Marcel Pagnol – Le Château de ma mère

PagnolAprès avoir relu il y a quelques mois le premier tome des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, La gloire de mon père et l’inoubliable « épopée cynégétique des bartavelles », il me tardait donc de retrouver le petit Marcel et toute sa famille dans la suite que constitue Le Château de ma mère.

Voici donc la famille Pagnol de retour dans sa résidence de vacances, dans le paysage enchanteur que représentent les environs de la ville d’Aubagne et la colline du Garlaban. Un matin de chasse, Marcel rencontre un jeune garçon, Lili des Bellons. Commence alors entre les deux amoureux de la nature une réelle histoire d’amitié. « Je n’avais jamais été si heureux de ma vie », confie ainsi Marcel, qui est comme dans le premier tome le narrateur.

La pose de pièges, les expéditions dans la garrigue, la chasse constituent le quotidien des deux amis. Quand la rentrée des classes pointe son nez, c’est une amère déception pour Marcel, qui ne peut se résigner à abandonner son cher Lili et ses collines. Il décide alors de quitter ses parents pour devenir ermite… une aventure qui ne dure qu’une nuit mais qui vaut au lecteur de jolies pages avec une innocence si propre à la jeunesse. Rentré à l’école, ses pensées s’évadent souvent :

Je travaillais avec courage, mais bien souvent ces gendarmes et ces soldats passaient en vain, car j’entendais grésiller des cigales, et au lieu des rameaux dépouillés des platanes de la cour, je voyais un coucher de soleil sanglant sur Tête-Rouge : mon cher Lili descendait le raidillon de La Badauque, en sifflant, les mains dans les poches, avec un collier d’ortolans et une ceinture de grives…

Il est donc question d’amitié dans ce livre, qui est également un joli hommage à la mère du narrateur. Une mère douce, aimante, discrète, mais qui est capable de convaincre le directeur d’école pour que Joseph ne recommence ses cours que le lundi après-midi, permettant à la famille de venir tous les week-end. Une mère si inquiète lorsqu’elle longera le canal et traversera les propriétés qui le longent, afin de raccourcir le trajet ; en particulier le château qui donne son nom au livre.

La légèreté du premier tome, qui accompagne encore partiellement ce second opus,  s’estompe à la fin du récit, quand Marcel Pagnol nous révèle le destin de ceux qui peuplaient les histoires merveilleuses de ces vacances en Provence :

Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.

Il y a bien longtemps que j’avais fait ma première lecture de ce livre. Si la magie était intacte pour La gloire de mon père, je dois avouer que mon enthousiasme fut moindre pour cette suite. Je reconnais tout de même qu’il faut la lire car elle fait partie d’une oeuvre plus large. Je vous conseille donc au final de :

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Le Château de ma mère, de Marcel Pagnol. Editions de Fallois, collection Fortunio, 2008. 224 pages.

16 réflexions sur “Marcel Pagnol – Le Château de ma mère

  1. Avatar de Goran Goran 7 juin 2020 / 16:12

    J’ai sans doute lu Marcel Pagnol quand j’étais plus jeune, mais je ne m’en souviens plus. Par contre, j’ai en tête les films, ce sont d’ailleurs de très belles adaptations. À cause de ça, je ne suis pas certain de pouvoir venir ces livres…

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    • Avatar de Patrice Patrice 11 juin 2020 / 15:16

      J’ai un très bon souvenir de ces livres qui faisaient partaient de mes lectures d’enfance, renforcé par les très bons films (je suis bien d’accord avec toi !)

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  2. Avatar de Passage à l'Est! Passage à l'Est! 7 juin 2020 / 17:31

    Dommage pour cette lecture plus mitigée. Comme pour La gloire de mon père, je crois que le souvenir ému que j’ai du livre est très lié au film et aux acteurs, et aussi à la fin poignante du livre. Comptes-tu continuer l’aventure avec les deux autres livres?

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    • Avatar de Patrice Patrice 11 juin 2020 / 15:18

      Je ne sais pas encore mais je pense que oui. Et je souhaiterais également lire ou relire certains titres de Pagnol qui ne font pas partie de cette série.

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  3. Avatar de allylit allylit 7 juin 2020 / 17:32

    Que de souvenirs !! Je ne l’ai pas lu depuis des années, je me demande si je l’apprécierai autant maintenant.

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    • Avatar de Patrice Patrice 11 juin 2020 / 15:19

      Je pense que « La Gloire de mon père » t’apporterait encore beaucoup de plaisir !

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  4. Avatar de tantquilyauradeslivres tantquilyauradeslivres 7 juin 2020 / 20:19

    J’ai aussi de très jolis souvenirs de lecture, mais plus encore des films que je me souviens avoir vus en vacances chez mes grands-parents. De si bons moments !

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    • Avatar de Patrice Patrice 11 juin 2020 / 15:20

      Oui, et c’est le genre de livres / films qu’on a plaisir à redéguster :-). Merci pour ton commentaire.

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  5. Avatar de laboucheaoreille laboucheaoreille 7 juin 2020 / 21:13

    J’avais lu « La gloire de mon père » il y a bien longtemps, une lecture très amusante. Mais je n’ai pas lu « le chateau de ma mère » …

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    • Avatar de Patrice Patrice 11 juin 2020 / 15:22

      Il y a également de très bons moment dans ce livre. La narration par le jeune Joseph donne une vraie innocence / fräicheur à la tonalité du livre.

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  6. Avatar de luocine luocine 9 juin 2020 / 14:53

    de si beaux souvenirs de lecture , cet auteur m’a fait aimer la Provence.

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  7. Avatar de Lilly Lilly 12 juin 2020 / 10:55

    Je ne les ai jamais lus, mais j’ai vu les films à l’école primaire. Je m’en souviens encore très bien. La fin de celui-ci est très triste par contre…

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    • Avatar de Patrice Patrice 13 juin 2020 / 06:20

      Je vois que les films ont laissé des traces chez beaucoup de personnes, et il faut s’en féliciter !

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  8. Avatar de Jerome Jerome 3 mars 2024 / 09:57

    Ce livre faisait partie de mes lectures d’enfance, en vacances à la campagne chez mes grands- parents. Je crois que l’exemplaire tout corné avait du appartenir à mon père avant, et moi-même je l’ai relu de nombreuses fois.

    Un beau roman, plein de nostalgie, avec une vraie saveur dans le choix des mots et des expressions – on croirait entendre les cigales – parfois on a même l’impression que Pagnol vous fait presque un clin d’oeuil malicieux avec ses mots.

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