Premier roman de Jean-Louis Bory (1919-1979), écrivain et journaliste également connu pour avoir été chroniqueur de l’émission « Le masque et la plume », Mon village à l’heure allemande obtint le Prix Goncourt en 1945 avec l’appui de Colette. Il y décrit la vie dans le village de Jumainville, en Beauce, dans la France occupée de 1944.
À mes yeux, le premier roman de l’auteure suisse Marlène Mauris a marqué des points dès le début. Tout d’abord en tant qu’objet grâce à une belle couverture et les illustrations de Pierre-Yves Gabioud qui s’accordent parfaitement avec l’histoire. Pas étonnant puisque son oeuvre est indéniablement liée aux montagnes suisses dont il est originaire (tout comme l’autrice) et dont l’esprit est joliment décrit comme une recherche poétique de l’accord entre le coeur et la nature. Deuxièmement, j’étais séduite par le parcours de l’autrice, brièvement mentionné sur le rabat, notamment par sa décision de reprendre une épicerie de montagne à La Sage.* Le troisième point positif est lié au titre, Escarpées, qui illustre très bien les paysages, les images et les personnages qui s’offrent aux lecteurs. Est-ce que mon compteur s’arrêtera là ?
Si quelque chose pouvait définir cet endroit et ses gens, ce serait bien ça : le non-dit pudique et assourdissant. Il est sublime, profondément résistant, imperméable à la douceur. Rassurant pour l’un, renversant pour l’autre.
Les feuilles allemandes, ce n’est pas que la littérature allemande, mais aussi autrichienne et suisse. C’est cette dernière que j’ai décidé de mettre à l’honneur en vous présentant Arno Camenisch. Ce quadragénaire, originaire des Grisons, région montagneuse et trilingue, est bien connu en Suisse, mais pas encore assez en France bien qu’il soit l’auteur de nombreux livres, écrits en allemand ou en sursilvan. Je vais rompre mon principe de toujours lire les livres dans leur ordre chronologique et vous parlerai aujourd’hui d’Ustrinkata publié chez Quidam éditeur.
Ouais ça c’étaient des hivers jadis, dit l’Otto, des murs de neige hauts comme les immeubles de Parigi, pas vrai Luigi, et toutes les demi-douzaines d’années, y avait un village qui croyait dur comme neige qu’il allait finir enfoui sous la splendeur blanche.