Alina Bronsky – La tresse de ma grand-mère

Alina Bronsky est une autrice allemande d’origine russe qui a à son compte une dizaine de livres (dont certains de jeunesse). Trois titres ont été à ce jour traduits en français – vous pouvez d’ailleurs lire la chronique de Luocine sur Le dernier amour de baba Dounia qui a reçu de sa part cinq coquilages ! Sans l’avoir lu, j’ai fait confiance à Luocine et je l’ai offert à une amie qui m’a par la suite confirmé son coup de coeur.

Néanmoins, je vais vous présenter aujourd’hui son dernier roman traduit, intitulé La tresse de ma grand-mère. Au centre de l’histoire, une famille atypique originaire de la Russie, dirigée par une mamie haute en couleur.

Je n’en peux plus de vous. Où est le fleuve le plus proche ?

Le narrateur du livre s’appelle Max. Il a à peine 6 ans au début du livre. Il vit avec ses grand-parents dans un foyer d’une petite ville qui leur a été attribué après leur immigration en Allemagne dans le cadre d’un projet d’accueil des Juifs de l’Union soviétique. Dès les premières lignes, le lecteur comprend que la famille n’est pas comme tous les autres…

Bien sûr, la grand-mère est celle qu’on remarque le plus – et pas seulement à cause de ses yeux fardés, de l’épaisse tresse autour de sa tête ou de ses vêtements (selon l’occasion un survêtement de jogging ou une robe de fête avec une fleur dans le décolleté)… Et non, c’est surtout son comportement excentrique qui attire l’attention. Faisons bref, elle est tout simplement insupportable. Faisant des reproches à tout le monde, méfiante, peu importe s’il s’agit d’un Arabe, d’un Allemand ou un Juif…

Grand-mère voyait la plupart de ces nouvelles connaissances d’un oeil critique : les gens qui quittaient leur pays avaient quelque chose de suspect, sauf quand il s’agissait d’elle.

Le plus affecté par son caractère oppressant était (à part son mari mutique) sans aucun doute Max, son petit-fils. Etouffé par le comportement hyperprotecteur (le danger rôde partout – nourriture, germes, hommes inconnus, système allemand !), appelé par des surnoms peu flatteurs, considéré comme faible et attardé, il commente néanmoins tous les évènements avec une intelligence et une franchise désarmantes.

— Pourquoi est-ce que tu ne te défends jamais ?

— Je ne ferais plus que ça.

Par la suite, la famille sera complétèment chamboulée par une aventure amoureuse du grand-père, dont Max a pris connaissance assez rapidement. Comment réagira la grand-mère ?

Elle avait déjà menacé de tuer Grand-Père pour moins, par exemple quand il émiettait son pain pendant le dîner.

Max, courageux, essaiera de naviguer entre les deux et nous fera part de ses observations. Le lecteur, quant à lui, aura parfois du mal à se décider si les situations du livre déclencheront chez lui un sourire spontané ou crispé… Le regard de l’autrice sur la communauté russe, sur les péripéties des étrangers ou alors sur le système allemand, était très amusant. Malheureusement, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir beaucoup de peine pour Max, ce qui a créé chez moi des sentiments très ambigus. La fin apporte un peu de réconfort quand même.

Mon conseil :

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La tresse de ma grand-mère, d’Alina Bronsky. Traduit de l’allemand par Isabelle Liber. Actes Sud, 2021, 208 pages

12 réflexions sur “Alina Bronsky – La tresse de ma grand-mère

  1. luocine 20 septembre 2022 / 08:52

    Je retrouve dans les petits passages cités tout l’humour de cette auteure . Je lirai ce roman c’est certain merci pour le mien.

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  2. Ingannmic 20 septembre 2022 / 14:44

    Malgré ton bémol, je suis très tentée, j’aime bien les histoires de vieilles dames insupportables (genre Tatie Danielle…:)) !

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  3. Karine:) 20 septembre 2022 / 20:26

    Je c ommencerai donc par mama Dounia… même si j’ai un faible pour les vieilles dames insupportables comme ingannmic!

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  4. Madame lit 21 septembre 2022 / 15:45

    Intéressant… Je ne connaissais pas du tout cette autrice Eva. Merci pour cette présentation. Comme toi, je ressentirais certainement de la compassion pour Max. Au plaisir!

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    • Eva 23 septembre 2022 / 21:17

      J’ai un garçon du même âge que Max, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à lui. Si Max était une fille, j’aurais peut-être mis « à acheter » 🙂

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  5. Doudou Matous 25 septembre 2022 / 07:06

    Bonjour, je ne connais pas du tout cette auteure. Je la note dans un coin de mon cerveau encombré par déjà tant d’idées de lectures !

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