
Après la Hongrie et les Pays-Bas, je continue aujourd’hui d’explorer l’excellente collection L’âme des peuples des éditions Nevicata, dont le but est de donner des clés de compréhension sur des Etats/régions du monde. Dans le cadre du Mois latino-américain, c’est donc l’Argentine qui est aujourd’hui notre pays de destination grâce à Argentine, le tango des ambitions, écrit par Camille Lavoix, une journaliste installée en Argentine.
S’il fallait tout de même trouver une caractéristique à l’âme argentine, ce serait celle d’un pays au grain de folie (parfois) salutaire, éternellement décalé, pour le meilleur et pour le pire.
Même si l’évocation de l’Histoire n’est pas le seul aspect mentionné dans cette collection, je voudrais néanmoins commencer mon propos en donnant quelques clés de l’Histoire du pays. L’Argentine, dans sa forme actuelle, est un pays jeune (à peine plus de 200 ans).
L’Argentine faisait partie de la vice-royauté du Pérou créée par Charles Quint en 1452. Elle englobait toute l’Amérique du Sud, à l’exception de l’Est du Brésil et du Venezuela. Cet immense territoire fut par la suite intégré à la vice-royauté du río de la Plata en 1776, dont le périmètre correspond aujourd’hui à l’Argentine, à l’Uruguay, au Paraguay et à la Bolivie, plus quelques parties des pays voisins, avec Buenos Aires comme capitale. Quand l’indépendance de facto est déclarée en 1810, l’Argentine prend son format actuel, à quelques modifications près.
Ce qui m’a frappé, c’est de lire que le pays a connu 13 dictatures militaires depuis 1930. Quant au péronisme, qui a vu le jour en 1945, il reste pour moi une réelle énigme :
On ne peut pas définir le péronisme, il peut être de droite ou de gauche avec des modalités de droite ! À l’image de l’Argentine : un pays indéfini politiquement. Le péronisme représente la classe des travailleurs, mais il n’est en aucun cas révolutionnaire ou antisystème.
Oui, à la lecture de ce livre, la notion d’extrêmes est l’une de celles qui ressurgissent. Cela commence bien sûr par les paysages et les climats qui y règnent. Puissance agricole, riche en ressources naturelles (gaz de schiste, uranium, minéraux), le pays connaît néanmoins des crises économiques récurrentes qui ont appris aux classes moyennes à savoir vivre au jour le jour. Des extrêmes que l’on retrouve également dans les classes sociales, entre grands propriétaires d’un côté et ceux qui sortent les cartons pour y dormir dans les rues de Buenos Aires.
Un autre aspect est celui du contre-courant. Après la Seconde Guerre Mondiale, l’Argentine ne suit pas la communauté internationale dans sa condamnation du nazisme ; il suffit de se rappeler que Mengele, Eichmann et Priebke y trouvèrent refuge. Dans un tout autre registre, ce pays catholique est celui où a été ouvert le premier lycée transsexuel du monde.
Pour terminer, c’est un réel attachement envers le pays et les habitants qui se développe à la lecture de ces pays. Une certaine lenteur, une façon de savourer la vie (en buvant le maté, en passant des heures à préparer le barbecue) côtoient des passions au rang desquels le football et le tango sont devenus des symboles.
Un voyage des plus instructifs en moins de 100 pages ! En conclusion,
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lire plutôt autre chose
Argentine, le tango des ambitions, de Camille Lavoix. Collection L’âme des peuples, éditions Nevicata. 2015. 96 p.
J’aime beaucoup cette collection, dont les textes sont à la fois instructifs et accessibles. A propos des nazis en Argentine, j’ai noté chez Marilyne, à l’occasion de ce mois latino, le titre « Eichmann à Buenos Aires », d’Ariel Magnus. Merci pour cette nouvelle participation, et ce billet très tentant !
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Je partage tout à fait ton avis ! Merci pour le conseil de lecture. J’aurais voulu participer plus, mais des aspects personnels ont freiné les lectures et la tenue du blog ces derniers temps. Et depuis une semaine, le suivi de l’actualité a pris le pas…
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une bonne façon de connaître ce pays .
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Tout à fait !
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Encore rien lu de cette maison d’édition alors c’est une belle découverte grâce à ton article. J’ai participé aussi au mois latino-américain.
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Je te la conseille car cette collection permet vraiment de découvrir des pays avec un regard très différent. Ce mois latino-américain est en fait le seul moment où je découvre la littérature de cette région.
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Je crois que moi aussi….
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j’ai longtemps « blacklisté » l’Argentine de mes lectures à cause de la dictature, de l’accueil des nazis etc…
mais avec l’âge on devient plus tolérant et curieux de découvrir des trésors littéraires.
il faut que je fasse la connaissance de cette maison d’éditions ..
Le titre me plaît beaucoup je me le note pour 2023 🙂
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Tu verras, ce sont des livres très courts, et très riches. Mon préféré à ce jour reste celui sur la Hongrie.
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