
Giacomo Mazzariol est un jeune italien de 19 ans, qui nous raconte dans Mon frère chasse les dinosaures l’histoire de son petit-frère, Giovanni, atteint de Trisomie 21. Un roman qui a eu un très grand succès dans son pays d’origine, l’Italie, traduit dans une vingtaine de langues, et qui a fait l’objet récemment d’une adaptation cinématographique.
Un coup de volant un peu brusque pour aller se garer sur un parking de supermarché, le temps pour les parents de partager une confidence qui change tout pour Giacomo, 5 ans, et ses deux soeurs, âgées de 7 et 2 ans. Leur maman attend en effet un petit frère. C’est l’enthousiasme qui règne dans la famille. Quelques semaines plus tard, le rituel reprend pour partager une autre nouvelle. Le petit-frère sera « spécial » :
_ Spécial ?, a répété Chiara.
_ En quel sens, spécial ?, ai-je demandé.
_ Dans le sens, a dit papa, qu’il sera… différent. Affectueux, d’abord. Très. Très. Très. Et puis souriant et gentil. Et tranquille. Et avec…, ses rythmes à lui.
J’ai levé un sourcil :
_ Ses rythmes à lui ?
_ Et il aura d’autres choses spéciales qui lui seront propres et que nous ne savons pas encore, a souri maman.
_ Donc c’est une bonne nouvelle ?, a demandé Chiara.
_ Ce n’est pas seulement une bonne nouvelle, a dit papa, sérieux. _Il a plissé le front de manière rigolote, et la voiture a commencé à se gonfler et à se dégonfler comme si elle respirait avec nous. _C’est bien plus, a-t-il dit. C’est une nouvelle époustouflante. _ Puis il s’est tourné et a allumé la radio.
Et voici donc venir le petit Giovanni, surnommé Gio, que son grand-frère attendait impatiemment. Avec beaucoup d’humour, le narrateur relate son enfance, mais aussi les difficultés d’acceptation à l’adolescence, le conduisant sciemment à cacher l’existence de son frère à ses amis ; il y a un épisode très frappant dans un parc où il n’intervient pas alors que d’autre garçons raillent le cadet :
Choisir d’aimer, ce n’était pas choisir quelqu’un à aimer. Mais je n’y arrivais pas. Parce que c’était moi qui avais besoin d’être aimé. Et je voulais que mes amis, mes copains de l’école, soient les premiers à m’aimer. J’avais peur de perdre leur écoute et leur estime s’ils avaient su pour Gio.
J’ai trouvé cette honnêteté de ton très touchante dans le livre. C’est un court récit d’à peine 200 pages, accessible, dans lequel Giacomo Mazzariol rend un très bel hommage à sa famille et écrit une ôde à la différence :
Il m’a fallu onze ans pour voir le monde avec les yeux de mon frère. Et je vous jure, ce monde n’est pas mal du tout.
C’est un livre que je vous conseille de découvrir en :
X l’achetant chez votre libraire
X l’empruntant dans votre bibliothèque
lisant autre chose
Mon frère chasse les dinosaures, de Giacomo Mazzariol, traduit de l’italien par Maryvonne Bompol et Emanuele Cremona . Slatkine & Cie, 2022, 188 pages.
Lecture faite dans le cadre des lectures thématiques « Autour du handicap » que nous organisons avec Ingannmic.
Je ne connaissais pas ce roman et ce que tu en dis est très attirant. Tant pis si ma liste est longue je lui fais une place
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Merci pour le commentaire. C’est un livre court, à peine 200 pages, une raison de plus de ne pas hésiter !
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Bien envie de le lire, voir ma bibli, commed’hab. ^_^
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Je ne serais pas étonné de voir en bibliothèque !
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J’ai beaucoup aimé ce livre. L’auteur fait preuve d’une grande maturité et il a de l’humour. Il y a de l’amour dans cette famille et ça fait du bien
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C’est très juste, on sent une vraie maturité alors qu’il n’a que 19 ans.
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Je l’avais repéré et noté sur ma WL. Tu confirmes que j’ai bien fait 🙂
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J’imagine que la liste n’est pas en train de s’amenuiser 🙂
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