Sur les ossements des morts est le premier livre que je lis de l’autrice polonaise Olga Tokarczuk. Je saisis l’opportunité du Mois de l’Europe de l’Est, et plus précisément de ce jour dédié aux lectures communes de l’oeuvre de l’autrice polonaise pour enfin franchir le pas ! Dans ce roman, elle nous emmène en Pologne, près de la frontière tchèque, dans un petit hameau où plusieurs personnes sont retrouvées mortes…
Lire ce livre signifie tout d’abord se plonger dans une ambiance particulière. C’est l’hiver dans ce petit hameau désormais déserté par les propriétaires de résidences secondaires. Il y fait froid, le vent souffle, l’accessibilité est réduite en raison de la neige. Tout à coup, l’une des rares habitantes présentes, Janina, est réveillée en pleine nuit par l’un de ses voisins, Matoga. La raison ? Leur voisin, surnommé Grand Pied, a été retrouvé mort. Janina et Matoga vont sur les lieux, habillent le corps et supposent à cette occasion qu’il est mort étouffé par des petits os que l’on retrouve dans la gorge. Cette disparition est le prélude à d’autres…
Janina a une théorie : ce sont les animaux qui se vengent de ces personnes qui les maltraitaient. La police la prend pour une folle. Se pourrait-il qu’elle ait raison ? Attardons-nous sur le personnage de Janina. Elle se présente comme une vieille femme :
Je suis à présent à un âge et dans un état de santé tels que je devrais penser à me laver soigneusement les pieds avant d’aller me coucher, au cas où l’ambulance viendrait me chercher en pleine nuit.
On l’imagine comme ayant toujours vécu dans ce hameau, un peu excentrique (elle donne des surnoms aux gens qu’elle côtoie) mais au fil de la lecture, on se rend compte qu’elle a eu un parcours assez riche, la conduisant dans des pays lointains ; passionnée d’astrologie, elle aide également pendant son temps libre un de ses anciens élèves à traduire des oeuvres de William Blake et donne des cours d’anglais aux enfants de l’école. Elle est la narratrice du livre, qu’elle porte littéralement. Un dernier détail qui n’est peut-être pas anodin eu égard à la théorie qu’elle développe sur le ou les meutriers : elle aime la nature, qu’elle respecte, et ne supporte pas la mort des animaux :
Je ressens du regret, un énorme regret pour chaque animal mort, une sorte de deuil qui ne se termine jamais. Un deuil en remplace un autre, je suis constamment endeuillée. Voilà à quoi j’en suis réduite.
Il y a un côté polar dans ce livre, même si ce n’est pas le qualificatif qui vient immédiatement à l’esprit quand on évoque ce dernier. Il y a également un côté fantastique et peut s’apparenter à une fable écologique. Sur les ossements des morts m’a beaucoup plu ; la fluidité de l’écriture, l’atmosphère qu’il en ressort, la description de la nature, la personnalité du personnage principal m’ont fait passer un très bon moment de lecture et m’incite à continuer de découvrir Olga Tokarczuk à travers d’autres oeuvres.
Notons que ce titre a déjà été chroniqué plusieurs fois durant notre mois thématique ; vous pouvez retrouver en cliquant sur les liens les chroniques de Ma librairie, Les livres d’Eve, Lilly et ses livres, Le blog de Krol, Lire et merveilles.
Ont participé à cette lecture commune co-organisée avec Passage à l’Est :
- Maison de jour, maison de nuit (Bar aux lettres)
- Sur les ossements des morts (Je lis je blog)
- Les pérégrins (Book’Ing)
- Histoires bizarroïdes (Pativore)
- Histoires bizzaroïdes (En lisant & en voyageant)
- Récits ultimes (Passage à l’Est!)
En conclusion :
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Lisez autre chose
Sur les ossements des morts, d’Olga Tokarczuk, traduit du polonais par Margot Carlier. Libretto, 288 pages, 2014.
Lecture dans le cadre du Mois de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran.
Et si on bouquinait un peu ? 
Bonjour Patrice. J’avais lu « les enfants verts » de Tokarczuk et bien aimé cette atmosphère étrange et le symbole écologique. Juste un mot pour signaler que j’ai publié deux articles pour le mois de L’Europe de l’Est, en particulier sur Gogol et « la douce » de Dostoievski. Merci et bon week-end !
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Merci Marie-Anne ! J’ai lu des avis un peu plus mitigé sur ces histoires dites bizarroïdes, mais en tout cas, je suis partant pour découvrir davantage l’autrice. J’ai lu tes chroniques ce matin, tu nous offres vraiment de belles découvertes 🙂
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Ah d’accord. Mais je ne suis pas sûre que « les enfants verts » et « les histoires bizarroides » soient le même livre. En tout cas j’ai lu ce premier livre et non pas le second. Je lui avais trouvé du charme même si je veux bien croire qu’elle a dû en écrire de meilleurs et plus ambitieux.
Merci beaucoup et très bonne semaine 🙂
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Je n’ai pas aimé celui-ci, je crois que j’ai été allergique à la narratrice. Ceci dit, mon billet n’est pas si négatif. Mais c’est quand celui de ses livres qui me plaît le moins.
