Attirée par le titre, Aux gens qui doutent, et par la quatrième de couverture, je n’ai pas hésité à saisir l’occasion, lors de la dernière masse critique Babelio, de découvrir la plume de l’autrice suisse Laura Gamboni. Le roman en question, le deuxième à son actif, nous emmène dans un quartier éco-responsable en introduisant des personnages de tous âges et natures.
Dans le passé, j’au pu me promener dans un quartier écologique de Freiburg dans le Bade-Wurtemberg, curieuse de découvrir son microcosme, d’entrevoir ce qui se passait sous la surface. J’y suis finalement parvenue par l’intermédiaire de ce roman dont les protagonistes emménagent progressivement dans un quartier construit, en Suisse, non seulement selon les principes écologiques, mais également solidaires. Ainsi, le lecteur y côtoie des familles aisées, mais aussi celles qui bénéficient des logements subventionnés, chacun ayant derrière lui une autre trajectoire.
Quand on te lance sur tes sujets, on ne t’arrête plus. Lucas qui te fait du souci, un tout sensible qui subit un déménagement un an après son entrée à l’école. Philippe, qui ne veut rien entendre. Solveig que tu ne comprends pas, c’est pas la même culture, tu vois? Et puis tes petits-enfants qui entrent dans l’âge adulte sans un seul nom de profession concevable. Raphaël, gestionnaire de parc informatique? Sonia, administratrice de compagnies indépendantes? Pour Jérôme, tu n’as jamais compris. Et Valentin, aspirant journaliste comme son père, qu’est-ce qu’il va galérer parmi ces journaux gratuits et ces fake news sur les réseaux sociaux… Sans compter Mathilde, avec son master aux Beaux-Arts! Une chose est sûre, Philippe n’est pas près d’être libéré de ses charges…
Au centre de l’histoire se trouvent deux familles, les Veillon et les Ardant. A la tête de la dernière est Philippe, sexagénaire, qui a goûté au plaisir de devenir père plusieurs fois, avec trois femmes différentes, la dernière en date étant Solveig avec laquelle il élève Lucas, un petit garçon hypersensible. Tandis que sa mère Jacqueline soupèse encore les pour et les contre d’un éventuel déménagement, sa fille Sonia a déjà franchi le pas. Son quotidien se résumant au travail et à ses deux filles, elle accepte de ce fait les invitations d’Isabelle pour que leurs enfants jouent ensemble, ce qui nous permet de découvrir la famille Veillon.
Une fois plongée dans leurs jeux, les filles vous laisseront quatre à table, deux couples sans commune mesure et le regard des Veillon, comme une loupe grossissante, jettera le discrédit sur chaque détail de ta vie.
L’autrice donne tour à tour la parole à tous les protagonistes, des plus jeunes aux plus âgés, en utilisant la deuxième personne du singulier à laquelle j’ai dû m’habituer au début. Elle rédige ainsi la véritable chronique d’un quartier dans lequel chacun a apporté ses « bagages » : son vécu, mais aussi ses principes, ses attentes, sans oublier ses doutes. Elle ne reste pas en surface et, en très bonne observatrice, permet à ses personnages de gagner rapidement en épaisseur. Isabelle et sa volonté de sauver la planète mais se heurtant aux limites de ses actions ; Sonia cochant les tâches sur des to-do-listes interminables et s’interrogeant sur ses rôles de mère et d’épouse ; Lucas dans sa bulle, avec ses craintes que personne ne comprend véritablement… En créant des personnages crédibles et attachants, l’autrice réussit à capter leur questionnement, ainsi que leur regard étonné sur le décalage entre ce dont ils ont rêvé et ce qu’ils sont finalement devenus. Une réflexion très intéressante sur la société d’aujourd’hui et ses paradoxes.
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Aux gens qui doutent, de Laura Gamboni. Slatkine, 2025, 488 pages.
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Participation au défi Sous les pavés, les pages chez Ingannmic et Athalie.
Et si on bouquinait un peu ? 
J’aime beaucoup les histoires de quartiers, villages, immeubles.. bref, de voisins. Et puis, il y a la petite touche ecolo.
NB: Ce livre doit sans doute entrer dans le challenge sur les villes chez Ingannmic et Athalie non ?
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Moi aussi ! J’ai trouvé cette question de l’engagement citoyen et écologique très intéressante, puisque le livre parle de toutes les contradictions : quartier écologique pour lequel il fallait quand même fortement détruire / déboiser; les limites des actions individuelles ; la capacité des habitants d’un quartier de prendre des décisions communes concernant les actions participatives (par ex. un poulailler commun) …
Pour le défi d’Athalie et Ingannmic, j’ai longtemps hésité, mais vous avez raison, cette lecture rentre bien dans son cadre ! Merci pour le rappel.
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Cette forme d’habitat m’intéresse beaucoup, et c’est un terrain propice à une belle analyse de la société. Une bonne pioche de Masse critique !
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Oui, c’était très intéréssant pour moi et d’actualité, beaucoup de questions que chacun se pose éventuellement. Une bonne pioche, tout à fait 🙂
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c’est un essai , si je comprends bien ce quartier et ces gens existent vraiment , bravo à eux !
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Non, ce n’est pas un essai, mais je vois quelle partie de mon texte t’a induite en erreur. Le quartier de Freiburg existe bel et bien, mais ici, l’autrice a ancré son histoire en Suisse et a imaginé un quartier écologique, Ecovallon, en bordure d’une agglomération urbaine d’un côté et d’une forêt de l’autre. C’est un roman très intéressant apportant beaucoup de points de vue. D’ailleurs, ça m’a fait du bien de lire un roman 100% contemporain sans allers-retours dans l’histoire.
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Le titre me fait penser à la chanson d’Anne Sylvestre.
Les professions improbables m’amusent.
Je retiens ce titre pour mon prochain passage à la bibliothèque
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Je découvre grâce à toi une chanson que je ne connaissais pas, merci !
J’espère que tu le trouveras, ce n’est pas toujours évident avec la disponibilité des livres suisses en France.
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il existe en numérique
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Je pensais aussi à la chanson d’Anne Sylvestre… Un beau titre pour un roman qui pourrait me plaire.
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Merci à toi et à Miriam pour la découverte de cette belle chanson !
Un livre très intéressant sur les questions que chacun d’entre nous pourrait se poser éventuellement à un moment ou un autre de sa vie. J’ai bien aimé qu’il s’agit d’un récit très nuancé, apportant plein de points de vue.
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Même question qu’Alexandra : il me semble que cette lecture est éligible aux lectures urbaines ?
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J’ai longtemps hésité et ce matin, je ne vois pas pourquoi ! Vous avez bien raison, c’est un quartier en bordure d’une grande ville et ce type de lieu rentre bel et bien dans votre défi urbain. Je vais ajouter le logo. Merci !
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J’ai récupéré ton lien, merci !
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Le point de départ m’intéresse beaucoup ; cette recherche de mode de vie est passionnante. Ma bibliothèque ne l’a pas hélas.
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Un sujet intéressant, en effet, ce décalage entre le rêve et la réalité.
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