
Suivant avec attention les nouveautés littéraires en Allemagne, j’ai pris connaissance il y a quelque temps de l’existence de l’autrice Stefanie vor Schulte qui a obtenu un très beau succès avec son premier roman, désormais traduit en français sous le titre Garçon au coq noir. Un conte pour les adultes avec une ambiance particulière que vous allez pouvoir gagner en participant à notre mois thématique !
Ses anges à lui ont depuis longtemps les traits de Martin.
Stefanie vor Schulte nous emmène dans un cadre assez étrange sans nous donner de repères précis. Ce qui est certain, c’est que l’on se situe dans le passé et on devine le malheur qui s’est abattu sur la région ; un conflit qui s’éternise et qui a pour conséquence la faim et la misère, l’usure des gens et la démoralisation. Une période qui n’est pas sans rappeler la Guerre de Trente Ans.
Les images donnent l’impression d’être sans couleur, comme si on regardait un film en blanc et noir tel que « Die andere Heimat », avec un style de narration très visuel. Le métier d’origine de l’autrice – scénographe et costumière – y est sûrement pour quelque chose.
De ce paysage en noir et blanc se dégage le personnage de Martin, un garçon de 11 ans qui se démarque par son innocence et son esprit vif. Il est partout accompagné par un coq noir qui lui procure des allures mystiques et à cause duquel il sera soupconné d’être le diable ou son intermédiaire.
Il se contente de peu. On peut lui confier son bétail toute la journée, et il s’estime heureux avec un oignon pour tout salaire. C’est bien pratique. Si seulement il ne faisait aussi peur, avec ce coq sur le dos. Ce n’est pas un enfant de l’amour. Il est taillé pour la faim et le froid. La nuit, il prend le coq avec lui sous la couverture, on le sait de source sûre. Car le matin, c’est lui qui le réveille quand il a manqué le lever du soleil, ça le fait bien rire, et les gens du village, en l’entendant depuis tout en bas, se signent sur la poitrine à la pensée que cet enfant joue et partage sa couche avec le Malin. Mais ils continuent de passer avec leur bétail devant sa cahute. Avec des oignons sur eux, à toutes fins utiles.
Un jour, le chemin du garçon croisera celui d’un peintre. Ce dernier, venu réaliser des peintures à l’église, a parcouru le monde et s’y connait en matière de nature humaine. Il reconnait dans le garçon un être pur, une lumière en contraste avec la société pourrie, décimée par conflit interminable. Ensemble, ils se mettront en route pour retrouver un chevalier, voleur d’enfants…
Dieu se chargera de les juger, en attendant c’est le diable qu’ils fuient.
Stefanie vor Schulte met en scène une société en décadence qui a perdu ses valeurs et tout capacité de différencier le moral de l’immoral, mais montre (avec Martin) que l’espoir ne meurt jamais. Certes, l’histoire, comme chaque conte, pourrait se résumer en quelques lignes, il est aisé de distinguer le mal du bien et même de deviner la suite (il suffit d’avoir lu un ou deux contes de Grimm). Sa force réside dans le langage, le style et le côté très visuel qui incitent le lecteur à poursuivre sa lecture jusqu’à la dernière page. A chacun d’interpréter les métaphores de l’auteure ou alors l’existence du coq noir – est-ce le sens de la vie, notre conscience…? N’hésitez pas à lire ce petit livre original et rafraîchissant parmi l’offre abondante du marché littéraire.
C’est un livre que je vous conseille de découvrir :
X achetez-le chez votre libraire
X ou empruntez-le dans votre bibliothèque
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Garçon au coq noir, de Stefanie vor Schulte, traduit de l’allemand par Nicolas Véron. Héloïse d’Ormesson, 2022, 208 pages.

Ce livre a été lu dans le cadre des Feuilles allemandes, consacrées à la littérature de langue allemande.
J’espère bien le gagner ou je me le procurerai
J’aime ce mois de feuille allemande et j’aime penser à Goran que je ne connaissais quatrains son blog.
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Je croise les doigts pour toi ! 🙂
Moi aussi je pense beaucoup à Goran et je suis toujours très contente de pouvoir utiliser ses logos.
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Voilà une découverte originale qui ouvre de bien belle manière ces Feuilles allemandes. Mes lectures sont faites pour cette édition, mais je note pour l’année prochaine !
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Peut-être que la traduction de son deuxième roman sera déjà disponible !
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Ah j’ai lu un article sur ce roman et il m’avait déjà donné envie. Ce premier billet (qui laisse inaugurer un mois très riche) achève de me convaincre.
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Merci Nathalie ! J’espère présenter l’année prochaine son deuxième roman (sorti en août en allemand).
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C’est un livre qui m’apparaît marqué par une ambiance bien particulière… Je ne connaissais pas cette autrice. Merci pour la découverte!
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C’est un livre original et ça fait toujours du bien 🙂
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Je garde ce livre en mémoire pour les « Feuilles allemandes »
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N’hésite pas si tu le vois à la bibliothèque 👍🏻
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Je le lirais volontiers si je le gagnais!
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Je croise les doigts pour toi ! 🍀
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Très intéressant, j’avais déjà lu un avis, et ne l’avais pas encore noté, cette fois c’est fait !
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C’est un livre original, je trouve, ça fait toujours du bien !
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