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J’avais l’impression que « Sur les ossements des morts » faisait plutôt l’unanimité, mais finalement non 🙂
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C’est avec ce titre que j’ai découvert l’auteure, et j’avais notamment été charmée par ce mélange de genres que tu évoques, qui donne au roman une atmosphère à la fois indéfinissable et fascinante. Merci pour l’organisation de cette LC, qui m’a permis une fois de plus d’apprécier la plume d’Olga Tokarczuk qui jusqu’à présent ne m’a jamais déçue…
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Je dois reconnaître que l’idée d’organisation de la LC revient à Passage à l’Est :-). Merci à toi pour la chronique sur Les pérégrins, que je me fixe de lire prochainement !
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j’ai beaucoup aimé cette lecture que j’ai lue en 2020, on parlait de cette auteure car elel venait de recevoir le prix Nobel . Pour moi c’est un roman total qui n’entre dans aucune case si ce n’est celui de la littérature.
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Merci à toi pour ce commentaire ; je pense que tu as tout simplement résumé de la meilleure façon ce livre !
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Il faudrait que je continue avec cette autrice. J’ai lu Les pérégrins, qui m’a laissée un peu perplexe, et Dieu, le temps, les anges et les hommes que j’ai bien plus apprécié.
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Je suis heureux de voir que le Nobel de littérature a exposé beaucoup plus son oeuvre aux lecteurs. Il y a de quoi piocher dans son oeuvre 🙂
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C’est amusant de voir les adjectifs utilisés pour décrire le ressenti après la lecture de Tokarczuk – allergique, fascinant, total, perplexe, apprécié… Pour moi, Récits ultimes m’a fait tomber dans la catégorie « perplexe » mais j’avais beaucoup aimé mes deux autres lectures. Je pense que Sur les ossements des morts sera ma 4e. Contente que tu aies enfin eu l’occasion de la lire, et soulagée qu’elle t’ait plu!
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Tu m’as donné la motivation qui me manquait en suggérant cette lecture commune :-). Je me suis fait la même réflexion que toi en lisant les différentes chroniques, on balaie en effet un large spectre de commentaires 🙂
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Bonjour Eva et Patrice, pareil pour moi première fois que je lis cette autrice et, même si je suis un peu dans l’expectative, je sais que je la relirai 😉 J’ai lu Histoires bizarroïdes d’Olga Tokarczuk (Noir sur blanc, 2020), un recueil de 10 nouvelles dans le genre de l’imaginaire https://pativore.wordpress.com/2023/03/11/histoires-bizarroides-dolga-tokarczuk/ ; bon weekend et bonne continuation du Mois Europe de l’Est 🙂
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Un grand merci à toi pour cette belle participation et à bientôt ! Patrice
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Ce roman est mon préféré de cette autrice, je trouve que c’est le plus accessible
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J’appréhendais un peu la lecture, mais je partage ton avis : il est très accessible.
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Bin sûr qu’il faut le lire, et les autres écrits de l’auteure!!! Jamais fade, ce qu’elle propose.
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C’est bien résumé !
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J’ai choisi aussi ce titre dans le cadre de la lecture commune autour d’Olga Tokarczuk . Je partage entièrement ton ressenti sur l’ambiance du roman et le personnage principal qui, comme tu le dit justement, porte le roman. Pour moi aussi, ce roman a été une belle découverte puisque je n’avais jamais lu aucun livre de la romancière polonaise.
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Cela fait plaisir de découvrir enfin cette autrice dont il fut beaucoup question dans les précédentes éditions de notre mois thématique ! Merci pour ta participation !
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Bonjour, je n’ai pas lu celui-ci, j’ai lu « Dieu, le temps, les hommes et les anges ». J’avais beaucoup aimé l’atmosphères du livre, et la plume de l’auteure. bonne soirée, Claude
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Merci pour le commentaire, Claude. Je note celui-ci après les Pérégrins 🙂
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J’avais encore plus aimé les Pérégrins ;o)
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C’est aussi avec ce titre que j’ai découvert cette autrice, et même si certains recueils de ces récits m’ont parfois laissée perplexe, j’ai toujours apprécié l’atmosphère qu’elle sait créer. Et je compte bien continuer !
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Il y a vraiment une tonalité particulière, je comprends ton commentaire et ta volonté de continuer à la découvrir !
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Je n’ai pas eu le temps de me consacrer à cette LC – trop de lectures par ailleurs. Et c’est avec grand regret que je vois passer tous ces billets. Le tien en tout cas fait très envie, et j’essaierai de laisser une petite place au cours des prochains mois pour cette lecture qui promet visiblement beaucoup de plaisir.
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C’est une autrice que je me promets de découvrir un jour… pourquoi pas avec celui-ci, ton billet est plutôt engageant…
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C’est une écrivaine dont on ne peut oublier les livres. Les enfants verts et Dieu, le temps, les hommes et les anges sont très bons aussi.
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Je veux lire cette autrice depuis qu’elle a reçu le Nobel, mais j’entends tellement dire que son oeuvre n’est pas facile d’accès que je recule le moment de m’y mettre. Peut-être avec ce texte.
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