Mechtild Borrmann – Le violoniste

Ecrivaine contemporaine allemande, Mechtild Borrmann est l’auteure, ces dernières années, d’un nombre important de romans, essentiellement policiers. Citons Rompre le silence, prix du meilleur roman policier en Allemagne en 2012, Sous les décombres, une immersion dans l’Allemagne dévastée de l’après-guerre. Dans Le violoniste, elle nous emmène dans la Russie soviétique de l’après guerre où un célèbre violoniste, Ilia Grenko, est arrêté par la police secrète…

Après son arrestation, Ilia Grenko est incrédule et croit d’abord à une erreur, tente de se justifier, mais rapidement son destin est scellé : aveux sous la pression et dans l’espoir d’épargner sa famille, déportation, et condamnation à des travaux forcés. Une trajectoire suivie par tant de concitoyens. Son épouse Galina et ses deux enfants subiront également les mêmes affres.

A ce stade, je souhaiterais mentionner que ce livre a été le lauréat du Grand Prix des lectrices de Elle dans la catégorie des romans policiers. Au-delà de la reconnaissance du livre, je trouvais que la catégorisation dans la catégorie policière de ce titre pouvait paraître un peu restrictive : la mise en évidence du climat qui baignait l’Union Soviétique après la Seconde Guerre Mondiale, les déportations et la survie dans les camps sont très présents dans ce livre et lui confèrent un réel intérêt et interpellent le lecteur, comme cet extrait montrant Ilia dans le train qui le conduit vers le camp de travail :

Le train roulait de nuit et stationnait de jour sur des voies de garage. L’air était irrespirable, et les rations de poisson salé et de pain laissaient une soif inextinguible. Comme l’eau était rare, parfois il n’en restait plus pour ceux du fond. Les corps étaient collés les uns contre les autres, si bien que, quand ils dormaient, ils ne pouvaient se tourner qu’avec toute la rangée. Le vieux – qui avait été refoulé vers le trou lui aussi – sauva la vie d’Ilia. Fiodor Evguenievitch Guerchov. Autrefois professeur de littérature à l’Université. « Je suis coupable de ne pas aimer les poètes qu’il faudrait », avait-il annoncé d’entrée de jeu

Alors, pourquoi ce côté policier ? Parce qu’en plus des parcours d’Ilia et Galina se déroule d’un autre côté, à notre époque, celui de Sacha, le petit-fils d’Ilia, qui se lance dans une course poursuite pour retrouver le violon de son grand-père, apprenant simultanément ce que sa famille a vécu, le tout sous la menace de tueurs très déterminés.

On a donc un livre qui mélange témoignage historique et roman policier. Les chapitres courts alternent bien, les recettes sont éprouvées mais fonctionnent à merveille. Un très bon roman que je vous conseille donc de découvrir en :

X achetant ce livre chez votre libraire

X ou en l’empruntant dans votre bibliothèque

de lire autre chose

Le violoniste, de Mechtild Borrmann, traduit de l’allemand par Sylvie Roussel. Le livre de poche, 2019, 320 pages.

Ce livre a été lu dans le cadre des Feuilles allemandes, consacrées à la littérature de langue allemande.

8 réflexions sur “Mechtild Borrmann – Le violoniste

  1. luocine 19 novembre 2020 / 12:19

    après « Les patriotes » je sens que ce texte peut me plaire, mais pour plus tard.

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  2. Goran 19 novembre 2020 / 13:51

    Je ne sais pas pourquoi cette histoire me fait penser à un film que j’ai vu, mais après des recherches sur Internet je n’ai rien trouvé…

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