaillé ».
On le comprend très vite : l’Ecosse est lié à des souvenirs d’enfance marquants, comme la pêche avec le père (un moment de rapprochement qui fut malheureusement trop rare). Néanmoins, si le narrateur espère retrouver ses certitudes en faisant ce voyage, on comprend très rapidement que la nuit difficile dans le train de nuit et la randonnée entreprise sans préparation dans cette région sauvage ne donneront pas le résultat escompté.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance du livre, l’introspection dont fait preuve le personnage principal, la poésie du texte. J’ai également été très ému par la très belle évocation de la maladie de sa mère, des remerciements jamais donnés ; les lignes qu’il lui consacre sont parmi les plus belles du livre.
Non loin de ce lac, ma mère et moi avions découvert une stalking hut à moitié écroulée par les ans où nous nous étions réfugiés un jour de mauvais temps. Une photographie aux couleurs passées d’un album familial nous y montre, serrés l’un contre l’autre, frigorifiés mais souriants et heureux dans nos K-way. Si je devais ne garder qu’une photo de mon enfance, ce serait celle-là.
D’ailleurs, si un tel tour de passe-passe était possible, je ferais également en sorte que cette réminiscence argentique élimine et remplace dans ma mémoire toute la fin de la vie de ma mère. Sa lente agonie, son étrange silence d’une année, comme une retraite intérieure, allongée sur le canapé bleu sombre du salon à se laisser flotter dans les courants de morphine en attendant que son cancer l’emporte.
Et moi qui l’observais de loin, à travers le feuillages pourpre, de la lucarne de mon petit atelier dans le jardin, alors que je m’étais mis à peindre quelques mois plus tôt, partagé entre cette nouvelle passion pour la peinture et la douleur causée par la chute libre de ma mère.
Je peignais en riant et en pleurant.
Je n’ai finalement qu’un seul regret : que ce voyage et ce récit s’arrêtent finalement très vite, à la page 111. J’aurais volontiers continué les deux.
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lisant autre chose
Highlands, de Jérôme Magnier-Moreno. Gallimard, collection Le sentiment géographique, 128 pages, 2024.
Merci à Jérôme Magnier-Moreno de nous avoir personnellement envoyé Highlands ainsi que pour la très belle dédicace qu’il nous a écrite et dessinée. A noter : il fut récemment l’invité de l’émission France Culture « Carnet de routes« , de Mathias Enard, pour parler des Highlands.
Et si on bouquinait un peu ? 
Exact, très beau livre, texte et illustrations…
(aucun rapport, mais je lis Le fou du Tsar : quelle date pour la LC Kross?)
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Je suis tout à fait d’accord avec toi !
Pour la LC de Kross, nous avons fixé la date du 27 septembre
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un livre à offrir aux amoureux de cette région , ils sont nombreux autour de moi.
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Oui, c’est un joli cadeau et un très bon moment de lecture que tu leur offriras à cette occasion
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Je l’avais déjà repéré et noté chez Keisha. Ce livre ne pourra que me plaire et ravivera certainement de beaux souvenirs de mon voyage dans la région en été 2023…
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Merci pour ton commentaire. J’ai lu beaucoup d’avis positifs sur ce livre sur la blogosphère, et mon avis va dans le même sens (même sans avoir jamais visité cette région !)
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Décidément, ce livre génère beaucoup d’enthousiasme sur la blogosphère. Je ne sais pas encore si je le lirai, mais j’ai déjà une idée de cadeau pour un prochain anniversaire d’une amie qui adore l’Ecosse.:)
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Exactement, c’est ce que je me disais également ; je n’ai lu que des avis allant dans le même sens (le bon !). Très bonne idée de cadeau car le livre propose également une évasion via la peinture.
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Tu as encore réussi à réaliser une magnifique photo! J’ai été très émue moi aussi par l’évocation de la mère et des regrets de l’auteur envers elle, tout en riant franchement à certaines de ses péripéties et déconvenues. Un très beau livre indéniablement.
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Merci pour la photo – mais là, soyons honnêtes, c’est Eva qui en porte tout le mérite. Tu peux d’ailleurs voir aisément la différence entre les photos que je fais et celles d’Eva qui y apporte beaucoup de soin et de créativité :-).
Oui les passages sur sa mère sont vraiment émouvants. Je n’ai pas insisté trop sur l’aspect drôle du livre à certains endroits mais tu as tout à fait raison ! Merci pour ce commentaire.
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C’est vrai, il est trop court et on sent que l’auteur a encore à raconter … un très bon livre avec les peintures qui l’accompagnent.
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Tout à fait en phase avec ton commentaire !
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je l’ai lu cet été avec bonheur
je ferai une chronique d’ici quelques jours
je partage ton avis
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Je vais alors suivre de près l’actualité de ton blog pour lire ce que tu en dis.
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L’auteur a été invité sur FC : je vais tenter d’écouter l’émission en replay.
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Bonsoir Patrice, moi qui suis allée en Ecosse il y a une dizaine d’années, j’ai noté ce récit (court). Cela donnerait envie d’y retourner. Merci. Bonne soirée.
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Merci pour ton commentaire. A coup sûr, c’est une invitation à découvrir l’Ecosse !
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