Josef Škvorecký – L’escadron blindé

Je commençai ma participation au Mois de l’Europe de l’Est 2019 par un livre de Josef Škvorecký, Miracle en Bohême, qui m’avait beaucoup plu par sa façon de traiter de la période du printemps de Prague et plus généralement de la Tchécoslovaquie communiste d’après-guerre. L’escadron blindé correspond en fait au second tome de la trilogie et nous emmène dans les « années dures » du régime communiste, en 1953 (l’année de la mort de Staline et Gottwald), à la rencontre de soldats tchécoslovaques durant leur service militaire. Plus simple à lire que Miracle en Bohême, il en conserve tous les attraits : le témoignage historique, la capacité d’observation de Škvorecký, et surtout un sens de l’humour omniprésent.

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Ivan Kraus – Réunions de famille

Ivan Kraus (*1939) est un écrivain et scénariste tchèque. Il est l’auteur de nombreux livres et est connu dans son pays d’origine surtout pour ses nouvelles, feuilletons, satires ou aphorismes. Dans la lignée de Karel Poláček ou Jaroslav Hašek, ses livres sont des témoins de la vie en Tchéquie au XXème siècle. Si j’ai bien vérifié, un seul livre a été traduit en français : Réunions de famille. Il existe par contre en deux versions dont l’une est bilingue pour celles et ceux qui auraient envie de découvrir de nouveaux horizons linguistiques.

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Karel Čapek – Hordubal

Je vais vous parler aujourd’hui d’un auteur dont le nom vous est bien familier, mais le titre l’est probablement un peu moins. En effet, Karel Čapek s’est imposé dans le monde littéraire hors des frontières de son pays avec des titres comme (entre autres) La guerre des salamandres, La maladie blanche ou encore avec ses carnets de voyage (par exemple Voyage vers le nord). Et comme le printemps arrive, les libraires mettent volontiers en avant L’année du jardinier. J’ai néanmoins choisi une autre lecture : Hordubal, afin de vous présenter une autre facette de l’auteur.

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Marek Šindelka – La fatigue du matériau

Si la littérature tchèque a ses classiques, parmi lesquels Karel Capek, Milan Kundera, Jaroslav Hasek, Jaroslav Seifert ou encore Bohumil Hrabal, il est heureux de voir émerger une jeune génération d’écrivaines et d’écrivains prometteurs. Parmi eux figure Marek Šindelka, né en 1984, double lauréat du prestigieux prix littéraire Magnesia Litera dans son pays, notamment pour son dernier roman traduit en français, La fatigue du matériau. Un livre fort qui s’inscrit dans l’actualité de son époque en traitant du thème des migrants.

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Jiří Weil – Mendelssohn est sur le toit

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La maison d’édition Le Nouvel Attila vient de republier le livre devenu introuvable de l’auteur tchèque Jiří Weil, Mendelssohn est sur le toit, et l’on ne peut que se féliciter de cette décision. Le roman est ici accompagné d’un petit texte intitulé Complainte pour 77297 victimes, dans lequel l’écrivain nous livre un résumé glaçant de ce que fut la shoah dans le protectorat de Bohême-Moravie. Une oeuvre que je vous propose de (re)découvrir dans le cadre du « Mois de l’Europe de l’Est ».

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Karel Čapek – Voyage vers le Nord

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Après avoir chroniqué L’année du jardinier de Karel Čapek, je m’étais promis de découvrir un autre titre de cet auteur tchèque majeur du XXème siècle. Je jetais donc mon dévolu sur un récit de voyage rédigé peu avant la Seconde Guerre Mondiale et le décès de l’écrivain, Voyage vers le Nord.

Croyez-moi, le monde est beau.

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Jaroslav Rudiš – Winterbergs letzte Reise

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Winterberg est un vieil homme de 99 ans qui vient de subir des attaques cardiaques et se trouve à l’article de la mort. Sa fille Silke appelle alors Monsieur Kraus, dont le travail consiste à accompagner les malades en fin de vie. En lui parlant dans son sommeil, le soignant réussit à le « réveiller »… Et c’est le début d’un périple qui finira par emmener les deux hommes dans un voyage à travers l’Europe Centrale. Histoire improbable? Peut-être… Mais quelle rencontre et quelle histoire que celle que nous offre Jaroslav Rudiš dans Winterbergs letzte Reise !

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Eva Kanturkova – Les amies de la maison triste

kanturkovaScénariste et écrivaine tchèque née en 1930, Eva Kanturková a été membre du PC tchécoslovaque jusqu’en 1970. Elle s’est ensuite orientée vers la dissidence, faisant partie des signataires de la Charte 77 (pétition des opposants au régime ayant pour but de rappeler au gouvernement les engagements qu’il avait pris sur les Droits de l’Homme à Helsinki en 1975). Emprisonnée en 1981 pour des raisons politiques, elle nous fait part dans Les amies de la maison triste de la vie de ses co-détenues durant cette expérience pénitentiaire de 9 mois. Une immersion dans une prison de femmes de la Tchécoslovaquie de la normalisation, qui est devenu un classique en son pays.

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Josef Škvorecký – Miracle en Bohême

SkvoreckyDans la Tchécoslovaquie d’après-guerre, quand une statue de Saint-Joseph se met soudainement à bouger dans une petite église, certains crient au miracle, d’autres à la mise en scène. Ce fait divers réel est le point de départ de Miracle en Bohême de Josef Škvorecký. Un roman qui opère par collages de récits dans le temps, laissant une place prépondérante à l’année 1968 et dont Milan Kundera dira : « Celui-ci, jusqu’à nouvel ordre, est l’unique oeuvre qui donne une vision d’ensemble de l’invraisemblable histoire du Printemps de Prague, en même temps qu’il est imprégné, sous la forme la plus authentique, de cette résistance sceptique qui représente le meilleure atout du peuple tchèque ».

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Petra Hůlová – Les montagnes rouges

Après avoir fait le choix des livres pour le Mois de l’Europe de l’Est, il nous a rapidement sauté aux yeux que beaucoup d’entre eux évoquent la Deuxième Guerre Mondiale ou d’autres périodes tragiques du XXème siècle en Europe. Pour rompre un peu avec cette lignée, je vous propose un agréable dépaysement venant de la plume d’une auteure tchèque Petra Hůlová. Attelez votre cheval et suivez-moi dans Les montagnes rouges en Mongolie !

Quand il y a le shoroo chez nous, des sacs en plastique virevoltent tout autour du ger. Je m’assois parfois dehors pour regarder le sable tournoyer, l’horizon se teinter d’or et de brun et le soleil, mat et tremblant dans un tourbillon de poussière jaune. Les chaussures virent au gris sous une pellicule de poussière, cette poussière qui pique les yeux et crisse entre les sabots des chevaux ; elle rend tout le troupeau nerveux et le nokhoï est à la peine pour séparer les juments qui allaitent et leurs poulains des autres.

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