
Il y a deux ans, je concluai notre mois thématique Les feuilles allemandes par une chronique sur La promenade, un livre de l’écrivain suisse Robert Walser (1878-1956). Je continue aujourd’hui mon exploration de l’oeuvre de Walser en m’attardant sur Les enfants Tanner, son premier roman écrit en 1907 qui lui valut un réel succès.
Qui sont les enfants Tanner ? Il y a d’abord le frère aîné, Klaus, à la vie bien rangée ; Kaspar, le peintre ; Hedwige l’institutrice ; Emil, qui sera évoqué plus tard dans le récit, et surtout Simon qui est le personnage central du livre.
Le lecteur fait la connaissance de ce dernier alors qu’il s’évertue à convaincre un libraire de l’embaucher, lui vantant ses mérites pour le métier… avant de claquer la porte quelques semaines plus tard. Tel est Simon, un jeune homme qui possède une faconde naturelle, mais a du mal à trouver sa place dans la société.
Simon dit : « J’ai reçu des parents une petite somme que je viens d’achever de dépenser jusqu’au dernier sou. Je n’ai pas jugé nécessaire de travailler. Et je n’avais pas non plus envie de rien apprendre. Je trouvais les journées trop belles pour oser les avilir en travaillant. Vous saviez bien tout ce que le travail fait perdre chaque jour. Je ne me sentais pas capable d’apprendre une science s’il fallait me priver pour cela du soleil, et le soir, de la lune. Il me faut des heures le soir pour regarder un paysage et j’ai passé des nuits entières assis dans l’herbe plutôt qu’à une table ou dans un laboratoire, avec une rivière coulant à mes pieds et le lune me regardant à travers les branches des arbres au-dessus de moi. »
On le suit ainsi pendant ses pérégrinations, à travers ses rencontres avec ses frères et soeurs. Le texte comporte de nombreuses réflexions sur le travail, le sens de la vie, l’importance de la nature. Les descriptions fines qui m’avaient beaucoup plu dans La promenade sont également présentes dans Les enfants Tanner. Sans être un coup de coeur, c’est une lecture attachante, de même que le personnage principal.
Découvrez donc Les enfants Tanner :
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Les enfants Tanner, de Robert Walser, traduit de l’allemand (Suisse) par Jean Launay. Folio, 352 pages, 2019.

Ce livre a été lu dans le cadre des Feuilles allemandes.
je doute avoir la même patience que toi pour lire ce livre dans lequel il ne se passe pas grand chose
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Je ne sais pas :-). C’est en même temps une très agréable balade et on se laisse prendre au jeu.
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Très beau roman, lu il y a quelques années avec un très grand plaisir. Poétique et plein d’humanité. Je le relirai certainement un jour. Bon week-end à toi Patrice !
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Merci pour le commentaire, Marie-Anne ! Je ne suis pas étonné que ce roman t’ait plu 🙂
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Alors là… encore les grands esprits 😉
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N’est-ce pas ? :-). Ton billet est magnifique, je dois dire !
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Ma foi, pourquoi pas ? Dès fois, c’est de ces romans un peu vagabonds que l’on retire du plaisir …
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Tout à fait, c’est très joliment dit 🙂
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Jamais lu de livres de cet écrivain. Je vais tenter de trouver un bouquin de cet écrivain à ma bibliothèque. Merci Patrice!
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Avec plaisir ! « La promenade » peut constituer une très belle entrée en matière.
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J’avais beaucoup aimé ce titre, notamment grâce à son écriture, à la fois très fine et parfois lyrique.
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Je suis tout à fait d’accord avec toi et comprends très bien ton commentaire. La seule difficulté pour moi a été de rédiger ce billet ; difficile de restituer tout cela 🙂
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Bonsoir, Robert Walser est un de mes auteurs préférés, c’est pour moi une lecture d’hiver. Claude
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